Matej Mohoric : «C'est dur et cruel d'être coureur pro»

Très actif depuis le début de ce Tour de France, Matej Mohoric est passé à plusieurs reprises pas loin de la victoire. Et finalement, sur cette 19e étape emmenant les coureurs de Moirans-en-Montagne à Poligny, le Slovène de la Bahrain-Victorious est parvenu à s'imposer. Présent dans l'échappée du jour, qui a mis plus de la moitié de l'étape à se constituer, Mohoric s'est ensuite extirpé de ce groupe en compagnie de Kasper Asgreen (Soudal Quick-Step) et Ben O'Connor (AG2R Citroën). Très intelligent dans le dernier kilomètre, le Slovène a pris la roue d'Asgreen avant de le déborder dans les ultimes mètres. Après plusieurs minutes d'attente de la photo-finish, Mohoric s'est bien imposé devant le Danois, un vrai soulagement pour lui.

"L'impression de trahir tes compagnons d'échappée, en devant les battre sur la ligne..."

"Cette victoire compte beaucoup pour moi, parce que c'est dur et cruel d'être un coureur professionnel, on souffre beaucoup en préparation, on sacrifie notre vie, notre famille", explique celui qui en est désormais à trois victoires d'étapes sur le Tour. "On fait tout notre possible pour arriver prêt ici, et après quelques jours, tu te rends compte que tout le monde est incroyablement fort. Parfois, c'est même dur de juste suivre les roues. L'autre jour, au Col de la Loze, je n'avais vraiment plus de force, j'étais vide. Tu as le sentiment que tu n'as rien à faire ici", poursuit Mohoric, très ému.

"Quand Kasper a attaqué, il était incroyablement fort. Je l'ai suivi et je savais qu'il fallait que je fasse tout parfaitement", déclare le Slovène. "J'ai fait de mon mieux, pas seulement pour moi, mais pour Gino et pour l'équipe. Et tu as presque l'impression de trahir tes compagnons d'échappée, en devant les battre sur la ligne. Mais c'est comme ça, c'est le sport professionnel, si je veux gagner, je devais prendre la roue de Kasper."