Nans Peters : «Les Strade Bianche... pourquoi pas !»

Quelle victoire de Nans Peters ! Auteur d'une véritable démonstration ce mercredi sous la pluie et dans le froid italien, le Grenoblois a retrouvé le chemin de la victoire sur le 60e Trophée Laigueglia. Fer de lance d'une équipe AG2R Citroën Team qui a réalisé une superbe prestation collective - Andrea Vendrame a terminé deuxième et Benoît Cosnefroy huitième - le coureur de 28 ans a réalisé un grand numéro en solitaire dans les 30 derniers kilomètres pour aller décrocher la troisième victoire de sa carrière, lui qui n'avait jusqu'ici lever les bras que sur les Grands Tours (une étape du Tour d'Italie en 2019 et une étape du Tour de France en 2020). Après la course, Nans Peters s'est longuement exprimé auprès de son équipe, évoquant sa victoire du jour, mais pas que...

Les conditions et le scénario de course : "J’aime ce type d’efforts"

"C’était costaud. On a chopé la pluie lors des 120 derniers kilomètres. Le circuit final était très dur, et encore plus sous la pluie, mais j’ai su tirer profit de ces conditions. Il y a eu une grosse sélection à 60 bornes de l’arrivée. Sur le circuit final, j’ai attaqué à plusieurs reprises pour durcir la course. À un moment donné, on était une dizaine avec trois coureurs de l’équipe, on était donc surreprésentés. On voulait travailler pour Benoît (Cosnefroy), qui peut être fort sur ces profils-là. J’avais de bonnes sensations dans la montée, mais aussi un bon feeling dans la descente, je pilote bien. J’aime ce type d’efforts, je me suis mis à mon allure et j’ai géré au mieux le final pour résister jusqu’au bout."

Ses sensations sur la ligne et son retour en forme : "Je n’ai jamais voulu baisser les bras"

"Ça fait énormément plaisir. Dans le final, je me disais : 'Jusqu'au bout !' car ce n’était pas acquis. Ça me tenait à coeur d’aller m’imposer. Ce n’est pas une délivrance mais presque, ça met fin à deux saisons noires. Ça fait plaisir. Sur la fin, j’étais tétanisé, j'étais en hypoglycémie, j’avais froid et faim, alors de gagner, c’est juste incroyable. je ne sais pas si c’est un renouveau, mais c’est de bon augure pour la suite. Ça me donne de la confiance. J’ai changé d’entraîneur, j’ai fait preuve de résilience pendant tout ce temps. Je n’ai jamais voulu baisser les bras, je me suis toujours accroché."

Quelle place pour cette victoire par rapport aux deux autres : "Elle est très belle et fait beaucoup de bien"

"Forcément, elle vient en numéro 3 car le Tour de France, c’est le Tour ! On ne peut pas comparer ça au Tour car le Tour, c’est magique et énorme. C’était inattendu aussi. Le Giro, c’était ma première victoire, et sur un Grand Tour en plus. Mais ça n’enlève rien à la beauté de cette victoire, elle est belle aussi et obtenue avec la manière. Je suis sorti tout seul à 30 bornes de l’arrivée et elle vient après deux saisons compliquées. Elle est très belle aussi et elle fait beaucoup de bien au mental."

Le Tour de France : "C’est sûr que j’ai envie de revenir sur le Tour cette année"

"Ce n’était clairement pas l'idée de la journée, mais c’est sûr que j’ai envie de revenir sur le Tour cette année. Ça passe par des étapes comme celle-là et montrer que je suis encore capable de gagner. Même si j’ai fait deux saisons dans l’anonymat, je suis toujours là. C’est précieux de gagner. "

La suite du programme : "Pourquoi pas prendre l’échappée sur les Strade Bianche.."

"La suite, c’est Strade Bianche, Tirreno-Adriatico et Tour de Catalogne. Les Strade, c'est une course très ouverte. Pourquoi pas prendre l’échappée car on sait qu'elle peut aller très loin. On aura deux belles cartes avec Greg Van Avermaet et Andrea (Vendrame), qui fait deuxième aujourd’hui (mercredi). Sur Tirreno, on aura Ben (O'Connor) pour le général et je pourrais pourquoi pas aller de l’avant pour une étape. Je vais essayer de faire une échappée et d’aller au bout."