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Layann Clovis et Matisse Bonnet ont eu leur revanche

Trophée Madiot
Mis à jour le par Arthur DE SMEDT
Photo : Ronan Houssin/Trophée Madiot

Déçus d’avoir manqué la médaille aux Championnats de France, Layann Clovis et Matisse Bonnet, respectivement 4e du contre la montre et 5e sur route, ont pris leur revanche de manière éclatante à l’occasion de la 7e manche du Trophée Madiot-Crédit Mutuel, le Tour du Pays Fertois et du Bocage Carrougien (Orne). Le puissant Breton a remporté le contre-la-montre du matin à Magny-le-Désert (5,5km) pour seulement trois dixièmes devant le porteur de la combinaison bleu-blanc-rouge Julien Breugnot tandis que le Provençal de poche Matisse Bonnet s’est imposé en solitaire à Carrouges au terme de la course en ligne de l’après-midi.

Le Trophée Madiot ira chez Daniel Mangeas ce dimanche !

 

Layann Clovis : "J’avais à cœur de me rattraper"

"J’avais à cœur de me rattraper et le Trophée Madiot est mon autre grand objectif de la saison", a commenté Layann Clovis qui a signé l’impressionnante moyenne horaire de 48,175km/h. Les Nordistes Jules Lefebvre Fournier et Victor Devos ont confirmé contre la montre leurs bonnes dispositions affichées depuis le début de la saison. Deux cadets 1, Robin Drujon et Loïs Jouvrot, sont entrés dans le top 10 où l’heureuse surprise du jour est à mettre à l’actif du Nantais Briac Orrière.

Mais déjà, sous les yeux de Guillaume Martin Guyonnet, en préparation pour La Vuelta dans la campagne normande, la 7e place le matin de Matisse Bonnet en disait long sur sa forme du moment, lui qui n’est pas exactement formaté pour le contre-la-montre (1,65m pour 47,7kg). Après des premières offensives de la part d’Ethan Vallée, Mathias Posth, Kylan Touache, Romain Gitton et Jules Varin, les favoris ont commencé à s’expliquer peu après la mi-course, Robin Drujon, Jules Lefebvre Fournier, Florian Le Morvan et Matisse Bonnet rappliquant en tête mais le peloton a réagi avant que le Breton Corentin Gourvennec s’offre une échappée solitaire jusque dans les vingt derniers kilomètres.

 

Le vice-champion de France Victor Devos reste leader du Trophée Madiot-Crédit Mutuel

Matisse Bonnet s’est extrait à plusieurs reprises d’un trio qu’il composait avec Anton Mondory et Layann Clovis et son forcing s’est traduit par un final en solo tandis que Nathan Zamparutti réalisait le même type d’exploit pour se classer deuxième et réaliser la bonne opération du jour en remontant à la quatrième place du Trophée Madiot-Crédit Mutuel 2025. "Ma plus belle victoire, assurément", s’est exclamé le coureur du VC La Pomme Marseille. Le vice-champion de France Victor Devos, 4e le matin et 7e l’après-midi, conserve les commandes avant la huitième manche, la Polycadets de Saint-Martin-de-Landelles (Manche) qui aura lieu dimanche 17 août en ouverture de la célèbre Polynormande.

Le Trophée Madiot-Crédit Mutuel 2025 est à suivre sur Instagram/tropheemadiot, Facebook/Tropheemadiot, Twitter @tropheemadiot, la chaîne YouTube du Trophée Madiot où un reportage vidéo sera posté dans la semaine.

 

Classement du contre-la-montre de Magny-le-Désert (173 engagés, 151 partants) :

1. Layann Clovis (Véloce Vannes), les 5,5km en 6’51’’32 (moy. : 48,175km/h)
2. Julien Breugnot (Jura CPR), m.t. (en 6‘51‘’63)
3. Jules Lefebvre Fournier (VC Roubaix-Lille Métropole), à 4’’
4. Victor Devos (Flandre Elite), à 11’’
5. Nathan Zamparutti (AS Villemur), m.t.
6. Robin Drujon (UVCA Troyes), à 12’’
7. Matisse Bonnet (VC La Pomme Marseille), à 15’’
8. Briac Orrière (UC Nantes-Atlantique), à 18’’
9. Emil Herphelin (AS Villemur), à 19’’
10. Loïs Jouvrot (CC Moncontour), m.t.
11. Simon Gout (VCC Hettange), m.t.
12. Thomas Simon (AC Lanester), à 21’’
13. Jules Bonsans (CC Etupes), à 23’’
14. Enzo Kerneis (UC Briochine), m.t.
15. Corentin Gourvennec (VC Châteaulin), à 24’’
16. Amaury Ngassam (VC Roubaix-Lille Métropole), à 25’’
17. Mathias Posth (UC Haguenau), m.t.
18. Malo Le Gac (ESM Gonfreville-L’Orcher), à 26’’
19. Théo Ladagnous (VC Nay), à 27’’
20. Ethan Vallée (UC Sud 53), m.t.
21. Justin Genty (USSA Pavilly-Barentin), m.t.
22. Paul Chaumette (VC La Pomme Marseille), à 28’’
23. Lancelot Pencolé (Les Win’Eure du Rouloir), à 31’’
24. Florian Le Morvan (A.PO.GE), m.t.
25. Lucas Fusier (UCK Vannes), m.t.
26. Jules Varin (VC Avranches), m.t.
27. Merlin Gourmelon (US Vern), m.t.
28. Owen Delaunay (ASPTT Châteauroux), à 32’’
29. Pierre Riou (VS Drennec), m.t.
30. Emile Vaugrenard (Véloce Vannes), m.t.

 

Classement de la course en ligne entre Magny-le-Désert et Carrouges (151 partants, 130 classés) :

1. Matisse Bonnet (VC La Pomme Marseille), les 75km en 1h59’23’’
2. Nathan Zamparutti (AS Villemur), à 27’’
3. Anton Mondory (Moyon Percy VC), m.t.
4. Layann Clovis (Véloce Vannes), à 32’’
5. Robin Drujon (UVCA Troyes), à 38’’
6. Enzo Kerneis (UC Briochine), à 42’’
7. Victor Devos (Flandre Elite), à 49’’
8. Romain Gitton (UV Neubourg), à 1’14’’
9. Alban Laurent (Paris CO), à 1’19’’
10. Lancelot Pencolé (Les Win’Eure du Rouloir), à 1’22’’
11. Maël Courcier (VS Fertois)
12. Jules Lefebvre Fournier (VC Roubaix-Lille Métropole)
13. Mathis Thébeaud (Véloce Vannes), t.m.t.
14. Florian Le Morvan (A.PO.GE), à 1’27’’
15. Mathéo Huet (CC St-Louis/La Réunion)
16. Kylan Touache Blondon (VC La Pomme Marseille)
17. Jules Varin (VC Avranches)
18. Théo Ladagnous (VC Nay)
19. Ethan Vallée (UC Sud 53)
20. Amaël Tarrou (La Roche VC), t.m.t.

 

Classement du Trophée Madiot-Crédit Mutuel 2025 après sept manches :

1. Victor Devos (Flandre Elite), 470 points
2. Layann Clovis (Véloce Vannes), 365
3. Jules Lefebvre Fournier (VC Roubaix-Lille Métropole), 329
4. Nathan Zamparutti (AS Villemur), 302
5. Julien Breugnot (Jura CPR), 288
6. Simon Gout (VCC Hettange), 282
7. Robin Drujon (UVCA Troyes), 270
8. Vivien Genter (VCC Hettange), 255 
9. Owen Delaunay (ASPTT Châteauroux), 225
10. Paco Charteau (Mogette C.), 214
11. Ethan Vallée (UC Sud 53), 214
12. Thomas Moreau (UC Nantes-Atlantique), 189
13. Pierre Riou (VS Drennec), 180
14. Timothée Joyez (VC St-Omer), 179
15. Noa Puntous (Comminges Bike), 174
16. Jules Varin (VC Avranches), 173
17. Matisse Bonnet (VC La Pomme Marseille), 165
18. Simon Billet (Jura CPR), 159
19. Briac Orrière (UC Nantes-Atlantique), 158
20. Louis Derôme (CO Carbonne), 156 
21. Lilian Morinière (VS Vallet), 155
22. Jules Bonsans (CC Etupes), 150
23. Enzo Crestian (Gers CD), 145
24. Robinson Presse (Pays d’Ancenis), 143
25. Maël Courcier (VS Fertois), 139 
26. Enzo Kerneis (UC Briochine), 132
27. Kimmy Letouzé (UC Briquebec), 132
28. Emile Vaugrenard (Véloce Vannes), 125
29. Armand Gouby (Orléans LC), 117
30. Anton Mondory (Moyon Percy VC), 115
31. Thomas Simon (AC Lanester), 115
32. Elouan Vincent (Flers C), 115

 

 

 

Bonjour Daniel ! C'est le grand retour de la chronique Mangeas, c'est ça ?

Oui, pour le moment, et ça prouve que je suis sur le bon chemin. Cela pouvait s'avérer un peu compliqué, mais maintenant les choses évoluent dans le bon sens et c'est tant mieux. Parce que j'ai le bonheur de retrouver les amis, toute ma famille cycliste, et donc à partir de là, je me dis que le plus dur est derrière.

 

Ça tombe bien, parce que ta course, la Pauline Armand, arrive ce dimanche. Si je te dis que c'est une renaissance ? Je pourrais le considérer comme tel, parce que c'est vrai que là d'où je viens, après un AVC, donc aphasique, c'est-à-dire que c'est le trouble du langage qui était impacté, pour un speaker c'est assez compliqué, donc j'ai voulu, j'avais une sorte de challenge si tu veux, pour réaliser et essayer de revenir à un très bon niveau, et je m'étais mis entre guillemets, j'avais envie de me dire, il faut que je reprenne à la Pauline Armand, il faut que je retrouve de bonnes sensations, et je crois que de faire la Pauline Armand, ou du moins de l'envisager, je crois que ça m'a beaucoup servi et ça m'a motivé. On a pu te dire ces dernières semaines, dans la presse écrite où tu racontes ce qui s'est passé, c'est la première fois que tu fais une interview vidéo, et merci à toi pour ton actube, parce que tu es notre chroniqueur, faut-il le rappeler. On en a parlé, on s'est longuement textoté pendant toute ta convalescence, on ne se rend pas compte nous, par où tu es passé pour aujourd'hui que notre manger soit de retour ? Je me dis qu'aujourd'hui la vie est belle, parce que je suis passé par des moments difficiles, des moments de doute, je n'arrivais pas à m'exprimer, c'était impossible de mettre un mot derrière l'autre, devant l'autre, et ça a été un moment où j'avais envie de retrouver mes amis déjà, j'avais envie de retrouver toute la famille cycliste, tous mes copains, etc. Et je me disais je vais y arriver, je vais y arriver, et puis il y a eu le Normandie qui est un établissement spécialisé qui est à Grandville, et c'est là qu'était Jean-Paul Belmondo d'ailleurs, il y a quelques mois de cela, et donc il y a eu un beau soutien de la part des médecins, des infirmiers, des infirmiers exactement, et c'est revenu progressivement, c'est remis en place. À un moment je me suis dit tiens, je trouve un mot nouveau, et puis ça n'a pas encore évolué à 100%, mais je me suis dit que finalement ça va être un challenge que je me fais également, donc je constate à nouveau, et l'envie d'y parvenir me mobilise bien évidemment à être tout entièrement. Alors moi je connais personnellement la famille Mangias, on sait qu'elle est très unie, mais tu m'as dit aussi pendant ces mois de convalescence que tu as été quand même agréablement surpris du soutien de la famille du vélo, où tu savais que tu étais apprécié, aimé, mais tu as été surpris par certains messages de certaines personnes, et puis le petit hommage qu'avait fait Jean-Michel Guidez à l'étoile de Bessèges avec le message de tous les coureurs, ça, ça t'a touché ? Oui, ça m'a motivé en quelque sorte, je me suis dit que j'avais envie de revenir, et bon c'était compliqué parce que c'était pas simple, et puis il y a eu l'ISIEU, donc je suis allé voir le critérium de l'ISIEU, et là j'avais constaté que l'enchaînement des phrases était beaucoup moins fluide que précédemment, mais que les choses revenaient, se remettaient en place, et à partir de là, j'ai vu le bonheur qu'il y avait avec moi, déjà j'ai eu Paul Lapeyra qui est venu, qui m'a offert son maillot de champion de France, et qui avait envie de me voir, donc ça a été un moment de bonheur, puisqu'il était l'homme, le jeune homme qui a pris le maillot de champion de France à Saint-Martin-en-Aisne, et puis j'ai vu aussi David Vauclin qui m'a accompagné, qui m'a souhaité évidemment de revenir au plus haut niveau, pour ce que je fais actuellement, donc tout se remet progressivement en place, mais où je suis le plus satisfait, c'est qu'il y a eu des automatismes qui se remettent en permanence, et qui me permettent de relier un petit peu, je crois que le sport cycliste et l'amour du vélo que j'ai, me permettent de reprendre des positions qui deviennent au fur et à mesure très favorables. Dernière question, avant d'aborder le côté sport et ton analyse de ce qui s'est passé depuis des mois dans le vélo, si je te dis, on en a textoté et on en a parlé par téléphone, ça ne serait pas un nouveau Daniel Mangias qui débarque là ? Déjà, il faut savoir comment je vais pouvoir maîtriser la situation présente, et puis je ne vais pas me mettre Bartel en tête, je sais que ça va être compliqué, ça va être long, ça va être difficile, à moins qu'il y ait une métamorphose et que les choses évoluent, mais le bonheur que j'ai, c'est de voir que les progrès sont énormes et sont très sensibles, et là, c'est quelque chose… Daniel Mangias, je pense que finalement, je me suis aperçu que la vie valait d'être vécue, comme je te l'ai dit tout à l'heure, et à partir de là, je ne vais pas me mettre Bartel en tête, je vais faire les choses convenablement, et si progressivement, les choses évoluent dans le bon sens, j'aurai du bonheur, bien évidemment, à retrouver, parce que mes amis sont les amis du vélo. Comment je pourrais dire cela ? Il y a 40 ans, même plus de 40 ans, 50 ans de micro, donc il y a évidemment une sorte d'intimité qui s'établit, et à partir de là, je suis capable, évidemment, comment expliquer cela ? On dit souvent que mes amis sont mes amis, mais c'est vrai que ça a été quelque chose de… Comment expliquer cela ? Je fais partie, si tu veux, de cette famille cycliste, et elle me l'a bien rendu, comme tu le disais tout à l'heure, j'ai eu beaucoup de moments d'émotion, à lire un papier, à avoir des messages de sympathie, et tout cela m'a évidemment énormément touché. Tu vas mettre cela comme tu veux, dans l'ordre où tu veux, mais ça a été un vrai moment de bonheur. On ne va rien te toucher, parce qu'on adore t'écouter, et je laisse la parole maintenant à Arthur et Titouan. On va parler sport, on va parler vélo, parce que je sais que tu as suivi toutes les courses pendant ta convalescence et le dernier Tour de France, donc je laisse la parole au gars, mais en tout cas, c'est un plaisir de t'entendre, et pour un vieux bougre, on reconnaît bien ta voix, et tu parles toujours aussi bien, ne t'inquiète pas. Oui, voilà, je ne sais pas, mais je croise les doigts pour Dimanche, pour Napoléon Morne. Je sais que Damien Martin sera là, et également mon frère Hervé, donc je ne travaillerai pas sans filet, si tu veux, et ça, ça va me rassurer quelque part. Ne t'inquiète pas, Daniel, tout le monde sera bienveillant avec toi, je n'en doute pas, et c'est avec un très grand plaisir qu'on te retrouve sur Cyclisme Actu, qu'on te réécoute parler et qu'on retrouve ton sourire, mais je ne te cache pas qu'entre-temps, il y a également d'autres événements sportifs cyclistes qui nous ont donné le sourire. Le plus récent, évidemment, et je pense qu'on va commencer avec ça, c'est bien sûr la victoire de Pauline Ferrand-Prévot sur le Tour de France Femmes. Comment ne pas en parler ? Toi qui t'es battu pour retrouver les mots ces derniers mois, justement, est-ce que tu en aurais un là pour cette victoire du PFP sur le Tour de France Femmes ? Moi, le Tour de France Femmes, pour moi, elle a été phénoménale, phénoménale, parce que je me souviens déjà d'elle, elle avait 17 ans, elle était championne de France cadette, elle disputait la Poly Normande chez l'Ile-Cadet, et j'avais vu ce petit bout de femme qui avait vraiment, elle avait le tempérament, parce qu'elle avait terminé carrément parmi les meilleures avec les cadets, et je me suis dit, quand je me suis installé devant mon écran de télévision, je me suis dit « Ah, pourvu qu'elle réussisse ! » parce que je la connais un tout petit peu, elle a son caractère, elle est extrêmement charmante, et elle savait, elle voulait, elle avait fait un challenge, elle avait véritablement envie de challenger avec le Tour de France, et puis là, c'est évidemment, comme je le disais tout à l'heure, c'est phénoménal, parce qu'elle a donc obtenu ce titre, elle a été championne olympique, elle a été championne du monde, multiple championne du monde, elle se trace des objectifs, elle a envie de les atteindre, et c'est une très très grande championne, comme je te l'ai dit, pour moi c'est le mot, elle est absolument phénoménale. Toi qui es un peu la bible du vélo français, où est-ce que tu places cet exploit dans l'histoire du cyclisme français, voire du sport français ? Pour moi, déjà, on a vu l'évolution du Tour de France, donc les femmes se sont rapprochées, entre guillemets, des hommes, je l'ai vu parce que j'étais en convalescence, ou en orthophonie, on parlait à chaque fois dans le milieu médical de Pauline Ferrand-Prévot, et là je me suis dit qu'elle a réussi à approcher la part, elle est devenue une championne à part entière, et ça c'est quelque chose, on sait qu'elle avait cette sensibilité, elle a été porte-drapeau, donc au moment des Jeux Olympiques, ça a été quelque chose bien évidemment de fort, et là elle a toute la notoriété qui accompagne tout cela, elle a 33 ans, mais je crois qu'elle n'a pas terminé de faire parler d'elle. Justement, tu as évoqué Pauline FerrandPrévot, en général même, le cyclisme féminin a énormément évolué ces dernières années, notamment avec l'arrivée du Tour de France Femmes, quel regard tu portes là-dessus, sur cette évolution qui a été assez récente et très rapide ? Je vais te dire, le Tour de France, je l'ai connu avec Janine Longo, avec Maria Kanins, mais à l'époque le Tour de France se déroulait en prologue des hommes, donc à partir de là, on n'avait pas de repère, on se disait est-ce que le cyclisme féminin va avoir autant de notoriété que par le rapport des hommes ou non ? Et puis, on n'avait pas le compte rendu, on n'avait pas la réalité. Puis là, cette année, et même depuis 2- 3 ans, ce sont les femmes qui font leur Tour de France, elles n'ont pas le parcours des hommes, les femmes n'arrivent pas en prologue des hommes, et c'est évidemment ce qui a tout changé, parce que là, la course, elles la font elles-mêmes, elles ont des parcours certes musclés, mais il y a surtout l'apport du public, les femmes, comment expliquer ça ? Je me bouscule un petit peu, mais les femmes ont leur notoriété, c'est elles qui l'ont eue et qui l'ont obtenue, et ça, c'est pour moi quelque chose de très très important, les femmes, comment expliquer ça ? Elles sont capables de mesurer maintenant la notoriété qu'elle a. Et la suite, tu la vois comment du coup pour le cyclisme féminin ? Une explosion encore exponentielle, ou ça va se lancer comme ça ? Non, je pense que ça va continuer de progresser, d'autant plus qu'on a une championne exceptionnelle, donc à partir de là, on va prendre rendez-vous avec 2026, et donc non, je pense que les femmes ont tracé leur sillon, elles l'ont parfaitement réussi, et c'est un vrai bonheur, donc c'est vrai qu'elles le méritent tellement. J'ai rarement vu une femme abandonner, elles sont très toniques, très résistantes, elles veulent aller jusqu'au bout, jusqu'au terme d'une étape, et vraiment j'ai beaucoup beaucoup d'admiration pour elles. On a l'impression que le cyclisme féminin, dans le sport féminin, a dépassé aujourd'hui le foot féminin, le rugby féminin, tu n'as pas cette impression-là aussi ? Si, si absolument, je m'étais fait justement cette réflexion-là, en disant que le sport cycliste, c'est vrai, a plus de notoriété, on ne va pas évidemment aller avec une telle discipline par rapport à une autre, on ne va pas en comparer, mais c'est vrai que le cyclisme, il y a évidemment toute la manière d'être, de voir les concurrentes aller jusqu'au bout de 10 pour réussir à obtenir le meilleur classement possible, et là, c'est vrai que c'est vrai, le cyclisme femme est devenu très très important, et peut-être que ça pourrait se rapprocher du tennis, où parfois, et surtout à partir de... Parfois, oui, les concurrentes pourraient s'approcher des hommes, et c'est évidemment tout le mal que je leur souhaite. Christian Prudhomme nous avait dit sur le cyclisme à cul, qu'il pensait, au micro, le cyclisme à cul, il nous avait dit, l'étape de Paul Delalos, que le prochain vainqueur français du Tour de France serait une femme, l'ami Prudhomme l'avait vu juste ? Oui, il l'avait vu juste, mais je ne suis pas surpris de ça. Donc, c'est vrai que c'est bien. Moi, ce que je dis, ce qui a été très bien pour Christian Prudhomme, c'est qu'il a eu une sorte de challenge. Je le disais tout à l'heure, c'est qu'auparavant, le Tour de France des femmes était en prologue des hommes, alors que là, ce n'est plus le cas, les femmes sont bien présentes, et je crois que Christian doit savourer cela. On a parlé des dames, parlons un petit peu des hommes quand même, qui ont couru juste avant elle en juillet, et comment ne pas évoquer avec toi la Kévin Vauclin-Magnac, qui a eu, pendant ce Tour de France, évidemment, le coureur de ta Normandie. Comment tu as vécu de chez toi cette effervescence, surtout que le Tour de France est passé par la Normandie, par Bayeux ? Comment tu as vécu tout ça ? Je l'ai vécu, ça m'a remis dans le jeu, en quelque sorte. Je connais très bien Kévin, et je me suis dit, s'il passe encore une étape, il en passe une deuxième, et là, je me suis remis vraiment, donc psychologiquement, en rythme avec le sport cycliste. Je le sentais arriver, bien évidemment, parce qu'il y a eu le Tour de Suisse, où il a terminé deuxième, il y a eu la Flèche Wallonne, où il a obtenu de bons classements. Je le sentais arriver, Kévin, mais là, il a été courageux, il a été jusqu'au bout, il n'a pas renoncé, entre guillemets, il a été dans le courage, et en même temps, besoigneux, c'est-à-dire qu'il avait envie, il ne lâchait absolument rien, et ça, c'est… D'ailleurs, le public qui était à les yeux l'a remarqué, puisqu'il a reçu une formidable clameur qui a accompagné, bien évidemment, les performances de Kévin. Et puis, j'ai vu aussi, là, c'est un petit clin d'œil pour les parents, parce qu'ils avaient une vraie passion du sport cycliste, et puis, on peut dire que leur fils a savouré, a permis justement de leur permettre de savourer des vrais moments de bonheur. Le Tour de France Homme, il a aussi été marqué, bien sûr, par un grand champion, qui est Tadej Pogacar, son quatrième succès sur le Tour. Mais aussi, il a eu quelques déclarations qui ont fait parler, notamment sur une certaine lassitude qu'il aurait au niveau de sa carrière, tout simplement, qu'il évoquait peut-être déjà pensée à la retraite dans quelques années. Toi qui as connu des grands champions toutes ces dizaines d'années avant celle-là, qu'est-ce que tu en penses ? Et est-ce que d'autres champions, comme Eddy Merckx, comme Bernard Hinault, ont aussi éprouvé, à un moment donné, cette lassitude ? Et surtout, aussi jeune, parce qu'on le rappelle que Pogacar n'a que 26 ans. Oui, c'est vrai, c'est vrai. Eddy Merckx, c'était un formidable charlotteur. Il voulait, comme on dit, c'était le cannibale. C'est-à-dire qu'il voulait manger absolument tout. C'était, chez lui, quelque chose de fort. Alors que là, d'après les déclarations, c'est vrai que cette lassitude peut se ressentir parce qu'il y a une pression énorme. Il y a plus de pression, je pense, aujourd'hui, avec, évidemment, les intérêts financiers, etc. Donc, il y a plus de pression chez les coureurs. Il est possible, parfois, que le rythme… Et puis, on voit, quand on regarde les coureurs du Tour de France, moi, j'ai commenté le Tour en 77, il n'y avait qu'une cinquantaine de coureurs, un peu plus, au départ. Non, il y avait 70 coureurs. Enfin, je ne sais plus exactement. Il y avait quelques dizaines de moins de 100 coureurs, au départ du Tour. Voilà, il y avait moins de 100 coureurs. Il faut pas que je me mette la manche. Donc, il y avait moins de 100 coureurs au départ du Tour, alors qu'aujourd'hui, les choses ont évolué, évidemment, de manière très sensible. Les coureurs sont performants et calculent au millimètre près l'effort, etc. Donc, il y a une sorte de… Comment expliquer ça ? De hiérarchie, mais qui est très, très fragile. Et ça peut partir à un coup de seconde. Là, ce n'est pas le cas, avec évidemment Tadej Pogacar, qui a été un dimanche champion. Voilà, et qui est encore un dimanche champion. Moi, la première fois que je l'ai connu, c'était à Plumelec, où le coureur Ludovic Martin, qui était de Saint-Martin-de-Mondel, de Saint-Hilairede-la-Rouette, plus exactement, avait terminé champion d'Europe de l'épreuve en ligne. Et Tadej Pogacar, c'est la première fois que je l'avais vu là, avait terminé troisième des championnats d'Europe. Et c'est là que je l'avais vraiment vu, puisqu'il avait été très actif dans le parcours. Et là, sur son parcours, j'avais coché de l'eau et puis j'avais dit, celui-là, on va en entendre parler. Mais de là à ce que la course de Tadej Pogacar, du moins, soit aussi efficace qu'elle est actuellement, de là, pour reparler de la lassitude, je ne vais pas dire qu'il s'ennuie un petit peu, parce qu'il a des performances qui sont absolument magistrales. Et je pense qu'il va se remettre dans le bain, parce qu'une année ne fait pas l'autre. Et je crois que ça devrait quand même... Il va se remotiver, parce que c'est un niveau en champion et la motivation est toujours très présente chez les champions. Tu as parlé du fait d'avoir coché le nom de Tadej Pogacar très, très tôt. Il y en a un que beaucoup de fans français, de suiveurs français ont coché depuis déjà quelques mois, quelques années, et qui défraye un peu la chronique chez les jeunes français, c'est évidemment Paul Sexas, qui est un peu la pépite du cyclisme tricolore que tout le monde, comme toujours dans les médias, s'enflamme pour son avenir. Toi, tu en penses quoi de Paul Sexas ? Tu l'as déjà vu, tu l'as déjà côtoyé ? Paul Sexas, je l'avais rencontré parce qu'il avait de la famille à Renaud, et il était venu faire la Napoli d'Ormonde chez les Canets, et il avait obtenu une belle performance. Les Canets, par exemple la Napoli d'Ormonde, il n'y a qu'un seul croire qui a gagné deux fois, il va faire ses adieux à la fin du mois d'août, c'est Anthony Delaplace, qui avait gagné la Napoli d'Ormonde chez les Canets, et qui l'avait gagné dans la catégorie Elite. Et je m'étais dit, j'avais été aller voir Paul Sexas, et je lui avais dit, tu es champion de France Canet, tu as de belles performances en devenir, ce serait bien que tu réussisses à faire le doublé. Bon, pour l'instant, ce n'est pas le cas, mais oui, je l'avais rencontré, très, très avenant, très sympathique. Et puis, c'est vrai que je pense qu'il va être regardé avec une loupe dans les mois et dans les semaines qui viennent, puisque chacun a envie raisonnablement d'attirer celui qui devrait être une formidable pépite. – Une autre actualité aussi qui va arriver en cette fin de saison, ça va être en France, c'est les championnats d'Europe qui vont se dérouler en Rome à Ardèche. Toi, est-ce que tu attends particulièrement cet événement ? Est-ce que tu vas y aller ? Qu'est-ce que tu en penses ? – Eh bien, le championnat d'Europe est évidemment quelque chose qui marque, parce que c'est le maillot étoilé, il y en a évidemment, et puis il est en France, donc ça va être un moment, je l'espère, très intéressant. Moi, je l'ai déjà commenté, c'était à Ploé où il y avait eu le championnat d'Europe. Non, c'est bien. Bon, c'est vrai que le championnat du monde est un peu l'ombre du championnat du monde, véritablement dans la lumière, voilà ce que je veux dire, alors que le championnat d'Europe a encore du mal à trouver ses marques. Mais je pense que, bon, c'est vrai que le championnat d'Europe, si un coureur, j'allais dire européen, mais c'est pas tout à fait le cas, un coureur français réussit à s'imposer, ce serait évidemment un bonheur, et puis ça compte, un maillot de champion d'Europe. Mais, en revanche, c'est encore trop tôt pour que je vienne, non pas animé, mais acte de présence au championnat d'Europe, c'est encore trop tôt. Là, ça va, parce que je fais quelques petits déplacements avec la polynormande, je suis allé à Lisieux, etc. Mais il faut aller prudemment, parce qu'on m'a expliqué que ça peut arriver que de temps en temps, si on attrape l'envie d'aller trop vite, ça peut évidemment avoir un chemin particulier au niveau de la tonicité. Donc, pour l'instant, calme, et puis, comment expliquer ça, calme et modération, voilà. – Ça tombe bien, il reste que quelques minutes pour notre chronique. C'était pas mal, parce que je ne sais pas ce qu'en pensent Arthur et Titouan, mais c'était un bon entraînement la chronique Cyclisme Actu, parce que tu es prêt pour dimanche pour la polynormande, avec les locutions, travail de petits mémoires, tes petits cahiers qui sont devant toi avec tes petites notes, etc. Pour conclure, quel serait le message que tu aurais à donner à ceux qui vont te regarder et t'écouter ? – Le message, je voudrais leur dire que j'espère qu'ils auront pour moi beaucoup d'empathie, parce que ça va être compliqué. Heureusement, comme je l'ai dit, il y a Damien et mon frère Harvey, mais j'avais envie de reprendre la polynormande. Tu sais, c'est une course que j'anime depuis 1965. J'avais 16 ans et Henri Anglade était devenu champion de France, c'était mon idole, et Henri Anglade était devenu champion de France et avait gagné devant Raymond Poulidor et Jacques Antille, trois groupes de podium. Et le jour où j'ai commenté cette course-là, la course de Saint-Martin-de-Lorraine, c'est la première fois que je prenais le micro. Donc, ça a été un moment très, très fort, parce que mon idole, Henri Anglade, était champion de France et j'ai eu le bonheur d'annoncer la victoire d'Henri Anglade sur les routes de ce championnat de France. J'avais 16 ans et c'était le premier bonheur que j'ai pu rencontrer. Et puis, en revanche, pour répondre à ta question, tu vois que la mémoire commence à revenir progressivement. Donc, pour répondre à ta question, j'espère, comme je l'ai dit tout à l'heure, que les spectateurs ne seront pas trop exigeants avec moi si je fais quelques petites erreurs. Évidemment, parce que je repars de carrément zéro, parce qu'il y a quelques semaines, j'avais des difficultés à m'exprimer, beaucoup plus qu'aujourd'hui. Donc, je me dis que finalement, je pense que, je dis toujours que dans ma vie, j'ai toujours eu un ange gardien et je crois qu'il n'a pas voulu que je parte cette année et que je puisse vivre encore beaucoup de moments de bonheur. Merci Daniel. Et comme je t'ai dit par téléphone l'autre jour, continue à nous emmerder. Ce n'est pas fini. Je suis un emmerdeur, je le sais très bien, mais tu ne peux pas savoir. Je voulais juste terminer avec un message. C'est vraiment un vrai bonheur de vous retrouver tous. Voilà ce que je voulais vous dire très sincèrement. Voilà, du plus modeste coureur à tous ceux qui ont des messages, qui m'ont assuré également de leur sympathie. J'ai eu des milliers et des milliers de messages et c'est peut-être et c'est sûrement grâce à vous que j'ai pu retrouver le micro progressivement, mais je crois que le mieux est à venir.

Publié le par Arthur DE SMEDT

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