Demi Vollering : «Evidemment, je venais pour mieux mais...»
Championnats du mondeSi Magdeleine Vallieres pouvait évidemment laisser exploser sa joie après être devenue à la surprise générale la première Canadienne championne du monde sur route, l'ambiance était logiquement moins à la fête du côté des grosses nations attendues pour jouer le titre mondial, à l'image des Pays-Bas. Comme l'an passé à Zurich, la meilleure Néerlandaise ne termine que 5e à Kigali ce samedi, et elle s'appelle Riejanne Markus, qui a été un peu trop juste pour accrocher le podium au sein du groupe d'outsiders qui a trompé la vigilance des favorites à l'issue d'une course assez folle. Alors qu'Anna van der Breggen a craqué assez vite, Demi Vollering a elle dû se contenter de la 7e place, la meilleure parmi le petit groupe de piégées qui n'a jamais pu rentrer sur la tête. A la limite dans le dernier tour, elle s'est bien accrochée et a mieux fini, même si la leader de la sélection batave venait forcément pour mieux.
Magdeleine Vallieres est la nouvelle championne du monde
"C'était une course folle. Evidemment, je venais pour mieux mais..."
"Je pense qu'on a très bien couru en équipe cette année, la communication était très bonne entre nous toutes. Je suis très fière de ça. Je pense que cette année, il n'y avait pas que nous en tant que favorites de la course. Dans le final, on voyait qu'il y avait plein de pays dans le groupe avec les plus fortes. Cela ne dépendait pas que de nous pour une fois, et cela a rendu la course un peu plus facile pour nous. Si je suis surprise ? Oui et non. C'est quelque chose qu'on voit un peu plus souvent dans le cyclisme féminin, ce n'est pas toujours les favorites qui gagnent", a expliqué avec philosophie Demi Vollering avant de revenir un peu plus en détail sur le déroulement très particulier de la course.
"C'était bien d'avoir Riejanne Markus devant. C'est dommage que nous ne soyons pas montées sur le podium au final. C'était une course folle. Le calme est resté longtemps, mais les tours se sont succédés. Quand le rythme s'est ouvert, tout le monde était immédiatement épuisé. Je me disais surtout : 'Attends, attends, attends'. Quand elles auront toutes tiré leurs flèches, peut-être qu'il y aura un moment pour moi. Parce que ces flèches coûtent cher ici. Si on tombe trop dans le rouge à plusieurs reprises, c'est difficile de récupérer. Le rythme cardiaque est élevé et reste élevé. On le voit clairement avec le groupe de favoris à l'arrière : on était toutes complètement épuisées au même moment. Il fallait juste être très consciente de son énergie aujourd'hui. C'est ce que je voulais faire, et je l'ai fait, mais avec le recul, ce n'était peut-être pas le bon choix. Evidemment, je venais pour mieux. Il faut toujours rêver d'être championne du monde et c'est ce que je fais. C'est une nouvelle année où ce rêve est un peu brisé pour moi, mais on va encore essayer les prochaines années", a-t-elle conclu, fataliste mais pas abattue.
Publié le par Arthur DE SMEDT