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Thomas Voeckler : «Je ne m'interdis rien pour l'avenir...»

ITW / Le Mag
Mis à jour le par Nicolas GAUTHIER
Photo : @Cyclismactu / CyclismActu.net

Sélectionneur à succès de l'équipe de France depuis juin 2019, Thomas Voeckler va vivre une année 2024 importante et particulière sur le plan sportif, avec bien sûr les traditionnels Championnats d'Europe et Championnats du monde, qui auront respectivement lieu dans le Limbourg (Belgique) et à Zurich (Suisse), mais aussi - et peut-être surtout - les Jeux olympiques de Paris 2024 ! À quelques mois de cet évènement hyper important et qu'il a déjà bien en tête, le Véndéen d'adoption a accordé un entretien à Cyclism'Actu pour parler de l'équipe de France. Et comme on ne pouvait bien sûr pas ne pas questionner le consultant de France Télévisions -  et occasionnellement de la Chaîne L'Équipe - sur l'actualité de son sport, Thomas Voeckler a également évoqué l'exercice 2023 et donné son avis sur quelques sujets d'interêt en vue de 2024. Un long entretien à regarder et lire ci-dessous.

Thomas Voeckler... entretien avec et sur Cyclism'Actu !

 

"Le triplé de la Jumbo-Visma sur La Vuelta, ça n'est pas aberrant"

Quels sont les enseignements principaux que vous retenez de la saison 2023 ?

Ce que je retiens avant tout, c'est la continuité dans la domination des mêmes coureurs, mais plutôt dans le bon sens. En termes d'attractivité et de spectacle, c'est une bonne chose que les stars actuelles soient là du début à la fin de l'année. C'est bien sûr plus dur pour les adversaires de ces quelques coureurs de trouver un moyen de faire des résultats, mais il y a clairement du beau spectacle.

 

Deux équipes sont clairement au-dessus du lot, Jumbo-Visma et UAE Team Emirates, et on sent un certain désarroi au sein des autres équipes, qui ont beaucoup de mal à rivaliser.

Ces deux équipes ont les meilleurs coureurs et elles les rendent meilleurs, donc je comprends que ce soit difficile pour les autres. Il faut trouver des leviers de motivation, avoir des objectifs élevés mais pas non plus croire au Père Noël, et puis ne surtout pas se décourager parce que ce sont certes les meilleures formations mais elles peuvent être concurrencées. Ça ne va pas se faire en deux semaines, mais il ne faut pas baisser les bras. Je comprends qu'on puisse se dire que c'est foutu d'avance, mais il y a toujours moyen de s'illustrer.

 

Comment avez-vous accueilli le triplé de la Jumbo-Visma sur le Tour d'Espagne ? De leur côté, les fans de cyclisme ont globalement eu du mal avec cela...

Ça ne me choque pas plus que ça car ce sont les meilleurs. On n'avait pas besoin de ce Tour d'Espagne pour savoir qu'en l'absence de Pogacar et avec le mauvais jour connu par Evenepoel, ils étaient les plus forts. Ce ne sont pas des coureurs inconnus qui ont fait ça. Pour moi, ça n'est donc pas aberrant, mais c'est clair qu'en termes de spectacle, ce n'est pas le plus réjouissant.

 

"Julian Alaphilippe n'a pas non plus 36 ans..."

Champion du monde sous vos ordres en 2020 et 2021, Julian Alaphilippe reste sur deux saisons compliquées. Le voyez-vous revenir à son meilleur niveau ?

Après une année tronquée comme celle de 2022, il faut du temps pour retrouver son meilleur niveau. Cette saison, je pense qu'il sentait qu'il n'était pas à son meilleur niveau. On l'a vu faire des courses au panache, et notamment sur le Tour de France avec beaucoup d'échappées. Il prenait le créneau où il pouvait s'exprimer car il se sentait un peu trop juste pour faire autre chose. Après, Julian Alaphilippe n'a pas non plus 36 ans et ça ne fait pas si longtemps que ça qu'il était parmi les meilleurs coureurs du monde. Je ne sais pas s'il reviendra à la domination qui était la sienne, mais il est en tout cas capable, et sans aucun problème, d'être bien meilleur qu'il ne l'a été en 2023.

 

Après des mois et même des années aussi compliquées, comment faire pour se remettre en condition de se battre avec les meilleurs ?

Chaque cas est particulier et chaque coureur a une source dans laquelle il va puiser sa force et sa motivation. Il faut activer ces leviers-là. Et puis, ce qui joue beaucoup aussi, c'est l'équipe dans laquelle on court. C'est important d'avoir la confiance de l'entourage, et si on sent qu'on n'a pas tout le groupe derrière soi, y compris les chefs, ça n'aide pas. Je pense que vous voyez de quoi je veux parler...

Publié le par Nicolas GAUTHIER

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