Cinq équipes exclues par l'UCI... conflit sur le système GPS
Tour de RomandieUn litige qui va beaucoup faire parler, et qui risque de fausser le Tour de Romandie Féminin 2025 (15-17 août) ! Alors que la course par étapes du Women's WorldTour a débuté ce vendredi midi par un contre-la-montre individuel de 4,4 km entre Huémoz et Villars-sur-Ollon, plusieurs équipes majeures du peloton féminin sur les quinze présentes au départ ont été disqualifiées de la course suite à un conflit avec l'Union Cycliste Internationale (UCI). Malgré des négociations qui ont duré jusqu'au bout et un compromis qui semblait avoit été trouvé à la dernière minute, les 5 équipes Lidl-Trek, Canyon SRAM, EF Education-Oatly, Visma-Lease a Bike et Team Picnic PostNL sont allées au bout de leur démarche et ont donc été exclues, leurs coureuses ne s'alignant pas sur ce chrono dans la panique générale. Une situation liée à un désaccord avec l'UCI concernant les nouvelles règles de sécurité et l'utilisation des systèmes de suivi et de géolocalisation GPS des coureuses pendant la course, un test effectué en Romandie en amont des Championnats du monde.
L'UCI veut mettre en place de nouvelles mesures de sécurité
Discorde entre les équipe et l'UCI sur l'utilisation du nouveau système GPS pour la sécurité
Une situation confuse et dommageable sur un sujet aussi important que la sécurité, et qui risque de mettre un sérieux coup à la compétitivité de l'épreuve suisse, déjà privée d'une Demi Vollering (FDJ-SUEZ) malade et qui perd ainsi également l'autre grande favorite et tête d'affiche Kasia Niewiadoma-Phinney (CANYON//SRAM zondacrypto). Les malheureux organisateurs ont complétement subi les événements, car l'imbroglio se passait entre les équipes et la Fédération internationale. Le litige porte sur le nouveau traceur GPS, avec un test grandeur nature sur ces trois jours de course en Suisse en vue des Mondiaux. Elle prévoit d'équiper une coureuse par équipe d'une petite balise d'environ 63 grammes, capables de donner sa position à tout instant. Cependant, les règles concernant le système de localisation ont été imposées sans véritable consultation et accord.
Selon l'UCI, "les équipes étaient tenues de désigner une coureuse sur le vélo de laquelle le traceur GPS serait fixé", chose que les cinq formations citées précédemment ont refusé de faire, réclamant à l'UCI de s'en occuper elle-même, ce qui a conduit à leur exclusion. Les équipes avaient proposé, en guise de compromis, d'en équiper toutes les coureuses. Les équipes ont également regretté que l'UCI impose ce système sans l'installer et le prendre en charge, laissant la responsabilité aux mécaniciens des équipes de s'en occuper. Le problème est que l'UCI les oblige, elles ou un tiers, à installer le système sur leurs vélos sans leur autorisation. Selon elles, ce droit leur appartient exclusivement. Il y a aussi un aspect commercial : les équipes investissent dans Velon depuis des années. Le système que l'UCI souhaite désormais utiliser est très similaire. La fédération insiste pour utiliser son système, mais les équipes craignent de ne plus avoir accès aux données et aux informations, et que des années d'investissement dans Velon aient été gaspillées.
Une lettre adressée à l'UCI
Concrètement, six équipes ont adressé une lettre à l'UCI ce vendredi – après avoir exprimé déjà ouvertement leur désaccord lors de la réunion des directeurs jeudi après-midi – informant Matthew Knight, responsable sportif stratégique de l'UCI, qu'elles n'accepteraient pas de commencer avec les nouveaux dispositifs de géolocalisation que la fédération comptait mettre en place lors de ce Tour de Romandie, en guise de test avant les Championnats du monde au Rwanda.
Les équipes Lidl-Trek, Canyon//SRAM zondacrypto, EF Education-Oatly, Visma | Lease a Bike, AG-Soudal et Picnic PostNL ont signé cette lettre dans laquelle elles détaillent les points de blocage. Les équipes précisent que "le droit d'installer un dispositif sur le vélo d'un coureur appartient à l'équipe concernée, un droit reconnu par tous les acteurs du cyclisme professionnel, en particulier les organisateurs qui collaborent avec les équipes sur la géolocalisation des coureurs depuis dix ans". La lettre va jusqu'à souligner que les équipes ont "demandé à leur personnel de photographier toute personne fixant des dispositifs sur les vélos des équipes et de demander à ces personnes de s'identifier pleinement. Elles seront personnellement responsables de tout accident, blessure ou dommage résultant d'un tel dispositif", et que les équipes elles-mêmes "ne monteront, ne retireront, ne chargeront ni ne manipuleront de quelque manière que ce soit", comme elles le font avec les dispositifs de localisation ou les caméras embarquées de Velon.
L'UCI réagit dans un communiqué et souligne son incompréhension
De son côté, l'UCI a logiquement réagi et fait part de son incompréhension dans un communiqué publié ce vendredi midi. "L'Union Cycliste Internationale regrette que certaines équipes figurant sur la liste de départ du Tour de Romandie Féminin aient refusé de se conformer aux règles de la course relatives à la mise en place de traceurs GPS dans le cadre du test d'un nouveau système de sécurité, a communiqué l'UCI quelques minutes après le (faux) départ. Ce test sera mené lors des trois étapes de l'épreuve du calendrier de l’UCI Women's WorldTour. La décision de ces équipes de s'opposer aux règles spécifiques de l'épreuve est surprenante et compromet les efforts de la famille cycliste pour assurer la sécurité de tous les coureurs sur route grâce au développement de cette nouvelle technologie", peut-on notamment lire.
Publié le par Arthur DE SMEDT