Adrie van der Poel : «Mathieu ? J'en suis toujours fier»

Avant que ne débute la 6e étape du Tour de France, ce jeudi 6 juillet, Adrie van der Poel, le père de Mathieu, engagé sur la Grande Boucle 2023 avec l'équipe Alpecin-Deceuninck, a pris le temps de nous livrer ses impressions sur cette 110e édition. Entre la performance de son fils, pour le moment passé plutôt inaperçu, son travail pour Jasper Philipsen, ou encore la bataille entre Jonas Vingegaard (Team Jumbo-Visma) et Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) pour le général, l'ancien coureur professionnel a pu s'exprimer sur les sujets qui enrobent ce début de Tour, avec comme sentiment indéfectible la fierté envers son fils : "Je suis tout le temps fier de Mathieu", a-t-il assuré.

Le témoignage d'Adrie van der Poel

Concernant les chances de voir en vedette Mathieu van der Poel sur la 6e étape dans les Pyrénées, lui qui est pour le moment plutôt discret en ce début de Tour de France, son père reste nuancé : "Normalement, ça ne sera pas pour lui, mais peut-être qu'il va essayer de se mettre dans une échappée, je ne sais pas ! En tous cas, je crois que l'équipe n'était pas bien réveillée hier, parce que quand il y a 36 coureurs qui partent, il faut être au moins un ou deux dedans. C'est un peu logique aussi, parce qu'ils ont gagné la 3e et 4e étape, je crois qu'ils sont trop décontractés. Hier, ça s'est bien passé, pas d'accident, ils sont bien arrivés avant les délais. Je pense qu'aujourd'hui, ils vont faire un peu pareil", a-t-il déclaré. Il est vrai qu'après les deux victoires de Jasper Philipsen, la formation Alpecin-Deceuninck a peut-être voulu relâcher quelque peu la pression. Il faut dire que Mathieu van der Poel a en bonne partie contribué au succès de son sprinteur, l'emmenant à chaque fois au mieux pour le sprint final : "La 4e étape, c'était une journée vraiment calme, ils n'ont roulé que les 30 derniers kilomètres, donc tout le monde avait bien récupéré des trois premiers jours. Il y a deux choses quand il fait ça : il faut de bonnes jambes, et être bien placé. Les jambes, il les avait, le placement n'était pas parfait mais il a trouvé une ouverture dans le peloton et il est sorti avec Jasper dans sa roue, et voilà. Des fois, il faut aussi avoir un peu de chance. Ce n'est pas seulement qui est le plus fort, la chance joue aussi un peu", a raconté Adrie van der Poel à propos du travail de poisson-pilote de son fils.

Alors, une question demeure : celui qui a remporté une étape du Tour en 2021, mais qui n'a pas terminé la course l'an passé va-t-il se faire remarquer dans les jours à venir, ou bien est-il déjà trop préoccupé par les Championnats du Monde sur route, qui se tiendront à Glasgow (Ecosse) au mois d'août ? Selon Adrie van der Poel, son fils a acquis de l'expérience au fil des années, ce qui pourrait expliquer sa discrétion depuis la première étape, lancée à Bilbao : "Il a fait deux fois le Tour. Il n'était pas bien l'année passée, et l'année d'avant il était très bien mais avec la tête aux Jeux Olympiques. Je crois qu'il a beaucoup appris, il sait ce qu'il peut faire, mais il sait aussi très bien ce qu'il ne peut pas faire. Donc il prend certaines étapes comme des journées de repos. Le Championnat du Monde, le circuit est dur, la distance est longue et on tombe encore sur les mêmes coureurs : Alaphilippe, Wout Van Aert, Pedersen... C'est un circuit qui convient parfaitement aux coureurs classiques", a-t-il expliqué. Le père de Mathieu van der Poel, mais aussi de son frère, David (Alpecin-Deceuninck Development Team), a également donné son avis sur le possible scénario pour le classement général, après la provocation de Jonas Vingegaard envers Tadej Pogacar, ce dernier ayant perdu quasiment une minute sur son adversaire Danois, et 1'40" sur Jai Hindley, actuel maillot jaune : "Le Tour est-il joué ? On va voir aujourd'hui. Si Vingegaard ne prend pas plus d'avance, et que Pogacar peut bien récupérer dans les prochains jours, comme il l'a dit car c'est un coureur de grande classe qui n'utilise pas d'excuses : sa préparation n'était pas parfaite, mais je pense qu'un coureur avec un tel talent peut encore faire quelque chose la dernière semaine", a-t-il conclu.