Madiot : «Mon pronostic ? Je ne sais plus avec le Covid»

Cette première semaine de Tour d'Italie fut marquée par de nombreux rebondissements. Le forfait de Remco Evenepoel après un test positif au Covid, des inquiétudes concernant le Tour de France, l'état de santé de Thibaut Pinot, la déception de Stefan Küng, les ambitions de la formation Groupama-FDJ... Marc Madiot, manager général de l'équipe Groupama-FDJ, est revenu au micro de Cyclism'Actu sur tous ces sujets. Bref, quelques 10 minutes de discussion à retrouver ci-dessous...

L'abandon de Remco Evenepoel, positif au Covid, personne ne s'y attendait ?

Personne ne s'y attendait, sauf que c'est déjà arrivé à d'autres coureurs pendant ce même Giro et sur d'autres courses. Là ça parle beaucoup plus parce que c'est le leader de la course qui est touché, mais ça aurait très bien pu se passer sur le Giro ou le Tour de France des années précédentes.

Quelles mesures auriez-vous prise à la place de Patrick Lefevere ?

Je n'en sais rien, je ne suis pas au sein de leur équipe. Peut-être qu'ils avaient déjà fait des tests précédemment, peut-être qu'il était plus touché qu'il ne le pensait... on n'en sait rien. Il y a aussi le fait que les médecins des équipes ne prennent pas de risque avec le Covid, parce qu'on sait que quand il y a un positif, il vaut mieux l'écarter rapidement pour éviter la contamination du reste du groupe. Ce qu'il compte aussi, c'est la santé du coureur et la suite de sa saison. Donc on peut comprendre qu'il n'y ait pas eu de prise de risque de la part de l'équipe.

On entend parler du Covid que dans le cyclisme, est-on trop précautionneux ?

Non, on n'est pas trop précautionneux. Parce que quand on fait du vélo, on fait appel aux qualités respiratoires et aux battements du coeur. Et on sait qu'au niveau cardiaque il y a des répercussions avec ce virus, c'est la raison pour laquelle on prend plus de précautions. Le Covid est de retour dans le peloton depuis Liège-Bastogne-Liège, on peut supposer que d'ici la fin du Giro, il va encore y avoir des cas positifs et des coureurs qui vont rentrer à la maison.

A un mois et demi du départ du Tour de France, il y a de quoi s'inquiéter ?

L'année dernière on a déjà eu très peur. Pendant le Tour, on a réussi à tout cloisonner et à sur-vérouiller, ce qui ne faisait pas toujours le bonheur des médias et des spectateurs. Mais on a vécu en vase clos, avec le masque, pendant trois semaines, on n'a pas eu de cas positifs. Le soir de l'arrivée, on s'est relâché et on a eu cinq cas positifs. Rien n'interdit de penser qu'on soit obligé de se retrouver dans la même configuration pour le prochain Tour de France. Il y a aussi l'organisateur, jusqu'à maintenant l'UCI avait réouvert les vannes, en permettant un retour à la vie normale.

Ce Giro, sans Evenepoel, ce n'est plus du tout le même ?

Ce n'est plus le même Tour d'Italie, mais là on se pose la question parce que c'est Evenepoel et le Giro. Mais imaginez l'année dernière sur le Tour de France, si Vingegaard se retrouvait dans cette situation, on aurait les mêmes réactions. Ce n'est pas parce qu'on est maillot rose ou maillot jaune qu'on ne peut pas avoir le Covid.

Thibaut Pinot est malade, est ce que c'est le Covid ?

Non ce n'est pas le Covid. Il a été testé et retesté, pour l'instant il ne l'a pas. Je croise les doigts pour qu'il ne l'ait pas et qu'il se refasse une petite santé rapidement, pour qu'il soit l'un des acteurs principaux dans la dernière partie montagneuse du Giro. Il faut faire le dos rond le temps nécessaire et puis derrière reprendre progressivement sa meilleure condition physique.