Vincent Lavenu: «Ma Petite Entreprise, un travail qui dure»
Tour de France FemmesÉcarté sans ménagement d’AG2R La Mondiale après plus de trente ans de loyaux services, Vincent Lavenu n’a pas tardé à rebondir. Désormais ambassadeur du projet Ma Petite Entreprise, une équipe féminine professionnelle soutenue par des entrepreneurs savoyards, il défend une vision plus artisanale et humaine du cyclisme. L'équipe Ma Petite Entreprise qui a d'ailleurs reçu l'aval de l'UCI et qui est inscrit en tant que ProTeam pour 2026. Dans ce contexte là, Vincent Lavenu s'est exprimé au micro de Cyclism'Actu à l'occasion de la présentation des parcours des Tour de France et Tour de France Femmes avec Zwift 2026.
"Nous sommes en train de finaliser l’équipe"
Le cyclisme féminin se développe énormément...
C’est que le sport féminin, qui dans son ensemble, est en pleine évolution. On l’a vu ces dernières années, notamment avec la victoire de Pauline Ferrand-Prévot : il y a un engouement incroyable et une véritable progression des filles à ce niveau. Je pense que cela fait du bien à la société en général. Les femmes adhèrent à notre sport. On voit beaucoup, beaucoup de filles rouler. Il faut donc les accompagner du mieux possible, parce qu’elles le méritent.
Quand vous regardez ce parcours, vous vous surprenez à rêver de voir Ma Petite Entreprise au départ, ou pas du tout ?
Bien sûr, on espère ! Nous sommes en train de finaliser l’équipe, nous l’avons inscrite à l’UCI et nous serons candidats. Après, ce sont les organisateurs qui décideront, mais nous espérons avoir la capacité physique de répondre aux attentes. Pour l’instant, nous en sommes à persuader tout le monde.
Quand on dépose un tel dossier, quel est le sentiment ?
C’est un travail en amont qui dure déjà depuis longtemps. Les deux initiateurs du projet, présents ici aujourd’hui pour la présentation du Tour, travaillent dessus depuis plus d’un an. Nous avons une équipe de huit ou neuf personnes qui y travaillent à plein temps. Déjà, réussir à remplir le dossier à temps, notamment l’inscription à l’UCI, constitue une première victoire. C’est un véritable challenge. Il reste encore du chemin avant le départ, notamment du Tour de France, mais nous nous y attelons tous les jours.
"Je connais Paul Seixas très bien depuis la catégorie Benjamin..."
Un mot sur le parcours des hommes, avec une part belle aux Alpes et à l’Alpe d’Huez ?
Oui, c’est un parcours du Tour de France masculin extrêmement exigeant, avec peut-être un record sur une étape en dénivelé : j’ai vu 5 600 m sur la deuxième étape qui arrive à l'Alpe d'Huez. Le Tour de France sait proposer des parcours très exigeants et spectaculaires, et le spectacle y gagne beaucoup.
La course sera-t-elle imprévisible ?
Non, rien n’est acquis. On sait que Pogacar a perdu deux éditions du Tour de France au profit de Vingegaard. Même si l’an dernier Pogacar a dominé, je ne pense pas que Vingegaard ou un troisième coureur puisse le titiller facilement. Rien n’est joué, mais la hiérarchie reste claire.
On cherche toujours le successeur de Bernard Hinault. Tout le monde parle de Paul Seixas. Qu’en pensez-vous, Vincent ?
Je le connais très bien depuis la catégorie Benjamin. C’est moi qui suis allé l’inciter à nous rejoindre au niveau de l’équipe junior. C’était évidemment une exception, et depuis Hinault, je crois qu’on n’a pas vu un coureur de ce calibre. Je pense que tout l’avenir lui appartient et j’espère qu’il sera le futur vainqueur du Tour de France que tout le monde attend depuis plus de 30 ans. Paul a toutes les qualités pour ça.
Un sondage sur Cyclism’Actu demandait si Paul devait prendre le départ du Tour dès 2026. 80 % ont répondu non. Qu’en pensez-vous ?
Je crois que c’est à lui de décider. C’est un garçon à part, extraordinaire. S’il le sent, il faudra l’accompagner ; s’il ne le sent pas, il ne faut pas qu’il le fasse.
Publié le par Titouan LABOURIE