Anthony Perez : «Victor Lafay, c'est un fou, un malade»

Quelle journée pour le Team Cofidis ! Grâce à la victoire de Victor Lafay sur la deuxième étape du Tour de France, l'équipe célèbre son premier succès sur le Tour depuis 2008. Et ce n'est pas Anthony Perez, fidèle à la formation française depuis 2016, qui s'est empêché de vanter les qualités de son leader une fois l'arrivée franchie : "Il avait déjà fait de belles performances. Il fait quand même 6 à la Flèche Wallonne, sur une montée qui lui correspond. Ca lui a donné une grande confiance pour faire des résultats WorldTour, et là, on voit qu'il a passé un petit cap", a-t-il déclaré à propos du vainqueur du jour, qui a signé sa deuxième victoire sur un Grand Tour après la 8e étape du Tour d'Italie 2021. 

Une victoire décrochée après "des années d'amélioration de l'équipe"

Pour Anthony Perez, cette victoire d'étape est le fruit d'un long travail de la part du Team Cofidis pour améliorer ses performances : "Evidemment, ça ne va pas nous transformer du jour au lendemain, mais, cette victoire, on est allés la chercher avec des années d'amélioration de l'équipe, et aujourd'hui ça commence à porter ses fruits. Ce n'est pas une étincelle, d'un coup, qui fait péter le truc. Petit à petit, on s'en rapproche". Le natif de Toulouse a cependant tenu à se montrer réservé sur la probabilité de réitérer un tel exploit au cours des prochaines étapes de cette édition 2023 du Tour de France : "On verra si on peut le répéter", a-t-il déclaré. Mais si l'attaque sous la flamme rouge de Victor Lafay a réussi son effet de surprise, Anthony Perez n'a pas semblé étonné de ce tour de force : "Il avait déjà fait de belles performances. Il fait quand même 6 à la Flèche Wallonne, sur une montée qui lui correspond. Ca lui a donné une grande confiance pour faire des résultats WorldTour, et là, on voit qu'il a passé un petit cap", a-t-il expliqué.

Une interview beaucoup plus policée que celle qu'il a donné à Eurosport juste après la ligne d'arrivée, sur un ton totalement décalé. "À 1 kilomètre de l’arrivée, les gars m’ont demandé qui avait gagné. J’ai répondu Victor en rigolant. Et là j’ai vu qu’il avait gagné ce con ! Je ne le savais pas, je viens de l’apprendre, c’est énorme. Je suis en chambre avec lui. Depuis deux jours il me dit qu’il se sent bien. Victor Lafay peut gagner comme finir dernier, on le découvre nous aussi. Il est épatant, il a un talent énorme, chaque année il progresse. C’est un fou, un malade, il a un problème dans sa tête, c’est tout ce que je peux vous dire", a-t-il conclu.

Concernant le principal intéressé, il a détaillé dans sa réaction d'après-course le cheminement qui l'a mené à adopter cette stratégie pour le final de la deuxième étape, à San Sebastian : "Je me suis dit 'je vais avoir un plan' dans le final, ce dont je n'ai pas trop l'habitude, je me suis dit que je faisais le kilomètre ou j'attaquais dans la descente. Mais je restais un petit peu derrière pour arriver avec de l'élan et là j'ai vu que ça ralentissait et je suis passé, je me suis mis en position aéro et je n'ai plus calculé. Hier j’ai été victime du marquage, et aujourd’hui j’ai réussi à en profiter. Je savais que Wout n’allait pas rouler et répondre immédiatement, alors c’était possible de tenter. L’équipe Cofidis vient sur le Tour pour chercher une victoire, et même si nous accrochons de bonnes places au général avec Guillaume Martin, ça n'arrivait pas. Cela fait plus de cinq ans que j’en entends parler, et je suis content de nous libérer de ce fardeau. On va continuer, si on peut en ramener une deuxième ce serait un truc de fou. Bryan Coquard est vraiment très fort, pourquoi pas", a-t-il expliqué. Au classement général, Victor Lafay se hisse à la 4e place, 12 secondes derrière le leader Adam Yates (UAE Team Emirates), et précédé par Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) et Simon Yates (Team Jayco-AlUla).