Paul Seixas : «Si Tadej Pogacar attaque... »
Tour de LombardieAprès de grandes performances pour ses premiers Championnats du Monde (13e) et Championnats d'Europe (3e) chez les Élites, Paul Seixas s'apprête à courir son premier Monument ce samedi. Le Français de tout juste 19 ans va découvrir le Tour de Lombardie, sur lequel il arrive avec de belles ambitions. Si un top 10 satisferait largement son équipe Decathlon AG2R La Mondiale et bon nombre de ses supporters, Seixas vise toujours plus haut et espère briller pour conclure en beauté sa première saison chez les professionnels... qui est déjà amplement réussie.
"Je préfère me concentrer sur mes sensations plutôt que sur les noms"
Comment te sens-tu à la veille de ce grand rendez-vous ?
Franchement, je me sens bien. J’avais un peu peur, après le Championnat d’Europe, de ne pas réussir à bien récupérer, car l’enchaînement était assez costaud. Mais tout s’est bien passé et hier, en roulant, je me suis senti en forme. Je pense donc que ça devrait bien se passer demain (samedi).
Quel sera ton objectif pour ce premier monument ?
L’objectif de l’équipe, c’est un top 10. De mon côté, je verrai en fonction de mes sensations, mais viser ce top 10 serait déjà un très bel objectif pour commencer sur un Monument.
Y a-t-il des concurrents qui t’impressionnent plus que d’autres ?
C’est sûr qu’il y a deux grands favoris : Pogacar et Evenepoel. Chez UAE, il y a aussi Del Toro qui est très costaud en ce moment. Sur une course de ce niveau, il y a énormément d’adversité, c’est normal pour un Monument. Mais je préfère me concentrer sur mes sensations plutôt que sur les noms.
On te présente comme une “révélation du cyclisme”. Ressens-tu une pression supplémentaire ?
Honnêtement, je le vis bien. Je ne me concentre pas sur ça, mais sur ma progression. Je ne passe pas mon temps à regarder ce que les médias disent. Je préfère me concentrer sur ce que je fais, et pour l’instant, ça fonctionne bien.
"Ma saison est déjà amplement réussie"
Au Rwanda, tu n’avais pas osé suivre l’attaque de Pogacar. Aux Championnats d’Europe, tu y es allé. Qu’est-ce qui a changé ?
Ce sont deux courses complètement différentes. Aux Mondiaux, les conditions étaient extrêmement dures : chaleur, pollution, humidité… On ne pouvait pas se permettre d’aller dans le rouge à 100 km de l’arrivée. Aux Europes, c’était différent. Tout le monde revenait d’Afrique, les conditions n’étaient pas les mêmes. Il y avait aussi moins de distance. Je pense que ce sont ces facteurs-là qui ont fait la différence.
Demain, si Pogacar attaque, comment réagiras-tu ?
Ça dépendra des sensations. Si j’ai les jambes, j’essaierai d’y aller. Si je ne les ai pas, je ne pourrai pas. Sur ce genre de course, tout se joue à la pédale.
Ta saison est déjà très réussie. Quel regard portes-tu dessus ?
Oui, ma saison est déjà amplement réussie. J’ai coché toutes les cases que je m’étais fixées, même plus. Je voulais apprendre, prendre de l’expérience et, si possible, faire quelques résultats. Finalement, j’ai fait plus que ce que j’espérais. J’ai beaucoup appris et j’ai réussi à obtenir de beaux résultats. C’est une année très réussie.
Tu disais en début de saison que tu allais “prendre des claques”. Finalement, tu n’en as pas vraiment pris…
C’est sûr que je n’en ai pas pris tant que ça. Après, quand tu cours contre Pogacar, même si tu fais troisième, tu prends quand même une claque. Mais si ce sont des claques comme ça, ça me va très bien !
"Je ne cherche pas à prouver quelque chose"
Tu as prouvé que tu pouvais rivaliser avec les meilleurs. Qu’est-ce qui te manque encore selon toi ?
Honnêtement, je ne cherche pas à prouver quelque chose. Je veux juste performer sur les courses où je m’aligne. C’est ce qui compte le plus pour moi.
Tu avais évoqué ton envie de découvrir les monuments. Ce sera ton premier demain. Tu rêves d’en faire d’autres ?
Oui, à terme, j’aimerais avoir disputé les cinq monuments dans ma carrière. Ce serait une belle réussite.
Comment abordes-tu le profil du Tour de Lombardie ?
C’est une belle découverte. Pour une première saison, pouvoir déjà disputer un monument, c’est génial. En plus, le profil me convient bien. On a reconnu les 90 derniers kilomètres, et c’est clairement pour les grimpeurs. Il faudra être un bon grimpeur, bien descendre et avoir du punch à l’arrivée. Je suis content d’être là et j’ai hâte de prendre le départ.
Publié le par Titouan LABOURIE