Cyclism'Actu: Actualités, cyclisme, direct, résultats...
+
A LA UNE

Pello Bilbao s'impose sur une 10e étape de folie

Tour de France
Mis à jour le par Nicolas GAUTHIER
Photo : @LeTour

Cette 10e étape du Tour de France était totalement folle ! En effet, sur un parcours vallonné entre Vulcania et Issoire, les 167 kilomètres de course ont été très animés. Mais c'est finalement le scénario attendu qui s'est déroulé, avec la victoire qui s'est jouée dans l'échappée. Et c'est Pello Bilbao qui s'est imposé. Même s'il n'était pas le plus fort des 14 fuyards, puisqu'il s'est fait décrocher par Krists Neilands (Israel-Premier Tech) dans la dernière ascension du jour, l'Espagnol de la Bahrain-Victorious, en compagnie de quelques autres coureurs, a réussi à revenir sur le Letton et à régler tout ce petit monde au sprint. Il devance Georg Zimmermann (Intermarché-Circus-Wanty) et Ben O'Connor (AG2R Citroën) sur la ligne. Au niveau du classement général, Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) conserve son maillot jaune de leader. Seul changement notable : Pello Bilbao, qui a remporté sa première victoire sur le Tour, remonte à la57e place grâce à son échappée victorieuse.

Pello Bilbao s'est imposé pour la première fois sur le Tour

 

Ça part dans tous les sens, les leaders à l'abordage... Bardet et Gaudu dans le dur !

Le parcours de cette 10e étape étant propice à une course de mouvement, il n'est pas surprenant de voir un début de course très animé. Mais ce à quoi on ne s'attendait pas, c'est de voir certains leaders du classement général prendre la poudre d'escampette dans le col de la Moréno, première difficulté du jour. Après seulement quelques kilomètres de course, on retrouve ainsi à l'avant Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma), Tadej Pogacar, Adam Yates (UAE Team Emirates), Romain Bardet (Team dsm-firmenich) ou encore Simon Yates (Team Jayco AlUla) ! Piégés, Jai Hindley (BORA-hansgrohe), Tom Pidcock et Carlos Rodriguez (INEOS Grenadiers) peuvent compter sur leurs coéquipiers pour rétablir la situation, et les leaders se font reprendre après quelques kilomètres passés en tête de la course.

Les coureurs abordent ensuite le col de Guéry (7,8 km à 5%), dans lequel Mathieu van der Poel (Alpecin-Deceuninck), Wout Van Aert (Jumbo-Visma), Egan Bernal (INEOS Grenadiers), David Gaudu (Groupama-FDJ) ou encore Romain Bardet sont distancés d'un peloton qui a explosé, les deux Français les mieux placés au classement général étant en grosse difficulté ! Au sommet, le groupe Gaudu-Bardet est pointé à près de 2 minutes d'un peloton duquel s'extraient Julian Alaphilippe et Matej Mohoric dans la descente du col de Guéry. Le Français de la Soudal Quick-Step et le Slovène de la BORA-hansgrohe restent quelques minutes devant la meute, puis ils se font rattraper, condamnés par les relances incessantes qui interviennent en ête de peloton.

 

Jonction entre les deux groupes de tête

Dans le col de la Croix Saint-Robert (6 km à 6,3%), Ben O'Connor attaque au sein du groupe de contre afin de boucher le plus rapidement possible les 20 secondes qui le séparent des sept de devant. Apparaissant très costaud, l'Australien fait un retour supersonique sur un groupe de tête qui a accéléré sous l'impulsion de Warren Barguil et Esteban Chaves, l'objectif de ces deux coureurs étant d'empêcher le retour des Alaphilippe, Kwiatkowski et autre Tejada. Cette accélération est fatale à Kasper Asgreen, qui saute d'une échappée qui possède 40 secondes d'avance sur les poursuivants au sommet de la Croix Saint-Robert, qu'a franchi en tête Barguil. De son côté, le peloton est pointé à 2'30".

Les anciens compagnons de Ben O'Connor finissent enfin à reprendre les échappés à 85 kilomètres d'Issoire, et on retrouve ainsi quatorze coureurs à l'avant... mais pas longtemps puisqu'Esteban Chaves décide de se faire la malle dans la côte de Saint-Victor-la-Rivière. Surprenante, l'action du champion de Colombie ne sert pas à grand chose, hormis dépenser des forces qui lui seraient précieuses dans le final. Il décide alors de se relever et se fait reprendre à un peu moins de 80 bornes du but, les hommes de tête ayant alors 3 minutes d'avance sur une meute emmenée par les Jumbo-Visma.

 

Van Aert et Van der Poel à l'attaque

Dans la longue partie de transition qui emmène les coureurs jusqu'au pied de la dernière difficulté du jour, la situation de course a un peu changé. En effet, dans le peloton, deux équipes décident de se porter en tête pour réduire l'écart sur les 14 hommes de tête. Il s'agit des équipes Alpecin-Deceuninck, pour Jasper Philipsen, qui croit encore à un sprint, et Jayco-AlUla, qui ne veut pas laisser Pello Bilbao prendre trop d'avance au classement général sur Simon Yates. Notamment sous le rythme de Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deceuninck), l'écart a diminué à 2'30" à 50 km de l'arrivée.

Dans la descente précédent cette Côte de la Chapelle-Marcousse (6,6km à 5,5%), Van der Poel et Van Aert accélèrent et se détachent du peloton. Les deux cyclo-crossman prennent quelques longueurs d'avance sur la meute, mais au pied de cette dernière difficulté, à 40 bornes de la ligne, ils ont toujours 2'15" de retard sur la tête de course. Le peloton est lui pointé à 3 minutes.

 

Le show Krists Neilands

Dès le pied de cette ultime ascension, Nick Schultz emmène un très gros tempo pour son coéquipier Krists Neilands et fait exploser ce groupe de tête. Après cet énorme relais, le Letton passe à l'offensive et personne n'arrive à le suivre. Neilands est impressionnant et créer très vite un bel écart sur ses poursuivants. Derrière lui, ça a du mal à réagir et pas mal de coureurs sont en difficulté, comme Julian Alaphilippe et Warren Barguil. Alors que Van der Poel et Van Aert finissent par se relever. Dans le peloton, c'est la formation INEOS Grenadiers qui prend les choses en main. Au sommet de cette Côte de la Chapelle-Marcousse, Neilands compte 35 secondes d'avance sur un groupe composé de Pello Bilbao, Ben O'Connor, Georg Zimmermann, Esteban Chaves et Antonio Pedrero. Encore 30 secondes derrière, on retrouve Julian Alaphilippe, Warren Barguil, Mattias Skjelmose et Michal Kwiatkowski. Le peloton bascule lui à plus de 3'30".

 

Un final complètement fou

Dans l'ultime descente du jour, Neilands, malgré sa force, perd du temps sur les poursuivants, qui sont plus efficaces en se relayant à plusieurs. A 15km de l'arrivée, le Letton ne compte plus que 15" sur le groupe Bilbao et 40" sur le groupe Alaphilippe. Sur les 10 dernières bornes totalement plates, qui emmènent les coureurs jusqu'à Issoire, la bataille fait rage entre chaque groupe. Tout le monde est à fond et collabore à 100%. Seul, Neilands est impressionnant, mais son avance se réduit et il ne possède plus que 7" d'avance sur ses poursuivants à 5km de l'arrivée. Il est finalement repris à 3 bornes de la ligne. Ça commence donc à se regarder et à s'attaquer dans le groupe de tête. Après plusieurs offensives inabouties, c'est Georg Zimmermann qui place la bonne attaque sous la flamme rouge. L'Allemand est seulement suivi par Pello Bilbao. Derrière, ça a du mal à revenir, Bilbao lance donc son sprint d'assez loin et va finalement s'imposer en costaud devant Zimmermann et O'Connor.

Le peloton, où tous les favoris sont bien présents, passe quant à lui la ligne d'arrivée 2'53" après Bilbao. En plus de sa superbe victoire d'étape, le Basque fait donc également une superbe opération au classement général, puisqu'il revient à la 5e place, à moins de 2 minutes du podium.

Publié le par Nicolas GAUTHIER

Vous avez aimé cet article, partagez le ! 

A LIRE AUSSI

TOUR DE FRANCE

Carlos Rodriguez : "Je n'ose pas encore donner mon objectif"

TOUR DE FRANCE

L'Étape du Tour connectée 2024, c'est du 8 au 12 mai

 

A la Une