Marion Rousse : «Le bilan est pour l'instant très bon...»
Tour de France FemmesSept jours après le Grand Départ du Tour de France Femmes avec Zwift en Bretagne, le peloton entame les grandes échéances à partir de ce vendredi avec l'ascension du Col du Granier lors de cette 7e étape entre Bourg-en-Bresse et Chambéry. Entre la ferveur populaire aux bords des routes, la domination au sprint de Lorena Wiebes (Team SD Worx ProTime), une surprenante Maillot Jaune en la personne de la Mauricienne Kim LeCourt (AG Insurance-Soudal Team) ou encore la première victoire française obtenue par Maëva Squiban (UAE Team ADQ) à Ambert, c'est peut-être l'une des plus belles éditions du Tour Femmes. Même si cette Grande Boucle n'est pas terminée, l’heure est quasiment au bilan pour Marion Rousse (la directrice du Tour de France Femmes avec Zwift) sur ces sept premiers jours, mais aussi pour les belles étapes qu’il reste à venir. Elle s'est exprimée au micro de l'organisation, ce matin, au départ de Bourg-en-Bresse.
Marion Rousse, ce matin au départ de cette 7e étape
"Les filles sur un vélo, ça roule vite !"
Le bilan est franchement très bon, voire excellent. Depuis le grand départ en Bretagne, il y a un public massif au bord des routes, et ça ne désemplit pas. Chaque jour, on assiste à une course incroyable, avec des moyennes qui battent tous les records. Les filles sur un vélo, ça roule vite ! Et puis hier, avec le doublé français, que demander de plus en tant que directrice ?
Que peut apporter à plus long terme la victoire de Maëva Squiban, pour le développement du cyclisme français ?
C’est évidemment très positif. Cédrine [Kerbaol] avait déjà gagné, mais deux victoires françaises coup sur coup, c’est très important pour le développement du cyclisme féminin en France. C’est aussi excellent pour l’intérêt du public. On sait qu’on fait déjà de très bonnes audiences, mais quand des Françaises sont à l’avant, capables de gagner, de jouer le maillot jaune… ça attire encore plus de monde. D’ailleurs, Pauline Ferrand-Prévot est toujours deuxième au général, et Cédrine Kerbaol, Juliette Labous et Evita Muzic sont également très bien placées. On sent une vraie dynamique. Je ne vais pas rappeler l’évidence : le dernier vainqueur français du Tour masculin, c’était Bernard Hinault. Donc oui, je suis très heureuse, et confiante pour le dernier week-end.
Vous insistez beaucoup sur le public. Vous êtes impressionnée ?
Très impressionnée, oui. Et je ne suis pas la seule. Christian Prudhomme est là depuis quelques jours sur ce Tour de France féminin, et il me confiait : « Honnêtement, je ne vois plus de différence avec le Tour masculin. » C’est un vrai Tour de France, et ça, c’est un pari réussi.
Un pronostic pour la suite de la course ?
Aujourd’hui, on a une belle étape pour les échappées, avec une arrivée à Chambéry. Les principales difficultés sont concentrées dans les 60 derniers kilomètres, donc les 100 premiers sont plutôt plats. Une échappée peut prendre de l’avance, surtout avec les écarts déjà présents au général. Mais le vrai tournant, ce sera demain avec l’arrivée au sommet de la Madeleine. Ce sera un premier gros test : on verra enfin où se situent les grandes favorites. Pour l’instant, on n’a pas l’impression qu’une coureuse domine clairement. Il y a aussi un gros point d’interrogation autour de Kim LeCourt, qui semble très impressionnante, et elle-même ne sait peut-être pas encore jusqu’où elle peut aller. C’est ce qui est formidable cette année : dès les premiers jours, de nouvelles prétendantes à la victoire finale se sont révélées. Et puis il ne faudra pas oublier l’étape de Châtel, avec le Joux-Plane en plein milieu. Ce ne sera pas une arrivée au sommet, mais ce col pourrait redistribuer les cartes, notamment pour celles qui auraient perdu du temps dans la Madeleine.
Publié le par Esteban DA COSTA