Daniel Mangeas : «Paris-Roubaix, c'est Bernard Hinault !»

Vainqueur en 1997, Frédéric Guesdon attend toujours son successeur à Paris-Roubaix. Ce dimanche a lieu la 119e édition de la "reine des Classiques". L'occasion d'évoquer les souvenirs de Daniel Mangeas, longtemps speaker de l'Enfer du Nord. Le Manchois, chroniqueur pour Cyclism'Actu, aborde les différentes chances tricolores dans la course homme (Florian Sénéchal, Christophe Laporte, Matis Louvel...), les raisons de faire de Mathieu van der Poel (Alpecin-Fenix) son grand favori pour la victoire et l'ambition d'Audrey Cordon-Ragot (Trek-Segafredo) de briller sur la 2e édition de l'épreuve féminine qui aura lieu un jour avant (samedi).

"Paris-Roubaix... ça m'évoque la victoire de Bernard Hinault en 1981"

Daniel Mangeas, Paris-Roubaix a samedi lieu chez les dames et dimanche chez les hommes. Que vous évoque cette course ?

C’est déjà la victoire de Bernard Hinault. Il n’y avait pas eu de vainqueur français depuis Louison-Bobet en 1956. Hinault gagne 25 ans après. Ce jour-là, Louison-Bobet est sur la piste du vélodrome. Il a été champion du monde et vainqueur du Tour de France comme Bernard Hinault. On a senti une admiration et une fierté réciproque entre les deux Bretons qui ont réussi en un quart de siècle à remporter Paris-Roubaix. Je savais que Hinault était fort sur Paris-Roubaix. Mais il est monté sur la plus haute marche du podium avec le maillot de champion du monde...

Un Français peut-il remporter Paris-Roubaix ? 

Je vais suivre avec intérêt Florian Sénéchal, Christophe Laporte et nos cyclocrossmen comme Clément Russo. Il y aura aussi Matis Louvel. Clément Davy avait été l’une des révélations de l’épreuve. Ça va être compliqué mais Frédéric Guesdon, par exemple, a réussi à briller chez les amateurs et il l’a gagnée chez les pros. C’est une course qui peut s’offrir à vous. Il faut aller la chercher mais il faut être conquérant. Ce sont les coureurs qui ont de l’expérience qui peuvent la gagner, à l'image de Gilbert Duclos-Lassalle qui a gagné à l'automne de sa carrière. On a peut-être des jeunes coureurs qui vont prendre rendez-vous pour les années futures.