Michael Matthews : «Je ne savais pas si j'allais mourir ou pas...»
RouteLorsque l'on se penche sur la saison 2025 de Michael Matthews (Team Jayco AlUla), les résultats sont plus que satisfaisants. Vainqueur d'Eschborn-Francfort et champion du monde du relais mixte, l'Australien a également enchaîné les places d'honneur sur les plus grandes courses du calendrier telles que Milan-San Remo, l'Amstel Gold Race ou encore le Grand Prix de Québec. Pourtant, "Bling" a connu certainement l'un des moments les plus compliqués de sa carrière, avec une embolie pulmonaire contractée durant sa préparation au Tour de France et qui lui a fait craindre le pire. Mais, après plusieurs semaines de rééducation, l'Australien est revenu et a prolongé son contrat avec la formation Jayco AlUla, écartant toute possibilité de retraite. Auprès de Cyclingnews, l'ancien maillot vert du Tour de France est revenu sur ces moments difficiles et sur la suite de sa carrière, lui qui rêve toujours de lever les bras sur la Primavera, Milan-San Remo.
Michael Matthews vainqueur d'Eschborn-Francfort
"C'est une seconde opportunité pour moi"
A 35 ans, Michael Matthews est désormais prêt pour un nouveau chapitre de sa carrière : "Je ne bois pas, et je ne fais pas la fête. Je ne fais pas ce qui fait probablement vieillir plus vite que d’habitude, donc peut-être que ça m’a aidé à rester jeune et à rivaliser avec ces jeunes talents qui émergent. J’ai toujours l’impression d’avoir 25 ans et de profiter de ma seconde jeunesse. Je continue à attaquer mes coéquipiers à l’entraînement, et c’est généralement moi qui veux faire l’entraînement supplémentaire. La motivation est toujours là, et j’ai un immense sourire sur le visage à chaque fois que je me lève le matin."
Et ce chapitre, l'Australien l'aborde avec philosophie et calme : "Les problèmes de santé que j’ai eus cette année ont évidemment été une énorme frayeur, mais en même temps, j’ai l’impression qu’ils m’ont donné une seconde chance au cyclisme. J’ai l’impression que c’est une renaissance de ma carrière. Mon nouveau contrat me donne aussi une motivation supplémentaire. Honnêtement, je pense qu’il y a de plus grandes choses à venir." Pourtant, après ce qu'il a vécu, le spinteur de la Jayco AlUla aurait pu abandonner, tant son embolie pulmonaire a mis en danger beaucoup plus que simplement sa carrière : "C’était probablement l’une des choses les plus effrayantes que j’aie jamais eues à affronter de ma vie. J’étais soudainement à l’hôpital, et je ne savais pas si j’allais mourir cette nuit-là ou survivre. Les médecins ont dit que si j’avais continué à m’entraîner, je me serais suicidé en deux jours. J’ai l’impression que c’est une seconde opportunité pour moi dans le cyclisme parce que j’ai réalisé que ma carrière aurait pu être terminée."
Son objectif, quant à lui, n'a pas changé. Son rêve est toujours de pouvoir lever les bras sur la Via Roma : "Je suppose que j’ai une relation d'amour-haine avec Milan-San Remo. C’est évidemment une course qui me convient, et c’est évidemment une course que j’ai bien faite par le passé, mais elle a aussi été cruelle envers moi. Il faut juste que ses cartes tombent dans la bonne direction, c’est une vraie loterie, mais ça ne s’est jamais passé comme je l’ai voulu."
Publié le par Paul-Antoine STEVENIN