Richard Plugge : «Oui, Cian Uijtdebroeks nous intéresse»

Un défi de taille s'annonce en 2024 pour l'équipe Jumbo-Visma, future Team Visma - Lease a Bike dès le 1er janvier : faire mieux ou au moins aussi bien que sur la saison 2023 ! Avec pas moins de 69 victoires, un triplé historique sur les Grands Tours - avec trois vainqueurs différents, Roglic, Vingegaard et Kuss - et en guise de bouquet final un podium 100% jaune et noir sur La Vuelta, difficile d'espérer une telle domination et réussite l'an prochain, même s'il reste une belle marge de manoeuvre sur les Classiques et Monuments. Au cours d'une longue interview accordée au quotidien Het Laatste Nieuws, son manager général Richard Plugge a fait le bilan de cette année historique et s'est projeté sur les objectifs et difficultés à venir pour confirmer.

"Beaucoup de choses se sont bien passées en 2023... mais d'autres non"

"Aller plus haut que cette année sera presque impossible, ne serait-ce que parce qu'il n'est jamais arrivé qu'une équipe remporte les trois Grands Tours d'affilée. Nous nous fixerons de nouveaux objectifs et ils seront différents de ceux de cette année. Mais ce n’est pas moins difficile. Et ce sera toujours au plus haut niveau", a confirmé le Néerlandais de 53 ans, qui n'oublie cependant pas de pointer du doigt certains ratés en cours de route. "Beaucoup de choses se sont bien passées la saison dernière, mais d'autres non. Nous nous demandons : que pouvons-nous faire de mieux que l’année dernière ? La question est de savoir comment nous pouvons avoir une année aussi réussie en 2024 qu’en 2023, avec peut-être un ou deux Grands Tours gagnés en moins".

"Si Wout Van Aert n'a pas de crevaison, il remportera probablement Paris-Roubaix"

Car si la domination a été totale sur les courses par étapes, difficile d'en dire autant sur les Classiques, malgré un très bon début de campagne flandrienne. Avec zéro Monument au compteur, Wout Van Aert et consorts ne pourront que faire mieux en 2024, notamment sur le Tour des Flandres (4e) et Paris-Roubaix (3e). "Nous regardons ce qui n'a pas fonctionné là-bas. Wout van Aert a été victime d'une crevaison au Carrefour de l'Arbre. Avoir une crevaison, ce n’est pas de la malchance. Nous devons juste nous assurer que cela ne se reproduise pas. Si Wout n'a pas de crevaison, il remportera probablement Paris-Roubaix."

"Ce que nous en avons déjà retenu, c'est que nous devons faire encore plus attention aux matériaux pour éviter d'avoir une crevaison ou d'autres problèmes matériels. C'est très facile de dire : 'on n'a juste pas eu de chance, c'est tout'. Mais ce n’est pas ainsi que nous avançons. Nous examinons où nous avons de l'influence et comment nous pouvons empêcher cela. Cela ne veut pas dire que nous allons l’empêcher, mais nous voulons l’exclure autant que possible", a précisé un Richard Plugge qui veut mettre toutes les chances de son côté pour gagner. Et pour lui, il faudra que son équipe et ses coureurs se réinventent et ne se reposent pas sur leurs lauriers.

"On s'intéresse à Cian Uijtdebroeks, mais il a toujours un contrat"

"Cela s’applique à tout le monde, y compris Wout Van Aert", a t-il souligné. "L’inconvénient d'avoir tant gagné cette année, c’est que les gens nous copient. Jonas Vingegaard doit également voir comment lui et l'équipe peuvent faire mieux sur le Tour l'année prochaine. Car Pogacar va s'armer différemment. Et désormais, nous avons Primoz Roglic comme adversaire, ce qui veut dire que nous devrons aborder le Tour différemment".

Dernier sujet évoqué par le directeur général de la structure batave : le mercato. S'il a confirmé "qu'il n'y aura personne d'autre à venir, même s'il ne faut jamais dire jamais", Plugge est tout de même revenu sur les rumeurs qui circulent autour de Cian Uijtdebroeks, dont l'avenir chez BORA-hansgrohe reste toujours incertain. Oui, la Jumbo-Visma garde un oeil sur le talentueux Belge, comme les informations le laissaient entendre. "Nous nous intéressons à Cian. Nous le faisions déjà quand il était encore junior. Nous lui avons déjà parlé à ce moment-là. Mais il a toujours un contrat...", a conclu Richard Plugge.