Marlen Reusser sur son abandon : «Je n'avais aucune envie...»

Quatre ans après son premier titre de championne du monde du contre-la-montre, Chloé Dygert a été sacrée une deuxième fois jeudi à Stirling, prenant une magnifique revanche après des années de galères. Mais l'autre image forte de ce chrono féminin des Super Championnats du monde, c'est bien sûr l'abandon de Marlen Reusser. Annoncée comme grande favorite au départ, la Suissesse a tenté de défendre ses chances mais a dû se résigner à s'arrêter à la mi-course, vidée de toute énergie. Le rouleuse de 31 ans a alors fondu en larmes et est restée de longues minutes sur le bord de la route, abattue. A froid, la coureuse du Team SD Worx a expliqué avoir craqué mentalement après un calendrier trop chargé. "Cela ne s'arrête jamais", a-t-elle indiqué le soir de la course au média suisse SRF.

"Je n'étais pas prête à disputer ce chrono, j'ai besoin d'une pause"

"Si j'ai dû abandonner, ce n'est pas à cause d'un problème mécanique, c'est à cause de moi-même. C'était ma 7e participation aux Mondiaux. Toute ma vie tourne autour du vélo et j'adore ça. Mais cela me coûte aussi beaucoup d'énergie", a poursuivi celle qui compte 38 jours de course depuis le début de saison, dont sept victoires. "2023 a été une excellente année pour moi, jusqu'au Tour de Suisse que j'ai gagné. Mais j'ai tout de suite dû me concentrer sur le Tour ensuite. Je n'ai pas eu le temps de reprendre mon souffle ni de profiter de mes victoires. J'ai senti que j'avais besoin d'une pause, de retrouver le sens de la compétition pour remporter des victoires. J'ai besoin de cette pause, mais je n'y parviens pas. J'ai l'impression d'être dans une spirale négative."

Proche de l'implosion, Marlen Reusser a malgré tout décidé de se rendre aux Mondiaux de Glasgow, avec succès d'abord puisqu'elle y a décroché le titre mondial de relais mixte avec la Suisse. "J'ai continué et je suis allé aux Mondiaux. Même si je sentais que ça n'allait pas. Je n’étais pas prête à disputer ce chrono. Je n’avais aucune envie de le faire. Je n'arrivais pas à accélérer et j'ai décidé d'abandonner. Je sais que ce n'est pas agréable pour mon entraîneur Eddy et, par extension, pour tous ceux qui me soutiennent. Je reste cependant fidèle à ma décision. J'ai besoin d'une pause, je ne suis pas une machine. Le cyclisme a beaucoup de choses à offrir, de belles courses. Mais cela ne s'arrête jamais", a-t-elle conclu.