L'étrange attitude d'Alberto Bettiol qui fait polémique

C'est l'une des questions qui est le plus revenue après la 5e étape du Tour de France mercredi. Pourquoi donc Alberto Bettiol (EF Education-EasyPost) a-t-il décidé d'accélérer en tête de peloton à 28 kilomètres de l'arrivée ? Et ce, alors même que ses deux coéquipiers, Magnus Cort Nielsen et Neilson Powless, jouaient la victoire dans l'échappée un peu plus d'une minute devant, et que ce dernier était même en course pour porter le Maillot Jaune. Une attitude très douteuse d'un point de vue collectif et stratégique, et qui a beaucoup fait débat en revoyant en détails les images. L'Italien semble en effet échanger avec Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) juste avant de secouer le peloton et de l'emmener dans sa roue, vérifiant à plusieurs reprise que le Slovène le suivait bien...

"J'ai décidé d'attaquer juste pour éviter les chutes"

De quoi alimenter les accusations les plus folles sur un arrangement entre les deux coureurs. Une controverse et un scepticisme que même son directeur d'équipe Jonathan Vaughters a partagé sur Twitter. "Eh bien. Ce sera un débriefing post-course intéressant... #netflix". Bettiol est d'abord revenu sur cette séquence auprès de la Gazzetta dello Sport. "Tadej (Pogacar) m'a dit : "Vas-y, Alberto !". Je lui ai dit que je ne pouvais pas trop rouler parce que j'avais deux gars à l'avant. Je voulais juste casser le peloton. Si je n'avais pas eu de crevaisons, je pense que j'aurai pu suivre Pogacar et Stuyven ensuite". Le vainqueur du Tour des Flandres 2019 a ensuite donné plus d'explications à CyclingTips après l'arrivée. 

"C'était le plan d'aller dans l'échappée, même avec Rigo (Uran), juste pour éviter la grosse pagaille derrière dans le groupe. Je pense que nous avons réussi, sauf pour Rigo. En regardant comment on a couru, ça s'est plutôt bien passé aujourd'hui (mercredi). L'important était de ne pas perdre trop de temps comme beaucoup d'autres l'ont fait. Je pense qu'on a plutôt bien géré, demain est un autre jour. J'ai décidé d'attaquer juste pour éviter les chutes et parce que j'avais deux coéquipiers forts à l'avant. Depuis la voiture, ils m'ont dit de ne pas mettre les gaz à fond parce que la route était encore longue, mais je me sentais vraiment, vraiment bien. Malheureusement, j'ai eu une crevaison plus tard, mais je tire du positif de cette étape", a conclu Alberto Bettiol, qui a peut-être privé son équipe d'un beau Maillot Jaune...