Cyrille Guimard : «Un Français peut finir sur le podium»

En ce dernier jour de repos sur le 109e Tour de France, et avant une dernière semaine qui verra notamment les coureurs gravir quelques cols bien connus des Pyrénées, Cyclism'Actu a pu converser avec l'un de ses chroniqueurs, Cyrille Guimard. L'occasion de faire un point sur la lutte passionnante pour la victoire finale entre Jonas Vingegaard (Team Jumbo-Visma), l'actuel maillot jaune du Tour, et son dauphin et ex-détenteur de la tunique, Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), mais aussi sur les chances de voir Romain Bardet (Team DSM) ou David Gaudu (Groupama-FDJ) sur le podium à Paris. Le Druide - que l'on peut entendre tous les jours dans l'Intégrale Tour et l'After Tour sur RMC Sport - a également évoqué le possible zéro pointé des Français au niveau des victoires d'étape, ces derniers n'ayant plus que six jours pour ne pas voir le scénario de 1926 et 1999 se répéter. Entretien.

"Pogacar a fait quelques erreurs qui lui ont coûté très cher dans cette étape du Granon"

Ce Tour de France 2022 vous plaît-il ?

Oui, il me plaît, et je pense que c'est le sentiment général de l'ensemble des suiveurs. Depuis Calais et ensuite cette étape des pavés, on a eu un Tour très intéressant, animé, avec des rebondissements. C'est un très beau Tour, plaisant, sur lequel on ne s'ennuie pas.

Est-ce que vous imaginiez ne pas voir Tadej Pogacar en jaune avant le début de la dernière semaine ?

De chassé, il est devenu chasseur. C'est un changement d'activité, on va dire. La montée du Galibier a été un tournant dans ce Tour de France, avec les attaques répétées de l'équipe Jumbo-Visma, et notamment Roglic et Vingegaard. Pogacar a fait quelques erreurs qui lui ont coûté très cher dans cette étape. Il n'aurait notamment pas dû réagir à la première attaque de Roglic, qui était à plus de 2 minutes derrière lui, et piéger Vingegaard. On aurait dû lui dire que s'il y avait des attaques, son adversaire, ce n'était pas Roglic, mais Vingegaard.

On ne sait pas, mais il était peut-être un peu trop sûr de lui, un peu trop dans l'euphorie. Il a essayé d'asphyxier tout le monde dans les derniers kilomètres du Galibier, et il oublie alors une chose : s'alimenter. Il s'est retroouvé privé de carburant dans la dernière ascension et a perdu pratiquement 3 minutes. On verra maintenant dans une semaine s'il a perdu le Tour dans cette ascension. Le Tour n'est bien entendu pas fini, il a encore de quoi s'amuser, surtout que l'étape d'hier (dimanche) a rééquilibré les choses au niveau des puissances collectives.