Grégoire «commence à être à l'aise sur ces courses»

Chaque jour qui passe sur ce Tour du Limousin - Périgord - Nouvelle-Aquitaine, Romain Grégoire confirme un peu plus sa classe et son potentiel exceptionnels. Le puncheur de la Groupama-FDJ s'est offert ce jeudi une deuxième victoire d'étape sur l'épreuve limousine, à l'occasion de l'étape reine sur cette 3e journée de course. A tout juste 20 ans, le Bisontin s'est montré irrésistible dans le dernier kilomètre de l'ultime montée du jour vers Bort les Orgues et en profite pour conforter son maillot jaune avec 38 secondes d'avance sur Benoît Cosnefroy (AG2R Citroën Team). Un écart qui devrait lui permettre de conclure sans trop de problème vendredi à Limoges pour la dernière étape, et ainsi remporter sa 2e course par étape de la saison après Les Quatre Jours de Dunkerque ! Mais avant cela, la pépite tricolore est revenu - toujours avec une lucidité et maturité désarmantes pour son âge - sur sa 4e victoire professionnelle en carrière au micro de la Chaîne L'Équipe.

"La Vuelta devrait me faire passer ce cap pour gagner en WorldTour"

"Je me suis fait mal, j'ai encore du mal à récupérer. C'était une journée idéale, l'équipe a contrôlé toute la journée. On a pris nos responsabilités. Les autres ne nous ont pas du tout aidé, donc je pense qu'on va être tous les sept cramés ce soir ! Mais ça en valait la peine. Je les remercie tous de s'être sacrifiés pour moi, de Ladagnous à Storer", a-t-il rendu hommage à ses six équipiers de la Groupama-FDJ, très solides ce jeudi. "Au début de la montée, je n'étais pas sur de mon coup. J'attendais que ça démarre. Quand on est arrivé à deux kilomètres de l'arrivée, que c'était un peu moins raide et que je me sentais toujours bien, je me suis dit que ça allait le faire. J'avais un gros capital confiance."

Son accélération pour suivre puis écoeurer Jesus Herrada (Cofidis) dans le dernier kilomètre avait de quoi impressionner. "Quand (Jesus) Herrada y est allé, il restait 800m, il ne fallait plus réfléchir. Pour battre ces gars-là, à un moment il ne faut plus les regarder avec des étoiles dans les yeux, il faut les voir comme des adversaires à part entière. Après 6 mois chez les Pros, j'arrive à peu près à le faire et à ne pas faire trop de complexe". De quoi envisager avec beaucoup d'ambition la prochaine Vuelta, qui sera son tout premier Grand Tour ? "Pour ma part, je sens qu'il m'en manque encore un peu sur les courses du WorldTour. Je commence à être à l'aise sur ces courses classées .1  et .Pro, mais le WorldTour c'est encore un niveau au-dessus. Pour passer ce cap il me faudra encore quelques mois de travail et quelques courses. La Vuelta devrait me faire passer ce cap, je l'espère. Ce serait bien que je sois opérationnel dès l'année prochaine". On est prêt à prendre le pari qu'il ne faudra pas attendre si longtemps pour le voir lever les bras au plus haut niveau...