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Michael Woods va prendre sa retraite : «Le prix payé sur ma santé...»

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Mis à jour le par Paul-Antoine STEVENIN
Photo : Sirotti

Après Alexander Kristoff (Uno-X Mobility), Giacomo Nizzolo (Q36.5 Pro Cycling Team) ou encore Rafal Majka (UAE Team Emirates XRG), c'est un nouveau grand nom du cyclisme qui a annoncé mettre un terme à sa carrière à l'issue de la saison 2025. En effet, Michael Woods a annoncé quitter les pelotons professionnels dans quelques semaines après plus de dix ans de carrière et un palmarès composé de certaines des plus grandes courses du calendrier professionnel. Triple vainqueur d'étape sur le Tour d'Espagne (en 2018, 2020 et 2024), vainqueur au sommet du Puy de Dôme lors du Tour de France 2023, le champion du Canada accumule également les places d'honneurs, que ce soit sur les Championnats du Monde ou sur Liège-Bastogne-Liège, où le vétéran canadien empile les top 10. A 38 ans, le Canadien tire donc sa révérence, ayant désormais d'autres aspirations et d'autres préoccupations que celles d'un cycliste professionnel.

Michael Woods triple vainqueur sur La Vuelta

 

"J’évite d’embrasser mes enfants..."

Sur le site de sa formation, l'équipe Israel Premier Tech, Michael Woods est revenu sur ses 10 années de carrière et sa fierté en tant que cycliste professionnel : "Chaque fois que je cours, je ressens une immense chance de pouvoir le faire, car c’est véritablement un luxe, construit par notre propre créativité. Parcourir la France à vélo, pendant que littéralement des milliards de personnes regardent, c’est mon travail — et c’est dingue. Ce qui me permet de nourrir ma famille et de mettre un toit sur ma tête, c’est de pédaler 30 000 à 35 000 kilomètres par an, à travers le monde entier, pour le divertissement des autres."

 "Aussi chanceux ai-je été de faire ce métier, il a aussi son revers. Je l’ai souvent souligné au fil du Tour, le cyclisme est un sport ridiculement dangereux." Le Canadien avait en effet déjà souligné les risques du métier sur son blog, proposant des solutions pour augmenter la sécurité des coureurs en course. Malgré tout, le Canadien n'est plus prêt à faire les sacrifices inhérents au statut de cycliste professionnel : J’en suis à 11 ans de carrière professionnelle, et deux autres comme amateur. Le prix payé sur ma santé est considérable, et le temps passé loin de ma famille est immense. Être père, en particulier, m’a montré à quel point être l’un des meilleurs coureurs du monde est incompatible avec le fait d’être un bon père. Contrairement à beaucoup d’autres sports, le cyclisme professionnel, avec son calendrier interminable, exige un engagement total. Depuis cinq ans, j’évite d’embrasser mes enfants quand je vais les chercher à l’école, pour limiter les risques de tomber malade avant une course. C’est étrange. Bien souvent, je dors dans une autre chambre, séparé de ma famille, pour optimiser mon sommeil. Chaque aspect de ma vie a été scruté et analysé pour maximiser mes performances à vélo."

Il est donc temps pour le Canadien de raccrocher, sans pour autant mettre de côté sa vie de sport, qu'il poursuit depuis de nombreuses années déjà : "Cette quête totale, je l’ai aimée et je ne regrette rien — mais ce n’est pas quelque chose qu’on peut maintenir indéfiniment. Cette concentration maximale m’a mené à une médaille de bronze aux Championnats du monde, une deuxième place sur un Monument, et une victoire d’étape sur la plus grande course du monde. J’ai réussi à devenir l’un des meilleurs cyclistes du monde, et ce parcours, j’en suis incroyablement fier. Mais comme on dit, toutes les bonnes choses ont une fin. J’ai encore de grandes ambitions et des projets pour les prochaines années, qui m’amèneront à explorer de nouveaux horizons dans les sports d’endurance. Mais, pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, j’ai pris la décision de prendre ma retraite du cyclisme professionnel sur route à la fin de cette saison."

Publié le par Paul-Antoine STEVENIN

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