Marion Rousse : «Faire rêver les petites filles»

La première édition du Tour de France Femmes avec Zwift s'est enfin lancée dimanche avec la victoire et le premier maillot jaune pour Lorena Wiebes (Team DSM). Cette semaine de compétition au plus haut niveau pourrait bien marquer un véritable tournant dans l'évolution du cyclisme féminin, en constante progression depuis plusieurs années. C'est en tout cas ce qu'espère sa directrice Marion Rousse. "Je me revois quand j'étais gamine à l'âge de 6 ans, quand j'ai commencé à faire de la compétition... Finalement je ne pouvais m'identifier qu'à des cyclistes masculins, parce que le Tour de France Femmes n'existait déjà plus. C'est donc un réel honneur et une grande fierté de me dire que les petites filles vont pouvoir rêver derrière leur télé ou venir nous encourager sur le bord des routes", a expliqué l'ancienne coureuse.

"Un parcours cohérent sportivement parlant. Les filles vont nous offrir un super spectacle"

Au menu, un parcours alléchant et très varié jusqu'à l'arrivée en montagne ce weekend. "On avait envie de faire un parours avec plusieurs profils différents, pour qu'il y en ait un peu pour tout le monde. Avec l'étape d'Épernay (la 3e, mardi), on arrivera sur un circuit pour puncheuses avec un final que l'on connaît bien, le même qu'en 2019 où Julian Alaphilippe s'était imposé. Mercredi, on sera à Bar-sur-Aube avec des chemins blancs et un air de classique, avec cette part de suspense et de réussite qu'il faudra avoir pour les leaders du classement général. Et puis ce dernier weekend avec l'arrivée à la Super Planche des Belles Filles. On a vraiment fait un parcours qui est cohérent sportivement parlant. Les filles vont nous offrir un super spectacle", a détaillé la compagne de Julian Alaphillipe (Quick-Step Alpha Vinyl).

Déjà directrice adjointe du Tour de la Provence, celle qui s'impose à 30 ans comme l'une des figures les plus influentes du cyclisme féminin n'a pas ménagé ses efforts pour voir ce projet éclore. "C'est une volonté qu'on a depuis tellement d'années, un projet qu'on prépare depuis très longtemps, un peu ralenti par le Covid. On est là, et bien là ! Vous vous en doutez, on travaille déjà sur la prochaine édition. Comme pour le Tour chez les Hommes, c'est beaucoup de boulot. Mais c'est un métier plaisir et passion, quand tu le fais avec le coeur, ça réussit forcément".

"Le cyclisme féminin a évolué, mais il y a encore pas mal de chose à faire"

Interrogée sur le panachage entre équipes du World Tour (14) et formations plus modestes (7 invitations), la Française a justifié ce choix. "On a eu beaucoup de demandes de formations qui ne sont pas en World Tour. Evidemment ces invitations sont très importantespour elles, qui n'ont pas le même budget ni le même niveau. Elles sont là pour se faire plaisir, dynamiter la course et progresser. Et puis ça les aidera avec leurs partenaires au niveau financier. A l'heure actuelle, c'est sûr que le cyclisme féminin a évolué, mais il y a encore pas mal de chose à faire. On espère qu'avec cet évènement, des sponsors vont se réveiller et en faire profiter tout le milieu', a conclu Marion Rousse.