Andy et Frank Schleck : «Vauquelin a toute la France derrière lui»
Tour de FranceÀ l’occasion du départ de la 6e étape du Tour de France à Bayeux, Cyclism’Actu a rencontré les frères Schleck, désormais ambassadeurs Škoda sur la Grande Boucle. Dix ans après leur dernière collaboration en course, Andy et Frank Schleck reviennent sur leur lien indéfectible, livrent leur analyse de la course et saluent notamment les performances de Tadej Pogacar (UAE Team Emirates XRG)… et de la révélation française Kevin Vauquelin (Arkéa-B&B Hotels).
Les frères Schleck au micro de Cyclism'Actu
"Autour du Tour de France, ça fait un moment qu’on n’a plus travaillé ensemble"
Avec les frères Schleck, dites-nous, la dernière fois que vous étiez dans la même équipe, c'était quand ?
Frank Schleck : Ça fait dix ans maintenant… et même deux ans avant moi, donc oui, 2015, c'est ça.
Andy Schleck : Oui, autour du Tour de France, ça fait un moment qu’on n’a plus travaillé ensemble. Mais on a encore le Skoda Tour de Luxembourg, on a d’autres projets qu’on mène ensemble. Pour nous, les gens disent "les frères sont de nouveau ensemble", mais en réalité, on ne s’est jamais vraiment séparés.
Frank : C’est vrai qu’on n’a plus roulé ensemble sur le Tour depuis longtemps, mais là, on roule en voiture ensemble ! (rires)
Andy : Et puis on est voisins. Nos enfants sont dans la même classe, on se voit tous les matins devant l’école.
Parlons de ce Tour de France. Est-ce qu’il est déjà plié ?
Andy : Plié ? Non, pas encore. Pogacar ne fait pas semblant, il est en grande forme. Il a fait une montée extraordinaire hier. Mais c’est trop tôt pour dire que c’est fini. Tu m’aurais posé la question il y a une semaine, j’aurais répondu la même chose. Vingegaard a encore des cartes à jouer en montagne.
Frank : Le Tour de France, ça peut se perdre en un jour, mais ça ne se gagne jamais en un seul jour. Il peut encore se passer beaucoup de choses : une chute, une défaillance… On a trois grands favoris : Remco, Vingegaard et Pogacar. Ils ont tous les trois la pression.
La contre-performance de Vingegaard hier vous a-t-elle surpris ?
Andy : Non, pas vraiment. Je rejoins ce que Frank a dit. Il peut encore revenir en force en deuxième et troisième semaine.
Et Kevin Vauquelin, est-ce la belle surprise de ce Tour ?
Frank : À 100 % ! On savait qu’il avait du potentiel, mais là, il a impressionné. Il fait cinquième à La Camperie, c’est énorme. Même ceux qui le connaissent sont surpris. J’espère qu’il va tenir le coup et peut-être viser un podium.
Andy : Il m’a surpris aussi. Je le voyais comme un outsider pour une victoire d’étape, mais là il joue avec les meilleurs. Il a toute la France derrière lui, ça peut le porter loin. En montagne, je pense qu’il sera encore très bon.
"Monter sur le podium du Tour de France avec son frère..."
Une dernière question : quand vous étiez ensemble dans la même équipe, qui était le plus chiant ?
Andy : (rires) C’était lui !
Frank : C’est possible, oui ! Mais on parlait toujours beaucoup, ça nous motivait. Que ce soit sur le Tour ou à l’entraînement, c’était pareil. Rien ne changeait, même discours à la maison, en janvier ou sur les plus grandes courses.
Si tu devais garder un souvenir d’Andy sur le Tour, ce serait lequel, Frank ?
Frank : Difficile d’en choisir un seul… Mais monter sur le podium du Tour de France avec son frère, c’est unique. Ça n’a jamais été refait. J’en suis très fier.
Et toi Andy, un souvenir fort de Frank ?
Andy : Le podium, évidemment… mais pour dire autre chose : sa victoire à Verbier. Lui qui gagne, moi juste derrière, avec Contador entre nous. J’étais plus heureux pour lui que si j’avais gagné moi-même. Un moment exceptionnel.
Publié le par Titouan LABOURIE