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Marcel Kittel : «Je redoute que le cyclisme actuel ne soit pas propre»

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Mis à jour le par Titouan LABOURIE
Photo : Sirotti

Vainqueur de 14 étapes sur le Tour de France, Marcel Kittel a quitté les pelotons en 2019. Invité du podcast Domestique pour évoquer la question du dopage, l’ancien sprinteur allemand – toujours très attentif à l’évolution de son sport – estime que le cyclisme actuel est loin d’être totalement sain. Depuis des décennies, le cyclisme reste rattrapé par le spectre du dopage, les affaires restent rares mais continuent d’éclore, comme celle de l’Espagnol Oier Lazkano, suspendu provisoirement le 30 octobre après des anomalies détectées dans son passeport biologique. Une nouvelle qui n’a pas surpris Marcel Kittel, aujourd’hui âgé de 37 ans.

Quand Marcel Kittel était coureur...

 

"Il ne faut pas être naïf..."

"Je ne crois pas que le cyclisme soit propre actuellement, absolument pas. Il faudrait vraiment être ignorants sur les faits", a-t-il déclaré. "Il faut regarder ce sport avec honnêteté, y compris en tant que fan. Et il y aura toujours des gens qui essaieront de tromper le système. Nous devons juste être sûrs de sauvegarder ce que nous avons et les progrès que nous avons faits et nous assurer que ce ne soit que des cas isolés et pas un système de dopage généralisé comme nous avions dans les années 90."

Des paroles d’autant plus marquantes que Kittel se souvient de ses débuts en 2011, lorsqu’il croisait sur les routes des spectateurs "déçus" qui allaient jusqu’à "cracher" sur les coureurs. "Et moi, jeune coureur, je me demandais : qu’est ce qui se passe, quel rapport avec moi ?" Aujourd’hui encore, il estime que la tentation de tricher persiste, nourrie par une pression toujours plus forte dans un sport où les enjeux financiers n’ont jamais été aussi importants et où certains espèrent, en se dopant, "améliorer leur vie".

Kittel nuance toutefois son propos, refusant de discréditer l’ensemble des performances actuelles : "Les cyclistes réalisent des prouesses. La périodisation de l’entraînement, la planification des courses, tout ce qui les entoure, l’innovation, tout cela se concrétise le jour J. Tout est parfaitement timé pour leur moment, ce sont des coureurs de classe mondiale et même plus. On pourrait parfois être moins exigeant, et il faut aussi savoir célébrer le talent. Mais attention, il ne faut pas être naïf."

Publié le par Titouan LABOURIE

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