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Le triste buzz du Tour de Guadeloupe... l'appel de Luc Leblanc

Tour de Guadeloupe
Mis à jour le par Esteban DA COSTA
Photo : @TourCyclisteGPE / @CyclismActu

Quel Tour de Guadeloupe complètement chaotique ! Après l'exclusion des deux coureurs néerlandais cachés derrière une voiture et attendant le peloton lors de la 2e étape, l'interminable dépannage de Benjamin Le Ny (Team Cama CCD) qui a viré au fiasco, l'accident de la route qui a impliqué les voitures de la caravane publicitaire, ou encore la fillette de 10 ans percutée par une moto lors de la 8e étape, qui souffre d'un hématome à l'œil droit et de plaies aux membres inférieurs, c'est une nouvelle affaire qui a secoué cette 74e édition. En effet, deux coureurs français : Yannis André Lubin (Union Vélocipédique Marie-Galantaise) et Lionel Miny (Jeunesse Cycliste des Abymes) ont été exclus de la course en raison d'un contrôle positif réalisé le mois dernier sur le Tour de Marie-Galante, mais dont les résultats sont arrivés pendant ce Tour de Guadeloupe. Le président du Comité régional de cyclisme des îles de Guadeloupe (CRCIG), Frédéric Théobald, s'est exprimé sur ce sujet dans l'émission Le Replay de la chaîne Guadeloupe La Première et a exprimé sa colère vis-à-vis de ses deux coureurs, en assurant poursuivre les contrôles, y compris au domicile des coureurs, pour avoir, prône-t-il, un "cyclisme crédible".

Le Tour de Guadeloupe a fait le buzz cette semaine

Actuellement sur le Tour de GuadeloupeLuc Leblanc a contacté ce dimanche Cyclism'Actu : "J'y vais depuis 12 ans au Tour de Guadeloupe pour RCI, la radio, alors je sais que vous, Cyclism'Actu, vous allez relayer mon message. Il est facile de critiquer depuis un studio parisien, sans jamais avoir mis les pieds ici (...). Le Tour de Guadeloupe est bien plus qu’une épreuve cycliste : c’est un miroir de notre âme. Ce silence des médias nationaux n’est pas anodin. Je lance un appel. Venez voir. Venez comprendre. Venez ressentir. Et vous verrez que le cyclisme guadeloupéen mérite toute votre attention, votre respect, et surtout, votre reconnaissance." Comme on dit si bien, à bon entendeur... 

 

 

"On ne pouvait pas les autoriser à prendre le départ..."

"Ce matin (vendredi 8 août, ndlr), j’ai reçu une notification du service juridique de ma fédération, en collaboration avec la AFLD (Agence française de lutte contre le dopage), m’indiquant que deux coureurs avaient reçu en main propre, hier, à Gourbeyre, la notification qu’ils étaient suspendus à titre provisoire", indique-t-il. "On ne pouvait pas les autoriser à prendre le départ. Ils doivent maintenant se rapprocher des instances compétentes pour justifier ce qu’on leur reproche. L’an dernier, beaucoup disaient qu’il n’y en avait pas. J’ai été en Suisse, j'ai interpellé la FLD car on paie des droits de contrôle pour la crédibilité de notre sport. Je ne vois pas l’intérêt pour des jeunes de prendre des risques avec leur santé pour, au final, pas grand-chose. Ils ne sont plus dans le peloton. On m’a imposé de les retirer et ça a été fait. Le Tour se poursuit avec des coureurs en règle, en conformité", conclut Frédéric Théobald dans l'émission Le Replay.

Malgré cette onde de choc, la course continue, comme l'a indiqué le président du Comité régional de cyclisme des îles de Guadeloupe, et se clôture ce dimanche avec une dernière étape pour les sprinteurs de 144 kilomètres entre Pointe-à-Pitre et Baie-Mahault. Après une semaine de course haletante, c'est un coureur de la formation Nu Colombia, le Colombien Andrés Camilo Ardila, qui est en tête du classement général après avoir remporté l'étape reine de cette 74e édition ce samedi, avec l'arrivée au sommet de Baillif. Passé dans les rangs de la formation UAE Emirates-XRG, le coureur de 26 ans s'envole vers un sacre puisqu'il compte près d'1 minute 20 sur son dauphin, le Français Stéfan Bennett (Martinique), et plus d'1 minute 30 sur un autre Français, Axel Taillandier, de l'équipe Madras Capesterre Belle-Eau.

 

 

Luc Leblanc : "Il est facile de critiquer depuis un studio parisien..."

Luc Leblanc a contacté ce dimanche Cyclism'Actu et voilà son message : "J'y vais depuis 12 ans pour RCI, la radio alors je sais que vous, Cyclism'Actu, vous allez relayer mon message. Je veux aujourd’hui prendre la parole pour exprimer un sentiment qui m’habite depuis longtemps, partagé par beaucoup ici en Guadeloupe : notre passion pour le cyclisme est trop souvent ignorée, voire méprisée, depuis l’Hexagone. Chaque année, le Tour cycliste international de la Guadeloupe est un événement majeur pour notre île. Ce n’est pas seulement une course. C’est un moment de ferveur populaire, de communion entre les générations, un élan d’enthousiasme et de passion que peu d’événements sportifs sont capables de susciter. Ici, le vélo est une culture, un mode de vie, une fierté.

Et pourtant, où sont les caméras des grandes chaînes nationales ? Où sont les journalistes qui se bousculent pour couvrir les étapes, interviewer les coureurs locaux, raconter les exploits, les sacrifices et la sueur de ceux qui se battent sur nos routes brûlantes ? Ils ne viennent pas. Ils ne voient pas. Et pourtant, ils jugent.


 

"Je lance un appel. Venez voir. Venez comprendre. Venez ressentir."

Il est facile de critiquer depuis un studio parisien, sans jamais avoir mis les pieds sur la route de Saint-Claude ou dans la montée de Sofaïa, sans avoir ressenti l’ambiance incandescente d’un final à Baie-Mahault, ni entendu les encouragements vibrants d’un peuple qui vibre pour ses coureurs. Le Tour de Guadeloupe est bien plus qu’une épreuve cycliste : c’est un miroir de notre âme.
Ce silence des médias nationaux n’est pas anodin.

Il reflète un manque de considération chronique pour les territoires ultramarins, comme si ce qui se passe en dehors de l’Hexagone n’avait pas la même valeur. Mais nous existons. Nous brillons. Et nos coureurs sont valeureux, parfois plus que ceux qu’on voit dans les grandes courses, car ils se battent avec moins de moyens, mais avec un cœur immense. Je lance un appel. Venez voir. Venez comprendre. Venez ressentir. Et vous verrez que le cyclisme guadeloupéen mérite toute votre attention, votre respect, et surtout, votre reconnaissance. Car tant qu’on ne regarde pas avec les yeux du cœur, on ne voit rien."

Publié le par Esteban DA COSTA

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