Heijboer: «Jonas Vingegaard a battu ses records mais...»

Sur les Champs-Élysées, dimanche dernier, Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) a remporté son deuxième Tour de France consécutif. Mais, comme chaque année ou presque, ce succès a été entaché par des soupçons de dopage (sans la moindre preuve) émanant du public. A la suite du contre-la-montre stratosphérique du Danois, une grande partie des suiveurs se sont offusqués. Mais quand est-il vraiment ? Frédéric Grappe, directeur de la performance de la Groupama-FDJ, a été interrogé par Eurosport et aide à y voir clair. "Tous ceux qui prétendent avoir trouvé la preuve de triche par le radar sont intellectuellement malhonnêtes", explique-t-il. Les chiffres circulant sur les réseaux sociaux concernant les records d'ascensions, de puissance... seraient donc à prendre avec des pincettes. "Ce qui est intéressant est de voir le delta de performance entre les coureurs dans les mêmes conditions", poursuit-il. "Plus que l'écart entre Vingegaard et Pogacar, ce qui interpelle est le delta entre Vingegaard et le reste."

Heijboer : "Il n'a battu ses meilleures données que de 5 à 10 watts"

"Si j'avais un athlète qui faisait ça, je ne serais pas à l'aise", commente Frédéric Grappe. "Je me poserais de grosses questions. J'ai plus que du respect pour le travail de Jumbo-Visma et aucun doute sur l'intégrité de Mathieu Heijboer (son homologue, NDLR) qui a une approche scientifique. Ils connaissent les records de leur athlète. S'il les a battus de 10%, ils le savent. Et ce n'est pas possible de battre ses records de 10% sur un Grand Tour." Le Danois a en effet fait tomber ses records, indique Mathieu Heijboer, responsable de la performance chez Jumbo-Visma. "C'était la meilleure journée de sa vie, il a développé plus de puissance que jamais auparavant, mais n'a battu ses meilleures données que de 5 à 10 watts", assure-t-il.