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Egan Bernal : «Quand vous réalisez que vous pouvez mourir...»

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Mis à jour le par Arthur DE SMEDT
Photo : Sirotti

Présent au Tour de France Saitama Criterium ce dimanche pour clore sa première saison complète depuis son terrible accident qui a failli lui coûter la vie en janvier 2022, Egan Bernal en a profité pour se confier et faire le bilan de cette année 2023 bien remplie. Revenu à un niveau très correct sans pour autant tutoyer celui qui était le sien avant le drame, le grimpeur colombien est content d'avoir pu courir énormément - 79 jours de course au compteur - et se projette avec optimisme vers 2024. Avec un objectif en tête : remporter La Vuelta pour rentrer dans le cercle fermé des vainqueurs des trois Grands Tours.

Egan Bernal a assisté à la victoire de Pogacar à Saitama

 

"Je sais à quel point j'ai eu de la chance d'être en vie"

A 26 ans, Egan Bernal se sait miraculé et réalise sa chance de pouvoir continuer à vivre son rêve. "La façon dont j'ai survécu à cet accident n'est pas normale, donc par-dessus tout, je suis heureux d'être en vie. En cyclisme, on pense toujours à être numéro un et à gagner le Tour de France, et moi aussi, avant l'accident. Mais quand vous réalisez que vous êtes une personne normale et que vous pouvez mourir, que vous vous retrouvez au lit incapable de bouger, et toutes ces choses… Je sais à quel point j'ai eu de la chance d'être en vie. Quand je me suis réveillé, je ne me demandais pas si je serais à nouveau cycliste ou non. Je voulais juste bouger, pouvoir marcher et mener une vie normale."

En enchaînant Tour de France (36e) et Tour d'Espagne (55e) en 2023, le pensionnaire d'INEOS Grenadiers a certes souffert mais espère que cette charge de travail paiera pour la suite. "A la fin de la saison, j'étais fatigué mentalement et physiquement. Mais je pense que c'était une bonne décision de faire ce genre d'enchaînement, en vue de la saison prochaine, ça me donne confiance. C'était difficile mais j'espère que cela portera ses fruits en 2024. J'ai pris plus de plaisir sur la Vuelta par rapport au Tour. Sur le Tour, j'étais à fond tous les jours. Après une semaine, j'étais complètement vide, et je n'ai pas pu profiter de la course. Mais sur la Vuelta, même si je n'ai pas obtenu de résultats majeurs, j'ai pu en profiter. J'ai pu attaquer à plusieurs reprises et je n'étais pas si loin devant".

 

"Pogacar, Vingegaard, Evenepoel... Je ne pense pas qu'ils ont quelque chose que je n'ai pas"

Déjà vainqueur de le Grande Boucle 2019 et du Giro 2021, Egan Bernal n'a désormais qu'un seul objectif en tête : compléter la fameuse trilogie des Grands Tours et donc viser la gagne en Espagne. "Je me réveille chaque jour en pensant que je serai de retour à mon meilleur niveau. Je veux avoir cette mentalité selon laquelle je pourrai être l'un des meilleurs coureurs du monde, car sinon, je pense que je prendrais juste ma retraite. Bien sûr, quand vous êtes parmi les meilleurs, que vous savez ce que signifie gagner un Grand Tour - le Tour de France , Giro d'Italia - et qu'il ne vous manque plus qu'une course comme la Vuelta... Pour moi, pour être vraiment heureux de ma carrière, il ne me manque plus que La Vuelta".

Pour cela, le natif de Zipaquira devra revenir à son meilleur niveau, et espérer qu'il soit suffisant pour venir à bout des cadors qui ont émergé depuis son accident, comme Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma), Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) et Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step). Mais le Colombien ne voit aucune différence entre lui et ses rivaux, à l'exception de son accident. "Ils sont vraiment compétitifs. Mais quand j'allais bien en 2019, je commençais aussi à tout gagner. Je ne pense pas qu'ils ont quelque chose que je n'ai pas. Ce serait formidable de voir comment mon niveau se situe par rapport à eux dans une situation normale. Je ne sais pas si cela sera possible après tout, mais c'est ce que j'essaie de faire", a conclu le courageux et inspirant Egan Bernal.

Publié le par Arthur DE SMEDT

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