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Rodrigo Beenkens : «Les coureurs belges peuvent gagner partout»

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Mis à jour le par Arthur DE SMEDT
Photo : @Cyclism'Actu / CyclismActu.net / @RTBF

Quelques semaines après son partenaire de la RTBF Cyril Saugrain, c'est au tour de Rodrigo Beenkens de se prêter au jeu de l'entretien sur Cyclism'Actu ! Légendaire commentateur chez nos amis et confrères de la télévision belge, chez qui il a fait vivre pas moins de 30 Tour de France et la plupart des classiques belges depuis 1990, cet amoureux du cyclisme et du football a livré à Cyclism'Actu son regard d'expert sur l'année cycliste 2023: ses moments marquants, son avis tranché sur le meilleur coureur de la saison et les résultats du Vélo d'Or, la période dorée du cyclisme belge, les pépites tricolores, le retour de Julian Alaphilippe, les choix de Wout Van Aert, ses envies pour l'année 2024... de nombreux sujets ont été abordés avec cette grande figure de la Belgique, qui en a profité pour glisser un petit mot à nos lecteurs français. "C'est toujours un plaisir et un honneur de parler au public français. Ne le dites pas trop fort, mais la France est quand même belle !".

Rodrigo Beenkens... au micro de Cyclism'Actu !

 

 

Vos moments marquants de la saison 2023 ?

"C'est très subjectif comme question. Il faut pouvoir distinguer l'exploit sportif de l'exploit purement physique, mental, et de ce qui est peut-être l'essentiel dans notre métier : le côté émotionnel. C'est vrai je suis un peu plus attiré par ce dernier... Je voudrais retenir quatre images fortes sur la saison."


La démonstration de Tadej Pogacar sur le Tour des Flandres

"De manière chrononlogique, je citerai d'abord Tadej Pogacar sur le Vieux Quaremont. Sur le Tour des Flandres, j'avais déjà vu beaucoup de choses. Mais là, ce que Pogacar a fait... Je n'avais jamais vu ça. Il était au-dessus du lot, avec un telle puissance. On avait l'impression qu'il volait sur les pavés."

 

La dextérité de Mathieu van der Poel sur Paris-Roubaix

"Ma deuxième image arrive une semaine plus tard, avec Mathieu van der Poel sur Paris-Roubaix. Ça aurait pu être la crevaison de Wout Van Aert, car j'aurais rêvé d'un sprint à deux sur le vélodrome. Mais ce que je retiens, c'est lorque Mathieu évite ce plot dans le virage d'un des derniers secteurs. Je pense que trois coureurs sur quatre seraient tombés. Il sait qu'il va gagner, il y a une forme de déconcentration, et la façon dont il récupère sa machine... C'était magique. Ça confirme ce qu'on savait et ce qu'on verra encore plus tard aux Mondiaux : c'est tout simplement le meilleur pilote du monde ! Il fait ce qu'il veut avec un vélo."

 

Le doublé de Remco Evenepoel sur Liège-Bastogne-Liège

"Ma troisième image est un peu chauvine : la deuxième victoire de Remco Evenepoel sur Liège-Bastogne-Liège. Je la cite car c'est le grand Monument en Belgique francophone. Evidemment, on aurait préféré que Pogacar ne tombe pas sur les routes wallonnes, dans un état lamentable dont on était pas très fiers... On aurait voulu avoir ce duel, que l'on a toujours pas eu à ce jour entre les deux. Mais enfin, c'était tout de même très impressionnant, d'autant plus avec la ferveur du public belge, qui a attendu ça très longtemps à quelques exceptions près. Il faut se rendre compte que c'était quelque chose qui était devenu plus que rarissime."

 

La puissance d'Arnaud De Lie dans le sprint du GP de Québec

"Et enfin mon dernier élément... Vous savez, en Belgique on manque de bons coureurs wallons francophones. La Wallonie est à la traîne par rapport à la Flandre, au Limbourg, et ce n'est pas neuf. Si en Belgique francophone, le cyclisme est une passion, plus au nord, c'est une religion. Toute la nuance est là. Donc le fait de voir arriver un garçon comme Arnaud De Lie est très intéressant. Ce qui m'a impressionné, c'est ce sprint au Canada (GP de Québec). Ça ne m'était plus arrivé depuis une dizaine d'années de revoir entre cinq et dix fois les 300 derniers mètres d'une arrivée. Là où il se trouve à 300m, c'est impossible. Ses 200 derniers mètres sont d'une puissance extraordinaire. Ça me fait dire qu'aujourd'hui, sur ce type d'arrivée en faux plat montant, il est peut-être déjà le meilleur du monde."

Publié le par Arthur DE SMEDT

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