Pello Bilbao, ému : «Un Tour très spécial pour moi»

Un succès symbolique à plus d'un titre. En s'imposant ce mardi à Issoire au terme d'une 10e étape animée de bout en bout, Pello Bilbao s'est sans doute offert, à 33 ans, la plus belle victoire de sa carrière. Après avoir déjà levé deux fois les bras sur le Giro, le Basque obtient donc son tout premier bouquet sur le Tour de France, pour sa quatrième participation. L'Espagnol de la Bahrain Victorious ne pouvait également pas espérer rendre plus bel hommage à son ancien coéquipier suisse Gino Mäder, décédé tragiquement sur le Tour de Suisse en juin. Celui qui apporte enfin son premier succès d'étape à l'Espagne depuis Omar Fraile en 2018 a exprimé toute sa joie et son émotion en interview d'après-course.

"Aujourd'hui, j'ai réussi à gérer mes émotions"

"Nous avons démarré cette étape extrêmement concentrés. A un moment, j’ai vu que les Jumbo laissaient partir un groupe, et c’était le bon moment, lorsque tout le monde était à la limite, pour passer à l’attaque. Neilands a été impressionnant quand il est parti. Il était peut-être le plus fort, mais il a dû affronter le vent de face. Nous avons bien collaboré pour le prendre en chasse, et ensuite dans les trois derniers kilomètres je savais que j’étais le plus rapide. J’ai contrôlé, j’ai gardé mon sang-froid quand Zimmermann a attaqué et puis j’ai sprinté sans penser à quoi que ce soit".

"J’ai donné tout ce que j’avais, toute mon énergie, en me rappelant de la raison pour laquelle j’étais en train de rouler : pour Gino. J’aurais voulu m’imposer sur les deux premières étapes, mais je n’ai pas réussi, ce n’était pas possible. J’ai attendu mon moment. Ma position au classement général était un problème, mais j’ai choisi le bon mouvement. C’est ma première victoire sur le Tour, après 13 ans ! Un moment tellement spécial pour moi. Plus ça prend du temps d'atteindre un objectif si important, plus on peut l'apprécier. J'aime ma vie, j'aime le vélo, mais aujourd'hui, c'est une victoire absolument extraordinaire. Sur ce Tour, j'avais le sentiment que je devais gagner pour Gino Mäder, je voulais réussir ça pour lui. Au début ça a été dur de contrôler mes émotions. Mais aujourd'hui, j'ai réussi à gérer tout ça, à rester concentrer sur la course et l'échappée. Et quand j'ai franchi la ligne, ça a été une explosion incroyable de sentiments. Forcément, avec ce départ au Pays-basque, c'est un Tour très spécial pour moi", a conclu Pello Bilbao, qui en profite pou remonter à la 5e place du classement général après cette folle journée.