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Adrien Maire : «J'ai découvert un super gars, Victor Lafay»

INTERVIEW
Mis à jour le par Jules STEPHO
Photo : @Cyclismactu / CyclismActu.net

À 24 ans, Adrien Maire est l’un des jeunes visages les plus prometteurs du cyclisme français. Révélé en 2025 avec plusieurs tops 10 et une première victoire au Tour de Grèce, le Niçois ne cesse de franchir les paliers au sein de l’ambitieuse équipe Unibet Rose Rocket. Entre rêves assumés, montée en puissance et arrivée de recrues de calibre mondial, il aborde 2026 avec l’envie de se mesurer au meilleur niveau. Objectifs, ambitions, Tour de France, Paris–Nice, progrès personnels, le grimpeur s’est confié sans filtre. Dans un entretien exclusif accordé à Cyclim’Actu, Adrien Maire revient sur sa progression et dévoile ses attentes pour la saison à venir.

 

"Lever les bras pour la première fois, c'était un vrai cap à franchir pour moi"

Bonjour Adrien, merci de nous accorder de ton temps pour cette interview. Comment se passe ton début de préparation hivernale ?

J’ai remis le nez dans le vélo il y a quelques jours, après une petite coupure qui m’a vraiment fait du bien. Ça m’a permis de penser à autre chose, de faire des trucs que j’aime et de recharger les batteries. On a eu un petit stage avec l’équipe pour se remettre en route avant la saison 2026. Maintenant j’ai hâte de reprendre l’entraînement, de voir ce que l’année prochaine me réserve, d’aller en stage, d’apprendre à mieux connaître mes nouveaux coéquipiers…

 

Tu as été auteur d’un bon exercice 2025, avec pas mal de résultats. Quel recul prends-tu sur cette saison ?

Oui, j’ai signé pas mal de top 10, de podiums et j’ai levé les bras pour la première fois au Tour de Grèce. C’était un vrai cap à franchir, et je suis content de l’avoir passé. L’année prochaine, j’aimerais continuer dans cette dynamique, monter encore d’un cran. Pourquoi pas aller chercher un classement général ou gagner à nouveau. J’aimerais aussi faire une belle place au général sur une course WorldTour, je trouve pas ça déraisonnable. Si je mets tout en place pour y arriver, je pense que c’est à ma portée.

 

"L'équipe a fait un gros mercato, on est dans un autre monde maintenant"

Toi qui vises une première victoire au classement général, tu étais bien placé sur le Tour de Langkawi avant d'abandonner lors de la 8e étape. Qu'est-ce qu’il s’est passé ?

La Malaisie m’a grignoté. Pendant huit jours, on s’est battu pour le podium, on n’était qu’à six secondes de la victoire. Et puis le dernier jour, je suis tombé malade. J’ai commencé à vomir le matin et j’ai pas pu aller au bout de l’étape. C’était l’étape clé, donc forcément j’étais hyper déçu, c’était une vraie chance de décrocher mon premier podium en 1.Pro. Mais bon, on sait qu’en Asie ça peut arriver, même en faisant attention, en respectant les gestes barrières et en essayant de manger le plus proprement possible.

 

Pour parler de ta formation, Unibet Rose Rocket, vous avez réalisé un gros mercato, avec des arrivées comme Dylan Groenewegen ou Wout Poels. Comment tu te sens dans ce projet qui prend de l’ampleur ?

On voit vraiment qu’on a passé un cap avec ces signatures. J’ai aussi découvert un super gars, Victor Lafay. Et puis on a de très bons jeunes dans l’équipe, avec un sacré potentiel, qui ont vraiment marché fort cette année. Avec des coureurs expérimentés qui performent toujours comme Groenewegen ou Poels, ça va être du donnant-donnant : plus de visibilité pour l’équipe, plus de résultats, et derrière ça se transforme en points UCI pour continuer à grimper au classement.

 

"Le Tour de France ? Bien sur que j'y pense"

Ces signatures s’accompagnent d’un objectif clair, participer au Tour de France 2026. Toi, comment tu te positionnes par rapport à ça ?

C’est un rêve qui paraissait très loin au début, quand les trois youtubeurs ont lancé l’équipe. Mais cette année, on a une vraie chance. J’ai pu assister à la présentation du Tour, et rien que d’être invité, ça te montre qu’on n’est plus très loin. Avec les malheureuses fermetures d’équipes et les cinq wildcards disponibles, on a de bonnes chances d’être pris. Les planètes sont en train de s’aligner, et c’est une bonne chose. Il faut parfois un peu de réussite pour aller au bout de ce genre de rêve.

 

Et toi personnellement, est-ce que tu souhaiterais y participer dès cette année, et est-ce que tu as des chances d’être sélectionné ?

Bien sûr que j’aimerais y être, c’est clairement un rêve de gosse. C’est la course à faire. Je vais tout donner pour être au top et me préparer à fond. Après, je ne sais pas vraiment quel pourcentage de chances j’ai, surtout avec les nouvelles recrues. Mais je ferai tout mon possible, et avec le statut de leader que j’ai réussi à gagner cette année, c’est quelque chose que je peux envisager si je continue de performer comme je l’ai fait cette saison.

 

En dehors du Tour de France, quels sont tes points de passage, tes objectifs majeurs pour 2026 ?

Alors, j’ai pas encore eu accès au calendrier. Je ne sais pas si on pourra aller sur Paris-Nice ou les Ardennaises, mais ce sont clairement des courses qui pourraient me correspondre. L’Amstel, la Flèche, Liège… ce serait incroyable de voir ce que ça donne, d’aller me confronter à ce niveau-là. Après, on sera aussi sur des courses qu’on connaît déjà, et cette fois on essaiera vraiment de jouer la victoire au général. Avec l’équipe qu’on a, c’est tout à fait réaliste. Maintenant, j’ai plus d’ambitions : je veux essayer de mettre la barre encore plus haut, et on verra jusqu’où ça me mènera.

 

"Je pense que les Ardennaises peuvent être des courses qui me correspondent bien"

Donc de ton côté, tu te sens tout à fait capable de t’aligner et d’être compétitif sur des courses WorldTour ?

Ça fait deux ans que je n’y ai pas goûté. J’aurais dû faire la Bretagne Classic, mais finalement on n’a pas pu y aller. Je sais que c’est un autre monde, c’est plus dur, ça court différemment, c'est plus tendu, ... Mais je suis quelqu’un de curieux, j’ai envie de voir ce que ça donne. J’ai déjà couru avec des mecs de très haut niveau, mais découvrir le WorldTour, c’est encore autre chose. Après deux années de formation, je pense que c’est le bon moment pour aller voir ce qu’est vraiment le plus haut niveau du cyclisme mondial.

 

En tant que Niçois, Paris–Nice peut être un gros objectif cette année ?

Clairement. Après le Tour de France, pour moi c’est Paris–Nice. C’est à la maison, j’y ai toujours assisté, et ça m’a d’ailleurs souvent embêté quand les routes fermaient pour les arrivées ! C’est vraiment mon deuxième plus gros objectif de carrière. Je ne sais pas encore si on pourra y participer ni si je serai sélectionné, mais quoi qu’il arrive, ce sera un passage obligé dans ma carrière. Et puis ce serait super intéressant de me tester sur une semaine avec les meilleurs du monde avant, peut-être, un Tour de France.

 

Pour conclure, qu’est-ce qui ferait pour toi une saison 2026 réussie ?

Pour moi, l’essentiel, ça restera toujours de prendre du plaisir. Si je m’amuse et qu’en plus les résultats suivent, j’aimerais vraiment monter sur la plus haute marche du podium d’un classement général. Et pourquoi pas aller chercher un top 10 sur une course WorldTour, ce serait complètement fou. C’est ambitieux, oui, mais après une phase d’adaptation, je pense que c’est quelque chose de possible.

Publié le par Jules STEPHO

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