Fayet : «Fusions et confusions... 2 managers patrons killers»

Marc Fayet, vous connaissez ? Vous avez déjà pu le découvrir et le lire il y a quelques temps déjà sur Cyclism'Actu ! Marc Fayet est donc de retour avec sa chronique ou plutôt sa rubrique "Les carnets secrets". Pour rappel, Marc Fayet, né en 1961, est un homme du théâtre et de la scène. Acteur et metteur en scène mais aussi passionné de vélo. Marc s'est toujours investi : il écrit, commente, agit autant qu'il le peut dans le cyclisme, notamment sur le Tour du Finistère dont il est aujourd'hui et depuis 2021, le président du comité d'organisation. Marc Fayet et "ses" carnets secrets, ce sera désormais à retrouver régulièrement sur Cyclism'Actu.

"Face à cette menace j’ose croire en l’intelligence de David Lappartient"

C’est le sujet du moment, l’annonce absolument ahurissante de la fusion Jumbo Visma soudal-Quick Step. Des dizaines et des dizaines de victoires à eux deux. Des dizaines de milliers de points UCI cumulés. Des dizaines de millions d’euros de budget additionnés. Ce qui en ferait de loin la plus grosse formation cycliste du peloton mais qui provoquerait aussi la plus grosse vague de licenciements de l’année sportive. On a beau savoir que dans le business, il n’y a pas de sentiments, il faut reconnaître que dans ce cas il y en a encore moins, surtout quand à la tête de ces deux structures se trouvent un Néerlandais qui ne veut jamais perdre du temps à sourire et un Belge qui ne veut jamais parler pour ne rien dire.

Deux managers dans la plus pure tradition des patrons killers qui dictent leurs propres lois, ou qui se fichent de celles existantes. Des boss qui se moquent du paraître, ne jouant ni sur le charme, ni sur la sympathie, ni sur l’empathie et encore moins sur un semblant de déontologie. C’est à peine s’ils respectent les règles de l’UCI et, sans vouloir minimiser notre instance internationale, ils ne sont pas loin d’être plus puissant qu’elle, à tel point qu’on peut se demander si ce ne sont pas eux qui vont la contraindre à modifier ses règlements. On le sait, rien n’est plus dangereux dans un sport quand la puissance financière d’un groupe sportif est bien supérieure à son instance de tutelle, car elle montre qu’on ne peut plus faire sans elle, et à ce jeu d’intimidation, il est vite possible de provoquer une forme de complexe. Cette puissance de frappe peut grignoter la confiance de la présidence jusqu’à commencer à lui parler à voix basse comme on le voit faire dans certains états corrompus quand quelques oligarques soufflent à l’oreille des chefs d’états.