ITW - Geraint Thomas, favori du Tour des Flandres ?
Par Antoine PLOUVIN, à Harelbeke le 29/03/2014 à 13:22
Vidéo - Geraint Thomas à l'arrivée du GP E3 Harelbeke 2014
La dernière fois que nous l’avions vu, c’était sur la ligne d’arrivée de Biot, dans l’avant-dernière étape de Paris – Nice. A plus de 7’ des premiers, celui qui portait, jusqu’à la veille de ce jour là, le maillot jaune de leader, venait d’être victime d’une grosse chute, quelques kilomètres avant. Rien de trop grave finalement, mais une grosse déception pour Geraint Thomas, non partant de l’ultime étape. Il a bien pris le départ de Milan – San Remo dimanche dernier, mais n’a pas terminé cette épreuve qui ne lui a jamais souri. Vendredi sur le Grand Prix E3 Harelbeke, le coureur du Team Sky était peut-être le plus fort. Troisième sur la ligne d’arrivée, c’est lui qui a créé la sélection au sommet du Oude Kwaremont. C’est encore lui le premier à être revenu sur Sagan, quand ce dernier a attaqué dans Karnemeikbeeksraadt.
Bien rétabli de Paris - Nice
« J’ai récupéré bien mieux que je ne le pensais de ma chute sur Paris – Nice. Mon but était d’être rétabli pour les classiques. Je n’ai pas passé un bon Milan – San Remo dimanche. Avec le froid, j’ai souffert. C’était une déception pour moi. Et encore plus après avoir vu la prestation de mon coéquipier Ben Swift (ndlr : Troisième à San Remo). Ensemble, nous aurions pu faire quelque chose », déclarait-il à Cyclism’Actu après l’arrivée.
Y-a-t-il un leader qui ne soit pas tombé ou n'ait été victime d’incident mécanique pénalisant sur ce Grand Prix E3 ? On connaît les mésaventures de Boonen, qui s’est fait mal au pouce en tombant ; de Cancellara, pris dans une chute collective à un moment décisif ; de Sagan et de son changement de vélo que nous vous expliquions hier (lire ici)… Geraint Thomas, lui aussi, a eu son lot de malchance : « J’ai commencé par chuter après environ 100 kilomètres de course. Mes coéquipiers ont fait un super travail pour me ramener. Ça m’a quand même demandé un gros effort pour revenir. Mais j’étais dans une bonne position aux bons moments. Dans le Oude Kwaremont, j’ai juste accéléré pour voir ce qui se passerait. Heureusement, ça a opéré une sélection et un groupe s’est formé. J’ai dit aux gars de continuer en voyant que Sagan n’était pas là. Puis il est revenu. Alors c’était plus compliqué. Mais ses efforts avec nous à l’avant, nous ont aussi permis de mieux résister au groupe derrière. Dans le sprint, je savais que je n’avais pas l’avantage. Et puis je ressentais aussi les forces laissées derrière pour revenir après ma chute. Ce n’est pas une excuse. J’ai fait ce que je pouvais mais mon sprint n’était pas parfait. Terpstra m’a sauté sur la ligne. Dans l’ensemble, je ne peux pas dire que ça ait été une mauvaise journée ».
"Juste foncer ! (...) Courir à l'instinct. "
Quand on fait l’état des principales forces en présence, ayant déjà réalisé quelque chose au cours de la saison, à neuf jours du Tour des Flandres (sans parler des bons ou très bons outsiders), on obtient :
- Peter Sagan, vainqueur de l’E3.
- Fabian Cancellara, deuxième à Milan – San Remo et piégé sur l’E3.
- Niki Terpstra dans un grand début de saison, vainqueur déjà du Tour of Qatar, très fort sur le Het Nieuwsblad, vainqueur de A Travers les Flandres, deuxième à Harelbeke.
- Ian Stannard, vainqueur du Het Nieuwsblad, en forme sur A Travers les Flandres, mais qui a abandonné l’E3 sur chute.
- Tom Boonen, vainqueur de Kuurne – Brussel - Kuurne, mais pour qui c’est encore le flou quant à ses possibilités.
On serait tenté d’ajouter Geraint Thomas… Il n’a pas encore de victoire cette année, même s’il était à la lutte pour le maillot jaune final de Paris – Nice avant sa chute, mais il a : la connaissance de ces classiques (4e l’an passé à Harelbeke, déjà dans un top 10 du Tour des Flandres), un tempérament offensif qui offre à la fois du spectacle et de vraies sélections, comme à Paris – Nice, sur l’étape de Belleville, ou vendredi son attaque au Vieux Quaremont. Une attaque cruciale dans le déroulement de la course. Et incontestablement… il est très fort. A 27 ans, cet ancien multiple Champion du Monde et multiple Champion Olympique de poursuite par équipes fait probablement partie du « club des quatre », pour reprendre une expression chère au commentateur vedette de France Télévision, grands favoris pour le Tour des Flandres, avec Terpstra, Sagan et Cancellara (club des cinq si on y inclut Boonen). Mais on l’a vu avec Peter Sagan l’an passé, il ne suffit pas d’être très fort. Il faut aussi avoir ce petit truc qui permette de convertir la force en victoire. Alors comment va-t-il s’y prendre ?
« On va garder la même philosophie. Courir offensivement. Juste foncer ! Comme je l’avais dit à Paris – Nice (lire ici), faire un peu comme en junior, à l’instinct et durcir la course. Nous avons assurément une forte équipe. Nous avons un peu manqué de chance en ce début de saison. Il nous manque quelques résultats. Ian Stannard était impressionnant et il a eu de la malchance avec sa chute sur l’E3. Mais avec la force de notre équipe nous allons faire ce que nous avons à faire et aller le plus loin possible. »