Cyrille Guimard : «Paris-Nice, ça reste prestigieux mais...»
ChroniqueLa saison cycliste a repris depuis un peu plus d'un mois et un grand rendez-vous se profile désormais avec Paris-Nice qui débute ce dimanche, l'occasion pour Cyrille Guimard de parler de la Course au Soleil dans sa nouvelle chronique pour Cyclism'Actu. L'ancien sélectionneur de l'équipe de France admet être "séduit" par le parcours proposé et s'attend à un beau spectacle sur cette première grande course par étapes de la saison, où vont s'affronter les Primoz Roglic (Jumbo-Visma), Nairo Quintana (Arkéa-Samsic), Adam Yates (INEOS Grenadiers) et autres Joao Almeida (UAE Team Emirates).
La chronique du "Druide" Cyrille Guimard avant Paris-Nice
"Le parcours de Paris-Nice me séduit"
Cyrille, Paris-Nice, la première grande course par étapes de la saison, commence dimanche. Que pensez-vous du parcours ?
Ce Paris-Nice me plaît bien. La première raison, c'est qu'il n'y a pas de prologue, je hais les prologues, ça bloque la course dès le premier jour. Sur le parcours, je le trouve bien équilibré, on a trois premières étapes pour les sprinteurs, ensuite un petit contre-la-montre de 13 kilomètres. Je suis toujours un peu mal à l'aise avec des contre-la-montre de 10-15 kilomètres, je pense qu'une course d'une semaine mérite plus, donc ce chrono n'aura pas une incidence énorme sur le classement général. Enfin, on a une arrivée sur le col de Turini où le classement se fera je pense, même si la dernière étape sera très intéressante, sans un mètre de plat, et tout pourrait être remis en cause le dernier jour. Donc ce parcours me séduit.
"Monter un cirque avec des stars dans des pays où personne ne fait de vélo..."
Tout ça est aussi lié au fait que désormais, toutes les courses ou presque peuvent être suivies très facilement dans les médias, que ce soit les premières courses françaises comme Bessèges et la Provence, les courses espagnoles ou portugaises...
Et même le Tour du Rwanda, qui est une épreuve qui est en train de monter en puissance. Au fil des années, on pourrait voir des coureurs de renom aller sur le Tour du Rwanda quand on voit le côté populaire de cette épreuve, le public qu'il y a. C'est beaucoup plus intéressant que certaines courses où les seuls spectacteurs sont des petits lézards et des fennecs dans la plaine sablonneuse. En plus, il y aura les mondiaux au Rwanda dans trois ans, ça va être en quelque sorte le point zéro du démarrage du cyclisme en Afrique. Il devrait y avoir énormément de spectateurs, contrairement aux mondiaux organisés au Qatar il y a quelques années, et d'ailleurs aujourd'hui il n'y a plus de course au Qatar. Je ne sais même pas s'il y a déjà eu un coureur qatari d'ailleurs, donc si je dois m'adresser aux responsables du cyclisme mondial, allons là où il y a un public fervent.
Sur l'UAE Tour ou le Tour d'Oman, on n'a pas vu un spectateur. Et pour aller plus loin, si on veut promouvoir le cyclisme dans des pays qui n'ont pas forcément cette culture, il faut quand même qu'ils aient des écoles de vélo, des minimes, des cadets, des juniors... C'est la base qui fera que ça marchera. Monter un cirque avec la plupart des stars dans des pays où personne ne fait de vélo, ça me paraît un petit peu anachronique. Mais on ne va pas non plus se cacher derrière son petit doigt, il y a des raisons économiques que tout le monde connaît...
Publié le par François BONNEFOY