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Matteo Sobrero : «On a perdu l'aspect humain dans le cyclisme..»

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Mis à jour le par Paul-Antoine STEVENIN
Photo : Sirotti

Après deux saisons chez Red Bull-Bora-Hansgrohe, Matteo Sobrero va découvrir un nouvel environnement au sein de l'équipe Lidl-Trek. Deux équipes de haut niveau, qui visent des résultats aussi élevés que ce que leur budget les laisse espérer, et qui cherchent à optimiser tous les détails de la course pour pouvoir faire la différence. C'est en tout cas ce qu'observe le rouleur Italien qui a vu la différence après l'arrivée de Red Bull au sein de l'équipe allemande. Dans un entretien avec Bici.pro, le coureur de 28 ans a exprimé ses regrets sur le cyclisme moderne, qui "perd l'aspect humain".

Matteo Sobrero, vainqueur d'étape sur le Giro 2022

 

"Des sacrifices sont faits pour atteindre la limite..."

Matteo Sobrero n'est pas naïf, les équipes avec le plus gros budget sont souvent celle qui performent le mieux. Mais selon lui, cela peut se faire au détriment de l'aspect humain : "Ce qui est génial avec le cyclisme, c’est que les gros investissements poussent tout et tout le monde vers le haut, l’inconvénient est que vous perdez un peu l’aspect humain. Aujourd’hui, les équipes comptent près de 200 personnes : il y a des gens que l’on voit au premier camp d’entraînement en octobre et que l’on ne revoit plus le reste de l’année."

A cela s'ajoute l'homogénéité des équipes du peloton, qui pousse les mastodontes du cyclisme à chercher des gains marginaux, souvent au niveau de la nutrition : "De nombreuses équipes ont maintenant des chiffres similaires. Ineos Grenadiers a été le premier à prendre des mesures massives en matière de nutrition, puis Visma-Lease a Bike est allé plus loin, et les autres ont progressivement emboîté le pas. Mais chez Red Bull, tout est [mesuré] au gramme près."

Le risque désormais, comme ça a pu être le cas pour Leo Hayter, c'est de ne pas supporter la pression constante dans les grosses équipes du peloton : "Il y a des cyclistes qui sont plus touchés par cela et d’autres qui sont moins touchés. Des sacrifices sont faits pour atteindre la limite, mais le risque est de finir par s’épuiser. C’est au psychologue de les empêcher de franchir cette fine ligne entre la perfection et l’épuisement."

Publié le par Paul-Antoine STEVENIN

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