Jérôme Pineau s'exprime : «Cet échec sera long à digérer...»

Comme il l'avait indiqué il y a quelques jours, Jérôme Pineau est sorti du silence avant le début de Paris-Nice (5-12 mars) ! Et c'est sur les ondes de RMC, dans l'émission Bartoli Time animée par Marion Bartoli, l'ancienne championne de tennis reconvertie dans les médias, que l'ex manager général de l'équipe B&B Hotels-KTM s'est exprimé. Lors d'une interview longue de 20 minutes, le Nantais est revenu sur la disparition de sa structure et sur les épisodes qui ont conduit à celle-ci, donnant ainsi sa version des faits. "J'assume complètement ma part de responsabilité dans l'échec et je ne veux pas fuir mes responsabiltés. Je suis un ancien athlète de haut niveau, on a du mal à digérer l'échec. Je ne l'ai toujours pas fait et ça sera long à digérer", confie-t-il pour commencer.

"Didier Quillot et moi, on a perdu de l'argent, de la fierté et de la reconnaissance"

"Mon nom a été sali, ça suffit. Il est temps de prendre la parole, j'ai toujours assumé mes erreurs. De se faire attaquer personnellement, ça a été trop loin", poursuit-il, avant de parler de la ville de Paris, avec laquelle il devait s'associer, et de Didier Quillot, qui a convaincu Jérôme Pineau de se lancer dans ce projet parisien et dont il prend la défense. "Paris ? On s'est vite aperçus qu'il n'y avait pas un investissement incroyable. Une grande société française s'est montrée volontaire pour nous accompagner, je suis allé le proposer à la ville, mais ça ne s'est pas fait pour des raisons obscures. C'était Amazon."

"On a voulu nous faire passer pour des voyous... "

"Je ne me suis pas lancé dans ce bateau sans connaître Didier (Quillot). Il a énormément travaillé pour sauver ce projet, ce que n'ont pas fait les autres. Il a été à mes côtés jusqu'au bout et il l'est toujours. Il a toujours assumé. On a voulu nous faire passer tous les deux pour des voyous mais sachez que dans cette histoire, si on est des voyous et des brigands, on part avec le magot a minima. Nous, on a perdu de l'argent, de la fierté et de la reconnaissance. S'il voulait faire de l'argent, il ne serait pas venu dans le vélo."

"Si j'avais su dès le mois de septembre que tout était fini, j'aurais annoncé la fin de l'équipe bien plus tôt"

Enfin, Jérôme Pineau a évoqué "la partie la plus douloureuse", à savoir toutes ces personnes qui se sont retrouvés sans emploi quasiment du jour au lendemain. "Si j'avais su dès le mois de septembre que tout était faux et fini, j'aurais annoncé la fin de l'équipe bien plus tôt. Je me suis battu jusqu'à très tard la veille de la fin officielle de l'équipe. La société KTM voulait continuer, donc on aurait pu faire une équipe avec moins de moyens et garder nos coureurs sous contrat, sauf que KTM voulait nous suivre  à condition que Mark Cavendish nous suive. Mais sachant tout cela, avec une diminution de budget et un matériel qui ne correspondait pas à ses ambitions, Cavendish a dit non, KTM est parti et j'ai été obligé d'annoncer la fin", conclut Jérôme Pineau.