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Andrei Tchmil, son coup de fil bouleversant à Johan Museeuw !

Ukraine
Mis à jour le par Clément LABAT-GEST
Photo : Facebook Johan Museeuw / Sirotti

Il possède l'un des plus grands palmarès du cyclisme et pourrait se retrouver, dans les prochains jours, sur le champ de bataille. Voici la triste réalité que pourrait connaître Andrei Tchmil (59 ans), coureur cycliste professionnel de 1989 à 2002, d'abord Soviétique, il a ensuite eu les nationalités russe, moldave et ukrainienne, avant d'être naturalisé belge. Bref, il a couru pour ces cinq nations. Bref, Andrei Tchmil est aussi ancien vainqueur du Tour des Flandres, de Paris-Roubaix et de Milan-San Remo dans les années 1990. Celui qui possèdedonc et  également les nationalités moldave, ukrainienne et belge se trouve actuellement dans la capitale moldave (Chisinau), soit à 100 kilomètres des combats entre Russes et Ukrainiens.

Andrei Tchmil, le vainqueur de Paris-Roubaix 1994

 

Le message d'Andrei Tchmil à Johan Museeuw : "Je ne sais pas si je serai encore là demain"

Et alors qu'il a décidé de rester à Chisinau, tandis que sa femme et son enfant ont été amenés en Roumanie, Andrei Tchmil a décidé, dimanche, de passer un coup de téléphone à une vieille connaissance du peloton professionnel : Johan Museeuw. Dans une vidéo parue sur ses réseaux sociaux, le lion des Flandres a raconté les tenants et les aboutissants de cette conversation bouleversante : "Nous avions l'habitude de mener de nombreuses guerres sur le vélo, mais maintenant je suis au milieu d'une guerre, m'a dit Andrei."

"J'habite dans la zone frontalière à une centaine de kilomètres des combats, poursuit le Belge Johan Museeuw dans un message posté sur son FacebookEt ils progressent. En tant que personne de mon âge, cela vous rend silencieux pendant un moment. Je suis en contact avec Andrei depuis quelques années, puis il t'appelle maintenant et te dit : "Johan, je vais te faire trois bisous, car je ne sais pas si je serai encore là demain". Les poils de vos bras se dressent..."

 

Andrei Tchmil : "Personnellement, je ne me sens pas en danger mais..."

Ces propos viennent ainsi corroborer les dernières déclarations d'Andrei Tchmil. "La frontière est proche. Pour le moment, c'est calme. Je dois être honnête. Personnellement, je ne me sens pas en danger. Mais j'ai emmené ma femme et notre fils d'un an en Roumanie dimanche matin. Ma femme était dans une angoisse incroyable. J'ai pensé qu'il valait mieux l'emmener loin de la zone dangereuse, à 250 kilomètres d'ici, de l'autre côté de la frontière roumaine. Que faites-vous lorsque vous avez un petit enfant à la maison ? Ma femme est également enceinte de notre deuxième enfant. C'est pourquoi je les ai mis en sécurité", explique-t-il dans une interview au Het Laatste Nieuws.

L'ancien vainqueur de Paris-Roubaix a également raconté son quotidien. Celui qui gère un magasin de vélos à Chisinau (Moldavie) continue de s'occuper de son entreprise malgré les grandes difficultés rencontrées en raison du conflit entre les Russes et les Ukrainiens : "Nous ne vendons plus de vélos, plus personne ne commande. Nous n'avons pas de contrats, pas d'avenir. Je garde mes employés dans l'entreprise parce que je ne veux décevoir personne. Et j'espère qu'il ne nous arrivera rien. Nous sommes un navire à la dérive. Nous essayons de fixer un cap, mais nous ne pouvons pas."

Publié le par Clément LABAT-GEST

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