Delcourt : «Peut-être que PFP sera moins forte en 2026»
Tour de France FemmesÀ l’occasion de la présentation du Tour de France Femmes avec Zwift 2026, Cyclism’Actu a rencontré Stephen Delcourt, manager général de FDJ-SUEZ. L’occasion de faire le point sur la saison écoulée, d’analyser le parcours à venir et de mesurer l’écart entre sa leader Demi Vollering et la tenante du titre Pauline Ferrand-Prévot.
"Nous avions construit une équipe autour de Demi Vollering, mais..."
On connaît le parcours du Tour de France Femmes avec Zwift 2026, que vous inspire-t-il ?
Un beau parcours, hyper piégeux et complet. Il va falloir travailler dur, passer du temps à le reconnaître, parce qu’il y a beaucoup de pièges. On a l’habitude, on nous propose toujours de très belles étapes. C’est pour ça que le Tour de France est si beau : à chaque fois, il y a un vrai déclic, des parcours exceptionnels.
Vous avez manqué la victoire en 2025, faut-il absolument se rattraper en 2026 ?
L’année dernière, peu importe le parcours, nous aurions perdu : Pauline Ferrand-Prévot était au-dessus du lot. Peu importe, s'il y avait eu un chrono, elle l'aurait gagné. Donc on ne peut pas revenir en arrière. Nous, on a envie de gagner. Pour le Tour 2025, nous avions construit une équipe autour de Demi Vollering, mais nous avons été battus par plus fort. Pauline est la plus complète de toutes les cyclistes de tous les temps. Après, il faut travailler dur, analyser ses faiblesses et se préparer : peut-être qu’elle ne sera pas au même niveau l’an prochain, mais nous devrons être à notre meilleur pour prétendre à la victoire en 2026.
Vous n’avez pas gagné le Tour : cela pèse sur le bilan de l’année ?
Au vu du reste de la saison, on peut être fiers. Nous avons fait une excellente saison : deuxième place au général du Tour, victoire du maillot à pois… On a tout tenté. Clairement, Pauline était injouable, au-dessus du lot. Maintenant, nous devons travailler physiquement pour réduire l’écart et arriver le jour J plus forts. Le sport de haut niveau, ce n’est jamais exact : il y a toujours des paramètres à prendre en compte. Peut-être que Pauline sera moins forte l’année prochaine, peut-être pas. Nous prendrons tous ces paramètres en compte : matériel, préparation, tactique, calendrier de courses… pour être au maximum de nos capacités.
"L’objectif reste clair : gagner le Tour de France Femmes 2026"
Le calendrier féminin va évoluer avec le Giro en juin : cela change-t-il vos plans ?
Oui, le calendrier 2026 va être différent. Nous allons ajuster les objectifs individuels et collectifs, réfléchir aux choix tactiques, et tenter de nouvelles approches pour arriver très forts sur le Tour.
Vous évoquiez un “truc qui manque” malgré une saison exceptionnelle…
Demi échangerait volontiers son titre de numéro un mondial contre le maillot jaune : c’est le Graal. Le maillot jaune est encore plus fort que le maillot de champion du monde ou d’Europe. Demi l’a déjà frôlé : quatre éditions, trois fois deuxième, une fois vainqueur. Nous avons aujourd’hui les moyens de rivaliser avec les meilleurs. On ne peut donc pas être totalement satisfaits de la saison, mais nous sommes hyper fiers de ce que l’équipe a créé en vingt ans. Le staff est motivant, le groupe facile à vivre… c’est peut-être la saison la plus agréable à gérer humainement.
Comment transformer cette motivation en résultat pour 2026 ?
On va aborder la saison différemment : calendrier individuel adapté, choix tactiques variés, et beaucoup d’innovations. L’objectif reste clair : gagner le Tour de France Femmes 2026.
Publié le par Titouan LABOURIE