Demi Vollering : «Sur le vélo je suis une tueuse, mais en dehors...»
RouteDemi Vollering, la championne Hollandaise de cyclisme sur route, dont le palmarès ferait pâlir moulte de ses concurrentes. La triple lauréate de Grands Tours et sextuple vainqueure de classiques, s'est exprimée au micro de De Volkskrant, sur la relation parfois tumultueuse qu'elle entretient avec les médias, et notamment ceux de son pays. Elle juge ses derniers injustement durs et exigeants.
Le sacre de Demi Vollering sur les championnats d'Europe
Nul n'est prophète en son pays...
La championne Demi Vollering commence son récit en évoquant les critiques qu'elle a subies à la suite des Championnats du Monde 2024 : "Les critiques auxquelles j'ai dû faire face après ce championnat du monde... vous devez être fort mentalement sinon vous tombez dans une dépression". L'athlète n'a pas besoin des médias pour faire son autocritique et appréhende difficlement les tribunaux médiatiques : "J'ai beaucoup de mal avec cela et je suis mon plus grand critique". Selon elle, ce phénomène est liée à la culture de son pays : "Dans les autres pays, les sportifs sont jugés pour ce qu'ils apportent. Or chez nous, la souffrance est un divertissement et nous sommes jugés et ou condamnés parce que nous sommes humains".
Elle surenchérit en affirmant : "Chacune de mes sorties médiatiques donnent lieu à des critiques". Elle prend comme exemple sa déclaration sur le poids de Pauline Ferrand-Prévot : "Les gens ont pensé que je ne voulais pas qu'elle gagne ou que je considèrais que son succès était la seule conséquence de sa perte de poids et non de son travail acharné". Même si elle a pris ses distances avec les médias, ses objectifs sportifs demeurent inchangés parce qu'elle veut montrer aux jeunes filles que le travail et l'abnégation paient toujours : "Je veux montrer aux jeunes filles qu'elles peuvent rêver plus grand". Elle met en garde pour autant les gens sur la réalité du haut niveau : "Il y a beaucoup d'hypocrisie et tes amis d'hier ne sont pas forcément ceux d'aujourd'hui." La championne Hollandaise conclut son interview par un paradoxe : "Quand je monte sur un vélo, je suis un tueuse mais en dehors beaucoup moins."
Publié le par Christophe MONGAY