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Mathieu van der Poel, Roi des pavés... et dans l'Histoire !

Paris-Roubaix
Mis à jour le par Arthur DE SMEDT
Photo : @parisroubaix

Rien ni personne ne pouvait résister à Mathieu van der Poel et à la formation Alpecin-Deceuninck ce dimanche ! Déchaîné et comme prévu au-dessus du lot sur les pavés de cette 121e édition, le champion du monde s'est offert un deuxième Paris-Roubaix consécutif sur le vélodrome de Roubaix à l'issue d'une course d'anthologie et d'un nouveau chef d'oeuvre en solitaire... de près de 60 kms ! Une attaque décisive dans le secteur d'Orchies avant d'infliger une correction à ses rivaux, le Néerlandais franchissant la ligne avec trois minutes pile d'avance sur... son coéquipier Jasper Philipsen, qui a réglé au sprint Mads Pedersen (Lidl-Trek) et Nils Politt (UAE Team Emirates) pour un nouveau doublé et un remake de la précédente édition.

Mathieu van der Poel en démonstration sur l'Enfer du Nord !

 

Alpecin-Deceuninck et MVDP dans l'Histoire !

Des écarts d'un autre temps et du jamais-vu depuis Johan Museeuw en 2002 (3'04"), pour une édition historique à plus d'un titre. Lancée à près de 150 kms de l'arrivée, la course ne s'est jamais arrêtée sous l'impulsion d'une équipe Alpecin-Deceuninck dominatrice, et le record de vitesse moyenne datant de 2023 a logiquement été battu, à plus de 47 km/h ! La formation néerlandaise est tout simplement la première dans l'Histoire à réussir l'exploit de remporter les trois premiers Monuments de la saison, après Philipsen sur Milan-San Remo et MVDP sur le Tour des Flandres. De son côté, Van der Poel devient le premier coureur à réussir à conserver son titre depuis Tom Boonen (2008-2009), le premier depuis Cancellara en 2013 à faire le doublé après le Ronde, et enfin le sixième champion du monde à lever les bras dans le vélodrome, le dernier étant Peter Sagan en 2018 !

 

Alpecin-Deceuninck fait le ménage dans le peloton... 35 coureurs pour la gagne avant même Arenberg !

Le premier gros mouvement de course survient à 150 kms de l'arrivée. Après les trois premiers secteurs, le peloton explose totalement, avec même des bordures de retour sur l'asphalte ! L'équipe Alpecin-Deceuninck est en force, Mathieu van der Poel passe des relais. On retrouve seulement une trentaine de coureurs devant, et Mads Pedersen est même un temps piégé avant de revenir au forceps. Les choses se calment ensuite un peu, et ce qu'il reste du peloton finit par faire la jonction avec les 9 échappés. On a donc 40 hommes à l'avant, avec environ une minute d'avance sur un deuxième peloton avec les principaux battus ou malchanceux du jour, à savoir Laporte, Lampaert, Naesen, Lazkano... tandis que Laurenz Rex chute à nouveau bêtement et fait un soleil sur un terre-plein central, avant d'abandonner.

La situation est désormais limpide, et la formation de MVDP continue son pressing, en mode rouleau-compresseur. Les battus ne reviendront pas et sont repoussés à près de deux minutes à 120 bornes de l'arrivée. On n'a donc déjà plus qu'une grosse trentaine de coureurs en lice pour la gagne à peine la mi-course passée, alors que les plus gros secteurs sont encore à venir ! On assiste à une course folle ce dimanche. Parmi les favoris encore présents, on retrouve Van der Poel, Philipsen, Pedersen, Küng, Pithie, Degenkolb, Politt, Pidcock, Waerenskjold, Page... A noter que Joshua Tarling (INEOS Grenadiers) a été exclu par les commissaires pour s'être accroché à sa voiture après une crevaison.

 

La chicane sans problème, MVDP se montre dans Arenberg, Küng et Politt s'échappent

On approche à toute vitesse des 100 derniers kms, la vitesse moyenne étant encore supérieure à 50 km/h après trois heures de course ! Le secteur 20 d'Haveluy à Wallers, qui précède celui de la Trouée d'Arenberg, est entamé en tête par les Lidl-Trek et fait encore mal à tous les coureurs de tête. La suite, c'est un véritable sprint pour aborder la fameuse chicane de la discorde en tête ! Mais grace à l'écrémage réalisé auparavant, tout se passe très bien, pas de polémique en vue sur ce plan. Mads Pedersen passe en tête, mais c'est ensuite Mathieu van der Poel qui accélère et fait exploser le peloton ! Seuls trois coureurs parviennent à accrocher la roue du champion du monde, à savoir Pedersen, Philipsen et le surprenant Mick van Dijke.

Derrière ce quatuor, les poursuivants s'organisent notamment sous l'impulsion des Groupama-FDJ, avec Stefan Küng et Laurence Pithie. Ce groupe de 10 finit par boucher les quelques secondes, 14 hommes sont donc à l'avant à 90 bornes de l'arrivée, tandis que Philipsen doit s'arrêter pour une crevaison. Au moment où le Belge revient, c'est cette fois Pedersen qui crève, suivi par Jordi Meeus ! Le Danois met du temps à être dépanné et perd beaucoup de temps. Devant, l'entente n'est pas bonne et un trio se fait la malle avec Stefan Küng, Nils Politt (UAE Team Emirates) et Gianni Vermeersch (Alpecin-Deceuninck). Trente secondes plus loin, le groupe Van der Poel se regarde, ce qui favorise le retour des retardés et du groupe Pedersen.

 

Mathieu van der Poel, trop fort, lancé vers un numéro en solitaire de 60 kms

La situation est donc à nouveau très claire dans le secteur 17 d'Hornaing à Wandignies, le plus long du jour avec ses 3,7 kms : trois hommes à l'avant, Vermeersch ne collaborant logiquement pas avec Küng et Politt, avec une demi-minute sur un petit peloton reformé d'une trentaine de coureurs. Lidl-Trek assure la poursuite puis Mads Pedersen met en route dans le secteur 15 de Tilloy à Sars-et-Rosières. Une accélération qui condamne le trio de tête, on assiste à un regroupement général et à un moment de répit bien mérité et compréhensible . Le petit peloton souffle avant un final qui s'annonce passionnant.

Et ça bouge d'ailleurs dès le secteur 13 d'Orchies... avec l'inévitable Mathieu van der Poel ! Le Néerlandais surprend ses rivaux et part en solitaire à 60 kms de l'arrivée... pour son habituel numéro ? A la sortie du secteur, MVDP compte 10 secondes sur une vingtaine de poursuivants qui ne s'entendent pas et semblent déjà résignés. Philipsen et Vermeersch jouent les chiens de garde derrière et découragent toute tentative de relance. 15, 20, puis 30 secondes, l'écart grimpe inexorablement. Sur les pavés, tout semble trop facile pour le champion du monde, lancé vers un nouveau chef d'oeuvre en solo.

 

MVDP injouable, Pithie chute

Une nouvelle démonstration individuelle et collective qui se confirme dans Mons-en-Pévèle, le 2e des trois secteurs classés 5* de la journée. Van der Poel vole et repousse ses poursuivants à près de deux minutes alors qu'on entre dans les 50 derniers kms ! Et pourtant, les costauds donnent tout derrière, un quintet avec Philipsen, Pedersen, Küng, Pithie et Politt faisant la différence sur le reste du commun des mortels. Le seul suspense, à moins d'un énorme incident - ce que l'on ne souhaite pas - ou d'une véritable défaillance - ce qui paraît improbable - devrait donc résider dans l'attribution des places sur le podium.

Qui aura le privilège de monter aux côtés du champion du monde ? Les 5 poursuivants semblent bien partis et creusent sur un groupe de chasse d'une dizaine de coureurs, dont Pidcock. Mais Pithie part à la faute et chute assez fort à l'entrée d'un secteur pavé, à 30 bornes de la ligne ! Un fait de course malheureux et à l'image de sa saison sur les Classiques pour le jeune Néo-Zélandais, encore impressionnant ce dimanche mais qui finit à chaque fois par craquer. Il repart cependant assez rapidement et tente de revenir, naviguant à 20 scondes de ses anciens compagnons.

 

Le triomphe de Van der Poel et d'Alpecin-Deceuninck !

Dans le célèbre enchaînement Camphin-en-Pévèle / Carrefour de l'Arbre, Van der Poel porte son avance à près de trois minutes, une correction ! Un écart plus vu depuis la victoire de Johan Museeuw en 2002 (3'04"). Derrière, le quatuor reste solidaire, tandis que Pithie a vu le retour et le renfort de Gianni Vermeersch, à environ 30". Les Alpecin-Deceuninck sont déchaînés puisque c'est désormais Philipsen qui attaque à 12 bornes du but ! Dans les roues depuis de nombreuses minutes, le Belge tente de faire la différence pour signer le même doublé que l'an passé. Seul Stefan Küng craque et perd le contact.

Les positions n'évoluent ensuite plus jusqu'à l'arrivée sur le vélodrome. Mathieu van der Poel a tout le temps et le loisir de célébrer cette victoire et ce doublé qui le font rentrer un peu plus dans l'Histoire de son sport. Derrière, le jeu du chat et de la souris commence pour le trio de chasse. Nils Politt, se sachant moins rapide, tente de surprendre ses deux rivaux sans succès. Logiquement plus frais que Pedersen, Philipsen vient décrocher une nouvelle 2e place et offre encore un doublé à Alpecin-Deceuninck, bien trop forte ce dimanche. Pedersen monte malgré tout sur son 1er podium à Roubaix. Les coureurs arrivent exténués et les uns après les autres après cette course d'anthologie disputée à plus de 47 km/h de moyenne, nouveau record !

Publié le par Arthur DE SMEDT

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