Affaire Uijtdebroeks... Lefevere s'en mêle, Vasseur tacle Plugge

Comme on pouvait s'y attendre, le feuilleton Cian Uijtdebroeks et la passe d'armes entre les équipes Jumbo-Visma et BORA-hansgrohe pour valider ou non le transfert de la jeune pépite belge secoue le monde du cyclisme et provoque de nombreuses réactions. Pour rappel, la formation néerlandaise a surpris ce samedi en annonçant avoir signé jusqu'en 2027 le grimpeur de 20 ans, qui a expliqué avoir résilié dans les règles le contrat le liant jusque fin 2024 avec l'écurie allemande. Cette dernière n'a cependant pas tardé à réagir fermement, réfutant ce transfert et confirmant que Uijtdebroeks ferait bien partie de son effectif l'an prochain. Une situation complexe qui devra certainement être tranchée par l'Union Cycliste Internationale. En attendant le verdict de l'UCI, c'est Patrick Lefevere, patron de la Soudal Quick-Step, qui a donné son avis sur cette affaire avec son franc-parler habituel.

Patrick Lefevere : "L'UCI doit respecter ses propres règles"

S'exprimant sur X (ou Twitter), le dirigeant belge de 68 ans s'est rangé du côté de la BORA-hansgrohe, sans pour autant victimiser l'équipe allemande et son manager général Ralph Denk, qui n'ont selon lui pas toujours été blancs comme neige dans ce genre de situation... "Je pense que Cian Uijtdebroeks a un accord jusqu'à fin 2024. Il a embauché un agent et connaissait la situation. L'UCI doit respecter ses propres règles. Ce n'est que si trois parties sont d'accord qu'un transfert peut avoir lieu, avec l'autorisation de l'UCI", a-t-il d'abord tenu à rappeler avant de balancer sur son confrère allemand. "Le 21 janvier 2021, j'ai eu un rendez-vous avec Ralph à Bruxelles. Nous avons convenu qu'il attendrait le 31 mars pour faire une offre à Remco Evenepoel, si je n'avais pas assuré l'avenir de l'équipe d'ici là. Le 8 mars, il envoie une offre écrite au père de Remco. Alors s'il vous plaît, ne venez pas pleurer maintenant", raconte un Patrick Lefevere toujours aussi décapant.

Cédric Vasseur à Richard Plugge : "Respectez les règles et démissionnez immédiatement !!! Dehors"

Avant Patrick Lefevere, c'est un autre directeur d'équipe du WorldTour, Cédric Vasseur, qui avait vivement réagi à la polémique, n'étant visiblement pas très fan des manoeuvres litigieuses de la Jumbo-Visma pour tenter de réaliser ce transfert. Dès samedi soir, le manager général français de la Cofidis avait en effet directement et publiquement pris à partie Richard Plugge sous son tweet souhaitant la bienvenue à sa nouvelle recrue belge. "Fier d'annoncer le transfert de ce grand talent et de ce coureur sympa. Bienvenue Cian", écrivait le patron de la future équipe dénommée Visma-Lease a Bike.

Ce à quoi le manager de la Team Cofidis a donc violemment rétorqué sur ses réseaux : "Qu'est-ce que c'est que ça encore pour le président de l'AIGCP (l'Association Internationale des Groupes Cyclistes Professionnels, ndlr) ??? Respectez les règles et démissionnez immédiatement !!! Dehors." Avant de préciser à GCN ce lundi : "Mon inquiétude concerne le président de l'AIGCP. Quand vous avez le président de l'AIGCP, qui est le responsable de l'association des équipes, vous attendez de lui qu'il respecte les règles et les autres équipes. Il ne s’agit pas d’un coureur ou d’une équipe, il s’agit de respecter les règles. Ce qui se passe aujourd’hui avec Bora peut arriver demain avec Ineos ou une autre équipe. En tant que team manager, c’est un vrai combat pour monter une équipe financièrement et sur des critères sportifs. Nous avons des contrats et les règles UCI sont claires. Les contrats doivent être conclus jusqu'au bout, à moins que toutes les parties n'acceptent de se séparer. On peut être choqué, et quand cette personne est présidente de l'AIGCP, c'est quelque chose d'incroyable. Il n'y a pas de dons dans le cyclisme mais quand tu es élu et que tu représentes toutes les équipes et que tu te comportes comme ça, comment les autres équipes peuvent-elles te faire confiance ? Ce n'est pas possible."

Après une première prise de bec cet été avec Marc Madiot lors du Tour de France, l'ambiance entre le dirigeant batave et les managers français n'est pas prête de se réchauffer...