Joris Delbove : «Il faut ramener ce maillot !»

La France tient peut-être enfin un successeur à Anthony Charteau sur le Petronas Le Tour de Langkawi (2.Pro) ! 18 ans après le coureur du Crédit Agricole, un deuxième Français est sur le point d'inscrire son nom au palmarès de l'épreuve malaisienne, l'une des plus grosses courses par étapes du calendrier asiatique. C'est Joris Delbove qui occupe actuellement la tête du classement général de cette 29e édition après sa très belle victoire jeudi au sommet de Fraser's Hill, où était jugée l'arrivée de l'étape reine. Résultat, le pensionnaire de la Team TotalEnergies est en pôle position à deux jours du terme, avec 6 secondes d'avance sur Anders Halland Johannessen (Uno-X) et son compatriote Adrien Maire (Unibet Tietema Rockets).

Un écart assez faible, mais avec deux dernières étapes peu propices pour faire des différences, la voie semble toute tracée ! Présent sur place, notre envoyé spécial Jean-François Quénet a pu s'entretenir avec le porteur du maillot bleu de leader à l'issue de la 6e étape remportée au sprint par Arvid de Kleijn (Tudor) pour reccueillir son sentiment en excusivité pour Cyclism'Actu, alors que se profile peut-être le plus grand succès de sa carrière, à 25 ans.

Joris, leader du Tour de Langkawi, une course pro-series en Asie, donc une course qui compte beaucoup au calendrier international, après cette victoire d'hier dans l'étape reine. Qu'est-ce que ça représente ? Qu'est-ce que tu ressens ? 

C'est une fierté. Là, je m'en rends un peu plus compte aujourd'hui, d'être avec le maillot sur le podium et pendant toute l'étape. C'est une fierté. Maintenant, il faut le ramener à la maison. Ça va être le plus dur. On va tout faire pour essayer de le ramener dimanche. 

As-tu ce sentiment d'avoir saisi ta chance au bon moment ? 

Oui, maintenant que j'y repense, j'y ai réfléchi un peu hier soir et ce matin. Je pense que j'y suis allé à l'instinct. Je n'ai pas trop réfléchi, mais ça m'arrive souvent de le faire sur les autres courses. Ça ne marche pas souvent. Ça a marché au Rwanda, ça a marché ici. Je suis plutôt content. J'essaye d'attaquer beaucoup sur certaines courses où ça ne marche pas. Là, ça a marché. Je suis plutôt content de mon attaque, d'avoir osé aussi loin de l'arrivée. Je suis content. La forme était là. C'est bien.

 Est-ce que ça vient au bon moment dans ta carrière et dans ta saison ? C'est une saison qui a pas mal commencé, avec une victoire au Rwanda. 

Oui, j'avais bien commencé au Rwanda. J'avais aussi d'autres leaders sur les autres courses, donc j'ai fait le travail. Les sensations ont toujours été bonnes tout au long de la saison. Je n'ai jamais eu de coup de moins bien. Je me sentais vraiment bien avant le Tour de Malaisie, quand j'ai fait mes courses en Italie. Je savais que je pouvais faire un beau truc au général et sur l'étape d'hier. On va dire que ça tombe bien en fin de saison. Beaucoup de mecs sont un peu, pas démotivés, mais ont moins de motivation. Pour moi, ça ne change pas. Il y a encore deux jours. On va donner le maximum. 

Deux jours à se battre contre Anders Holland Johannessen, dont le frère a fait 6e du Tour de France, qui lui-même a fait le Tour de France. Yannis Voisard, Adrien Maire. Vous parlez un peu français dans le peloton. Comment tu vois les deux derniers jours ? 

Demain (samedi), ça va être un peu comme hier, où Uno-X a vraiment relancé la course pour qu'on aille jusqu'à la bonif au 25e kilomètre. Après, Astana a fait un bon coup sur la deuxième, où ils sont sortis à trois. Je pense que demain, ça va être la même chose. Après, c'est une très longue étape. Je pense que ça va être compliqué aussi, comme Uno-X, de faire toute la course offensive, parce qu'il faut aussi qu'il joue un sprint. On verra bien, on va donner le maximum. On verra demain soir si je suis encore ici pour faire les interviews. 

 Rendez-vous à Kuala Lumpur, la capitale de la Malaisie, dimanche, pour peut-être ce premier grand succès de carrière. 

C'est ça !