Oleg Tinkov est opposé à Poutine : «Le Kremlin va me tuer»
UkraineOleg Tinkov est un milliardaire russe qui s'était impliqué dans le cyclisme durant quelques années de la décennie 2010, en dirigeant l'équipe Tinkoff, du nom de sa banque, Tinkoff Bank. Ses maillots jaunes fluos étaient ceux d'Alberto Contador, de Peter Sagan ou encore de Rafal Majka, avant qu'il se retire en 2016. Plus récemment, il s'est à nouveau fait remarquer en dénonçant l'invasion de l'Ukraine par son pays, la Russie. À présent, comme il l'a confié au New York Times dans des propos relayés par Cyclingnews, il craint pour sa vie, à cause de ses positions hostiles au gouvernement de Vladimir Poutine.
Oleg Tinkov réagissant aux victoires de Peter Sagan
"Ils m'ont dit : "une décision a été prise vous concernant""
"Je ne vois pas un seul bénéficiaire de cette guerre folle ! Des innocents et des soldats meurent", avait posté l'homme d'affaire sur Instagram. Depuis, il est très inquiet de la réponse des autorités, comme il l'a expliqué dans une interview accordée au New York Times. "Ils m'ont dit : "une décision a été prise vous concernant". Est-ce que ça veut dire qu'ils ont l'intention de me tuer ? Je ne sais pas. Je ne l'exclue pas". En conséquence, il a engagé des gardes du corps, convaincu, au fond que "le Kremlin va me tuer". Une conviction que Tinkoff Bank ne partage pas, rappelant "qu'aucune menace n'a été adressée à l'encontre du dirigeant de la banque".
"La Russie, en tant que pays, n'existe plus"
Oleg Tinkov s'est également étendu sur sa perception de la situation russe. "Je pensais que le régime de Vladimir Poutine était mauvais. Mais bien sûr, je n'aurais pas imaginé que ça aille dans des proportions aussi catastrophiques. Tant que Poutine sera en vie, je doute que ça change. Je ne crois pas en l'avenir de la Russie. Et surtout, je ne veux pas associer mes affaires et mon nom à un pays qui attaque ses voisins sans aucune raison. Je réalise que la Russie, en tant que pays, n'existe plus".
Par ailleurs, sa banque a été menacée de nationalisation si elle ne coupait pas les ponts avec Oleg Tinkov, et le milliardaire a été obligé de vendre 35% du capital de la banque à une mine proche du pouvoir. "C'était une vente désespérée. Je ne pouvais pas discuter du prix, j'étais comme un otage, je ne pouvais pas négocier, et j'ai vendu pour quelques centimes de rouble".
Publié le par Nicola CANDONI