Romain Grégoire : «J’ai dit à Madouas que j'étais désolé»

L'équipe Groupama-FDJ le sait mieux que n'importe quelle autre : seul le maillot bleu-blanc-rouge compte à l'issue des Championnats de France, et la formation dirigée par Marc Madiot repart bredouille de cette édition 2025 organisée aux Herbiers, en Vendée. Ce dimanche, les hommes en bleu ont pourtant tout tenté pour profiter de leur supériorité numérique, parfois avec audace, mais en faisant aussi quelques erreurs qui lui ont probablement coûté cher pour retrouver ce titre qu'elle chérit tant et qui est finalement revenu à Dorian Godon. A la lutte avec le sprinteur-puncheur de la Decathlon AG2R La Mondiale dans le sprint final, Romain Grégoire n'a pas réussi à conclure le gros travail collectif effectué par ses coéquipiers tout au long de la journée et doit se contenter d'une médaille d'argent qui ne le satisfait logiquement pas, connaissant sa soif de victoire et sa haine de l'échec.

"Ce que j'ai dit Valentin Madouas ? Que j'étais désolé, tout simplement..."

"Le parcours n’était pas si sélectif que ça", a-t-il analysé dans le compte-rendu publié par son équipe. "On était certes en surnombre mais il était compliqué d’en profiter car il n’y avait pas forcément d’endroits pour faire la différence. On avait tous les coureurs rapides sur le porte-bagage, donc on a fait comme on a pu", a-t-il expliqué concernant le déroulé de la course, avant cette ultime ascensions du Mont des Alouettes qui lui laisse quelques regrets. "Valentin (Madouas) s’est écarté, et je me suis senti obligé d’y aller à ce moment-là. C’est toujours difficile d’être lucide dans le feu de l’action. Ce n’était pas forcément une bonne idée, mais je pensais qu’il valait mieux pour moi que ça monte très vite dès le pied. En attaquant dans la partie la plus raide, ça m’a fait mal aux jambes, mais ça a fait mal aux autres aussi. Ceci dit, Decathlon AG2R a lissé l’effort car ils avaient encore du monde autour de Godon. J’ai certainement fait une erreur", concède-t-il.

"Les derniers mètres se sont fait au courage. Je pense que tout le monde était mort du fait de la course et de la chaleur. J’ai cru en ma chance, et après tout ce que l’équipe avait fait, je ne me laissais pas d’autres choix que de l’emporter. Je pense avoir tout bien fait dans le dernier kilomètre. J’étais dans la bonne position, j’ai déclenché mon sprint au bon moment… mais ça n’a pas suffi. Dans un championnat, il n’y a que la victoire et le maillot qui comptent. Aujourd’hui, on a tout simplement perdu. J’avais vraiment à cœur de gagner, pour moi et pour l’équipe car c’est une course qui nous tient à cœur. Les vingt-six mecs au départ ont fait une super course, ils étaient à 100% autour de moi. On a assumé, on a fait toute la journée en patrons, on a pris la course en main, et je n’ai pas réussi à les remercier, donc je suis particulièrement déçu pour eux. Je pense que la tactique était bonne, il n’a manqué que la conclusion. Ce que j'ai dit Valentin Madouas ? Que j'étais désolé, tout simplement... Parce qu'ils ont bossé toute la journée à 100% autour de moi, et je n'arrive pas à les remercier. Forcément je sais qu'ils vont essayer de trouver des mots pour me réconforter, mais sur le coup ils sont déçus, et moi aussi", a conclu un Romain Grégoire que l'on retrouvera certainement revanchard sur le Tour de France à partie de samedi prochain.