Pauline Ferrand-Prévot : «Je n'ai pas encore gagné...»

Historique Pauline Ferrand-Prévot (Team Visma | Lease a Bike) ! La Française a réalisé une véritable démonstration ce samedi, écrasant l'étape reine du Tour de France Femmes qui s'achevait au sommet du col de la Madeleine. Partie dès le pied de la montée finale, elle a déposé ses adversaires une par une avant de s'envoler, loin, très loin devant toutes ses rivales. Elle s'impose finalement avec près de deux minutes d'avance sur sa dauphine Sarah Gigante (AG Insurance-Soudal Team) et 2'15" sur la troisième Niamh Fisher-Black (Lidl-Trek). Elle profite de ce coup de force pour s'emparer du maillot jaune à la veille de l'arrivée, avec plus de 2'30" d'avance sur sa première poursuivante, ce qui devrait lui permettre sauf accident de remporter le Tour de France Femmes 2025. Une performance de légende, un an après sa médaille d'or aux Jeux Olympiques de Paris en VTT.

"Le dernier kilomètre était tellement difficile !"

Après l'arrivée, la Française a évoqué cette montée finale du col de la Madeleine : "C'était dingue, j'ai juste essayé d'aller le plus vite possible tout en gérant mon effort. Le dernier kilomètre était tellement difficile ! Sincèrement, je ne savais pas comment j'allais être par rapport à Demi (Vollering), Katarzyna (Niewiadoma) ou Sarah (Gigante). Mais quand j'ai vu Sarah attaquer, je me suis dit que j'étais encore bien et qu'il fallait que je la suive. Je savais qu'il fallait gérer cet effort sur 1h20, 1h30 de montée. C'était un peu comme un effort de VTT en fait, où il y a la zone rouge, il faut essayer de s'y caler mais de ne jamais la dépasser. Je sais très bien gérer ce genre d'efforts".

Elle poursuit sur l'aspect collectif de cette victoire : "On avait lancé Marion (Bunel) un peu plus tôt dans l'étape, elle m'a attendu pour faire le train dans la montée, j'ai pu récupérer à ce moment-là et ça m'a servi de rampe de lancement pour partir toute seule. C'est génial parce qu'aujourd'hui c'est un travail d'équipe, comme toute la semaine d'ailleurs. Je tiens vraiment à remercier mes coéquipières, qui ont fait un travail incroyable tout au long de la semaine. Je n'ai fait que conclure leur travail. Finir comme ça, c'est aussi pour elles, j'ai hâte de les retrouver".

"Je ne suis pas du genre à profiter, mais je vais me forcer à le faire"

Elle explique ensuite ne pas avoir déjà la course gagnée : "La victoire finale n'est pas jouée d'avance, il reste l'étape de demain, qui sera difficile, et il faudra finir le travail. Mais bon, après ce que j'ai fait aujourd'hui, il faut aussi que je profite. Je ne suis pas du genre à profiter, mais je vais me forcer à le faire. Un an après les Jeux, revenir sur la route et gagner ici sur ce col mythique... c'est assez incroyable. J'arrive à me mettre des challenges, à me motiver pour essayer de les réussir. C'est ce que j'adore dans ce sport, c'est tout donner et arriver le jour J, être prête, et savoir que je me suis donné les moyens de réussir".

Enfin, Pauline Ferrand-Prévot évoque son émotion à l'idée de s'emparer du maillot jaune, avant de remporter sauf accident le Tour de France Femmes, son objectif affiché en début d'année : "Le maillot jaune, c'est le rêve d'une petite fille. C'est plein d'émotions, je pense que je vais pleurer, ça signifie beaucoup pour moi. Si je suis revenue sur la route, c'est pour participer au Tour de France, le gagner un jour. Cette victoire aujourd'hui, c'est le signe que j'ai fait le bon choix", conclut-elle.