Sylvan Adams : «Nous ne courrons jamais sans le nom Israël»
Tour d'EspagneDepuis son entrée sur le sol espagnol, La Vuelta a pris un tournant plus politique que sportif, suite à la participation de la formation Israel-Premier Tech. Pour rappel, l'équipe n'est pas directement sponsorisée par l'État d'Israël, mais possède un accord avec lui afin de faire sa "promotion". Le propriétaire de l'équipe, Sylvan Adams, est par ailleurs un fervent soutien de Benjamin Netanyahou et a revendiqué à plusieurs reprises que les coureurs sont "les ambassadeurs du pays d'Israel". Suite à ces nombreuses manifestations, plusieurs rumeurs assuraient que la formation pourrait changer de nom, ce à quoi Sylvan Adams a répondu : "Fake News, nous ne courrons jamais sans le nom Israel."
La 11e étape a été neutralisée à cause des manifestations
"J’appelle ce groupe violent des terroristes"
Dans une longue interview accordée à sport5.co, Sylvan Adams est revenu sur la situation actuelle. "Nous avons eu deux journées extrêmement difficiles au Pays basque", a expliqué le milliardaire Israëlo-Canadien. "La région est connue comme un bastion des activistes d’extrême gauche et des séparatistes qui aiment manifester. Ce ne sont certainement pas nos amis. Je rappelle que dans les années 1960 et 1970, l’organisation clandestine basque ETA était active et avait formé une alliance avec l’OLP. Nous n’avons donc pas été surpris par cet accueil hostile, et pourtant je n’ai jamais vu cela dans une course cycliste : un nombre énorme et disproportionné de drapeaux et pancartes pour la Palestine et contre l’État d’Israël, et une quantité colossale de haine."
"Dans une démarche inhabituelle, j’ai décidé de m’installer dans la voiture de l’équipe pour la première fois afin de surveiller ce qui se passait et de pouvoir prendre une décision en cas d’extrême urgence", a-t-il déclaré. "Il était important pour moi d’être là pour les coureurs, dont certains se sentent menacés. On a jeté de la peinture sur notre voiture, et à la fin de l’étape, vous avez tous vu les émeutiers pousser les barrières et tenter d’envahir la route. La décision de ne pas disputer les 3 derniers kilomètres était la bonne. Ce n’était pas sûr pour les coureurs. La police a, à mon avis, fait de son mieux. J’appelle ce groupe violent des terroristes parce que ce sont des gens violents. Au final, ils ont détruit tous les vélos des spectateurs. Les Basques ont les meilleurs supporters du monde, et c’est dommage que cela se termine ainsi."
ASO a demandé à l'équipe de se retirer, mais Israel a le soutient de l'UCI
"Le PDG d’ASO, Jan Le Monner (la société qui organise la Vuelta), a également demandé le retrait de l’équipe de la course, mais je leur ai répondu que je n’allais pas le faire. Si nous abandonnons, ce n’est pas seulement la fin de notre équipe, mais aussi de toutes les autres. Demain, ils manifesteront contre les équipes de Bahreïn, des Émirats arabes unis et d’Astana. Les boycotts n’ont pas de fin. Je leur ai dit qu’ils avaient tort et que nous avions le droit de rester", a expliqué Adams. En revanche, l'UCI et son président lui même apportent leur soutien à l'équipe. "J’ai également reçu un soutien massif du président de l’Union cycliste internationale, David Lappartient." Un organisation qui prône son impartialité politique, alors même qu'elle a exclut toutes les équipes russes il y a de ça trois ans.
"Il y a eu des gens en Espagne qui ont été dégoûtés par toute cette affaire et nous avons vraiment reçu du soutien sur la route. Beaucoup de gens nous ont encouragés", poursuit Adams. "Je dis toujours que la meilleure chose que l’on puisse faire est de gagner et de réduire au silence ceux qui nous critiquent, et je crois que nous pouvons le faire lors de l’ultime étape à Madrid avec Ethan Vernon, notre sprinteur."
Publié le par Titouan LABOURIE