Ben Turner la 4e étape, Philipsen battu... David Gaudu en Rouge !
Tour d'EspagneLa Vuelta passait la frontière italienne ce mardi 26 août avec un passage dans les Alpes françaises à l’occasion de la 4e étape, et son arrivée jugée à Voiron (Isère). Au programme : 206,7 kilomètres sur un parcours exigeant mais divisé en deux parties distinctes : une première moitié marquée par les cols de Montgenèvre et du Lautaret, avant une fin de tracé sans aucune difficulté et favorable aux sprinteurs. A l'issue d'une journée finalement peu disputée, ce sont donc ces derniers qui ont eu le loisir de se jouer la gagne... avec la victoire surprise de Ben Turner (INEOS Grenadiers) ! Invité de dernière minute sur ce Tour d'Espagne, le Britannique a décroché à 26 ans son premier succès sur un Grand Tour dans ce final très sinueux et en léger faux plat montant à l'issue duquel il a dominé tout en puissance les deux Belges d'Alpecin-Deceuninck, Jasper Philipsen et son lanceur Edward Planckaert. Mais la grosse information du jour pour cette arrivée en France, c'est que le maillot Rouge passe sur les épaules de David Gaudu (Groupama-FDJ), le Breton ayant fini 17 places devant Jonas Vingegaard (Visma | Lease a Bike) !
La réaction de David Gaudu, nouveau Maillot Rouge !
Après Lenny Martinez et Rudy Molard... David Gaudu en Rouge chez Groupama-FDJ !
A égalité au classement général, les deux hommes n'étaient départagés que par le cumul des places depuis le départ, avec un avantage de huit places de moins pour le Danois. Attentif dans le final sans prendre de risques inconsidérés, Gaudu a franchi la ligne en 25e position, et le porteur du maillot Rouge au 42e rang seulement ! Un écart suffisant donc pourt permettre à David Gaudu d'endosser son tout premier maillot de leader sur un Grand Tour, imitant ainsi Lenny Martinez (2023), Rudy Molard (2018) et Bradley McGee (2005) et ajoutant une ligne de plus dans la belle histoire d'amour de la Groupama-FDJ avec ce maillot Rouge. Un beau symbole pour cette unique journée où le peloton de La Vuelta arrivait en France, avant de rejoindre enfin les routes espagnoles mercredi pour un contre-la-montre par équipes qui devrait permettre à Vingegaard de récupérer son bien.
A noter la nouvelle performance décevante de Mads Pedersen (Lidl-Trek) malgré le gros travail de sa formation toute la journée, le Danois terminant seulement à la 6e place dans ce final pourtant parfaitement adapté à ses qualités, preuve de sa relative méforme. Le Français Bryan Coquard (Cofidis) prend lui la 13e place.
Le résumé de la course
Contrairement à ce que l'on aurait pu penser et espérer au vu de ce départ favorable aux baroudeurs et propice pour éliminer des sprinteurs, il ne faut pas attendre longtemps avant de voir la bonne échappée se former, la bataille pour intégrer cette dernière n'étant pas aussi intense que prévu. On retrouve à l'avant 5 coureurs, avec Sean Quinn (EF Education-Easy Post), Louis Vervaeke (Soudal-QuickStep), Kamiel Bonneu (Intermarché-Wanty), Mario Aparicio (Burgos-BH) et Joel Nicolau (Caja Rural). Ce dernier empoche 9 points au sommet des différents cols et devient ainsi le nouveau leader du classement de la montagne, avec un total de 11 unités.
Dans la longue descente qui suit le col du Lautaret, l'écart entre le peloton et le quintet de tête chute rapidement sous l'impulsion des équipes de sprinteurs, Lidl-Trek, Alpecin-Deceuninck et Israel-Premier Tech. Il n'y a plus que 1'10" à 100 km du but, et un regroupement général s'opère même 10 bornes plus loin ! Sinuhé Fernández (Burgos Burpellet BH) tente sa chance en solitaire et navigue quelques temps devant le peloton, avant d'être repris à moins de 50 km de l'arrivée. Se profile alors le sprint intermédiaire de Noyarey à 32 km, avec comme enjeu le classement par points... mais aussi les bonifications. Logiquement, David Gaudu (Groupama-FDJ) tente de se mêler au sprint en vue du maillot Rouge, mais le Français échoue à la 5e place. Mads Pedersen (Lidl-Trek) passe sans surprise en tête.
Dans la foulée, Bruno Armirail (Decathlon AG2R La Mondiale) se fait la malle et prend une demi minute d'avance. Mais la mission est impossible en solitaire, et le rouleur français est finalement avalé à 15 km. On se dirige donc vers un sprint massif avec tous les sprinteurs encore présents, dans un final en léger faux plat montant jusqu'à Voiron. Les trains de sprinteurs se sont alors livrés une belle bataille dans ces derniers kilomètres très techniques et sinueux. Après plusieurs rétrécissements et ronds-points dangereux mais finalement sans chutes, c'est la formation Alpecin-Deceuninck qui lance parfaitement Jasper Philipsen dans la dernière ligne droite... mais le Belge coince, peut-être éreinté par les reliefs du début d'étape, et doit s'incliner face à la puissance et la fraîcheur de Ben Turner !
Publié le par Arthur DE SMEDT