Girmay, la 10e étape et pour l'Histoire ! Van der Poel 2e

Après avoir offert sa première Classique à l'Afrique noire en remportant Gand-Wevelgem à la fin du mois de mars, Biniam Girmay (Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux) a fait de même ce mardi sur une étape d'un Grand Tour !  À Jesi, l'Érythréen a gagné la 10e étape du Tour d'Italie en réglant au sprint un groupe d'une trentaine de coureurs. Sorti vainqueur d'un magnifique duel avec Mathieu van der Poel (Alpecin-Fenix), Girmay a devancé le Néerlandais et l'Italien Vincenzo Albanese (EOLO-Kometa). Wilco Kelderman (BORA-hansgrohe) et Richard Carapaz (INEOS Grenadiers) ont complété le top 5, tandis que Romain Bardet (Team DSM) a pris la septième place. Tous les leaders ayant terminé dans le premier groupe, le classement général ne bouge pas et Juan Pedro Lopez (Trek-Segafredo) sera donc toujours en rose mercredi.

 

Un trio à l'avant, Arnaud Démare consolide son maillot cyclamen, Caleb Ewan en galère

Ils ne sont que trois à former l'échappée du jour : les Italiens Alessandro De Marchi (Israel-Premier Tech) et Mattia Bais (Drone Hopper-Androni Giocattoli), ainsi que le Belge Lawrence Naesen (AG2R Citroën Team). Laissant une marge de 6'30" à ce trio, le peloton commence à réagir sous l'impulsion des équipes Alpecin-Fenix de Mathieu van der Poel et Lotto Soudal de Caleb Ewan. Au sprint intermédiaire de Cvitanova Marche (km 99,4), et alors que l'écart n'est plus que de 4'30", Arnaud Démare (Groupama-FDJ) accentue un peu son avance sur Biniam Girmay (Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux) au classement par points, la marge du Picard passant de 27 à 28 points.

Totalement plat jusqu'ici, le parcours devient bien plus escarpé à partir de ce moment, ce qui donne envie d'attaquer à Christopher Juul-Jensen (Team BikeExchange-Jayco). À l'offensive dans la première des trois difficultés répertoriées du jour, Crocette di Montecosaro, le Danois n'est, malheureusement pour lui, pas accompagné. Naviguant une dizaine de secondes devant le peloton pendant quelques kilomètres, Juul-Jensen est repris juste après le sommet. Quelques instants plus tard, Caleb Ewan se fait irrémédiablement distancer par le peloton, un seul coéquipier, l'Allemand Roger Kluge, accompagnant l'Australien.

 

La petite chute de Richard Carapaz, le souci mécanique de Mathieu van der Poel

Une autre tête d'affiche se fait remarquer de façon négative au même moment puisque Richard Carapaz (INEOS Grenadiers) est impliqué dans une chute. Tombé dans l'herbe, l'Équatorien ne semble cependant pas blessé et réintègre le peloton. Dans la montée répertoriée de Recanati (3,4 km à 6,9%), un autre sprinteur perd à son tour le contact avec le peloton, Mark Cavendish (Quick-Step Alpha Vinyl Team). À un peu moins de 60 bornes du but, Mathieu van der Poel est victime d'un problème mécanique qui le relègue assez loin du peloton. Seul dans les voitures, le Batave ne met cependant que quelques kilomètres pour rentrer, le peloton - revenu à 2'10" des hommes de tête - ayant un peu diminué son allure.

 

Des premiers mouvements au sein du peloton, De Marchi s'isole à l'avant

Dès le retour de Van der Poel, la meute reprend sa marche en avant, toujours sous l'impulsion des Alpecin-Fenix, mais aussi des Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux de Biniam Girmay. Logiquement, le trio de tête perd encore un peu de son avantage, puis de nouvelles attaques interviennent au sein du peloton à 33 kilomètres de l'arrivée, avec de nouveau Christopher Juul-Jensen, mais aussi Dries De Bondt (Alpecin-Fenix) et Lorenzo Rota (Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux). À l'avant, De Marchi lâche Bais et Naesen, l'Italien devant désormais résister seul au retour de la meute. Cette dernière revient rapidement sur le trio de contre-attaquants, puis reprend un rythme régulier.

 

La dernière bosse fait exploser le peloton, Girmay plus fort que Van der Poel dans le sprint

Auteur d'une belle étape et dernier rescapé de l'échappée du jour, Alessandro De Marchi voit finalement son aventure s'arrêter à 20 kilomètres de Jesi, et c'est donc un peloton groupé qui va attaquer la dernière difficulté de la journée, Monsano (4,2 km à 4,2%), dont le sommet est situé à 8,5 bornes du but. Dès le pied, Tobias Foss (Team Jumbo-Visma) passe à l'attaque, mais l'équipe Alpecin-Fenix ramène rapidement le Norvégien à la raison. Ce sont ensuite les INEOS Grenadiers qui accélèrent l'allure, Pavel Sivakov roulant en tête avec Richard Carapaz dans sa roue. À un peu moins d'1 kilomètre du sommet, Alessandro Covi (UAE Team Emirates) passe à son tout à l'offensive. L'attaque de l'Italien oblige le peloton à réagir, et des gros dégâts sont alors à recenser, Arnaud Démare étant notamment décroché.

Au sommet, c'est un groupe d'une trentaine de coureurs qui franchit le sommet de cette bosse en tête, Covi ayant été repris. Dans la descente, quatre coureurs prennent quelques longueurs d'avance sur leurs adversaires, à savoir Davide Formolo (UAE Team Emirates), Simon Yates (Team BikeExchange-Jayco), Giulio Ciccone (Trek-Segafredo) et Mathieu van der Poel. Ce quatuor se fait cependant rattraper peu de temps après, puis c'est Hugh Carthy (EF Education-EasyPost) qui tente sa chance, mais en vain. Cette 10e étape va se terminer au sprint, et deux hommes sortent du lot dans la dernière ligne droite, Biniam Girmay et Mathieu van der Poel. C'est l'Érythréen qui lance le sprint, puis le Néerlandais donne l'impression de pouvoir le dépasser... avant de capituler à 50 mètres de la ligne et de s'incliner - le pouce levé vers son adversaire - face à Girmay.