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Kluge «compare la préparation d'un sprint à une zone de guerre»

Route
Mis à jour le par Nicolas CANDONI
Photo : @Facepeeters

Roger Kluge, coureur allemand de 36 ans et membre la Lotto-Soudal depuis 2019, fait partie de ces coursiers qui maîtrisent parfaitement l'art du sprint et du train. Arrivé dans l'équipe belge en même temps que Caleb Ewan, il est depuis lors le capitaine de route du train de l'Australien, qu'il épaulait dès 2017 chez ORICA-Scott. Il s'est exprimé sur le site de son équipe pour évoquer sa collaboration avec Ewan, son métier et l'évolution du train de Lotto-Soudal.

Caleb Ewan victorieux sur le SaudiTour 2022

 

"Le train le plus efficace reste celui où on ne se parle pas beaucoup"

"Je pense que la confiance est de loin l’ingrédient le plus important d’un bon train, synthétise Roger Kluge. Tu peux crier tant que tu veux, le train le plus efficace reste celui où on ne se parle pas beaucoup car tout le monde se fait confiance. Il faut tout simplement faire confiance aux coureurs devant toi. Il faut aussi écouter les coéquipiers derrière soi car ils ont bien souvent une meilleure vue d’ensemble que celui qui roule en tête et qui est bien souvent à la limite".

L'Allemand n'est pas le poisson-pilote de Caleb Ewan, ce rôle étant généralement assumé par Jasper De Buyst. Il est le lanceur de De Buyst, ce qui représente une grosse responsabilité puisqu'il doit effectuer une plus longue distance que le poisson-pilote en tête de peloton. "La principale qualité d’un coureur de lead-out est avant tout sa condition physique. Il faut vraiment être en excellente forme car il ne faut pas croire que l’on ne fournit qu’un seul effort dans la préparation d’un sprint. C’est la même chose pour Caleb Ewan, lui aussi doit faire entre 15 et 30 mini sprints dans les dix derniers kilomètres juste pour rester en position. Ensuite, il faut encore qu’il ait assez d’énergie pour le sprint final", assure Kluge. 

 

"Avec le temps, on a tendance à vouloir éviter le danger quand c’est possible"

"On parle donc de coureurs qui peuvent développer beaucoup de puissance sur une courte période de temps et qui peuvent répéter cet effort à de multiples reprises. Avec l’âge, je dois avouer que je choisis de plus en plus souvent l’option la plus sûre. Plus jeune, j’aurais peut-être tenté des trajectoires plus risquées, mais avec le temps, on a tendance à vouloir éviter le danger quand c’est possible. Personnellement, c’est ma grande expérience qui me permet de compenser cela. Au fil des années, j’ai remarqué que j’avais développé une meilleure vue d’ensemble de ce qui se passe autour de moi. Ces compétences organisationnelles sont vraiment cruciales, car on pourrait comparer la préparation d’un sprint à une zone de guerre. L’expérience seule ne suffit pas pour être présent dans le final. C’est certes très utile, mais il faut également avoir les jambes, et les miennes sont encore assez efficaces pour ce genre d’exercice", a-t-il ajouté.

 

"Une très belle collaboration"

"J’ai passé beaucoup de temps avec Caleb ces dernières années, raconte Roger KlugeC’est une très belle collaboration, mais c’est aussi très intense. On partage les bons et les moins bons moments. Un exemple : L’an passé, au Tour des Émirats arabes unis, il nous a fallu quelques jours pour intégrer les nouveaux coureurs à notre lead-out, ce qui a conduit à quelques frustrations. On savait que Caleb avait les jambes pour gagner, mais il nous fallait encore un peu de temps. Et finalement, tout s’est mis en place au terme de la dernière étape. Lors de la deuxième étape du Giro, une belle chance de victoire pour les sprinteurs, les esprits se sont un peu échauffés parce que j’avais pris la mauvaise décision. C’est important d’aller de l’avant après des moments comme ceux-là, il faut analyser ce qui s’est passé et en parler tous ensemble. On savait qu’on était capables de gagner, on a saisi l’opportunité suivante et on a gagné l’étape." 

Il s'est également exprimé sur l'arrivée de deux autres Allemands venus de BORA-hansgrohe : "Michael Schwarmann et Rüdiger Selig sont deux excellents renforts pour notre équipe. Rüdiger peut occuper plusieurs places différentes dans le lead-out. Son style est assez semblable au mien, il apporte une certaine fluidité au train. Michael est lui aussi très expérimenté. À titre personnel, ça fait plaisir d’avoir deux compatriotes dans l’équipe", a-t-il conclu.

Publié le par Nicolas CANDONI

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