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Kévin Vauquelin : «Le Tour de Suisse, ça me rend serein»

Championnats de France
Mis à jour le par Noah VIGNAUD
Photo : @arkeabbhotels

À l'approche des Championnats de France de cyclisme sur route qui commencent ce jeudi, de nombreux coureurs rentrent dans leur période la plus importante de l'année, avec ces courses nationales mais surtout le Tour de France qui démarrera la semaine suivante. Kévin Vauquelin (ARKEA-B&B HOTELS) fait évidemment partie de ceux-là, lui qui arrive en grande forme après son formidable Tour de Suisse la semaine dernière. Bien qu'il ait frôlé la victoire, terminant à la 2e place derrière Joao Almeida (UAE Emirates Team-XRG), il se tourne à présent avec humilité et ambition vers ce mois décisif qui s'annonce. Dans un entretien pour le journal L'Equipe, il est revenu sur ses derniers mois, les attentes qui le suivent désormais et ses ambitions.

Kévin Vauquelin avait terminé 2e derrière Armirail en 2024

 

"Les 3 secondes de l'an passé, je les ai en travers"

Il explique d'abord en quoi ce Tour de Suisse lui a été bénéfique, notamment pour le chrono de ce jeudi : "Le Tour de Suisse a été une bonne préparation pour ces Championnats de France. Ça me permet de rester mentalement dedans, je n'ai pas le temps de redescendre, je suis sur ma lancée. Mes amis seront là cette semaine, je vais aussi pouvoir profiter de cette belle performance avec eux. Il faut profiter de ces moments rares dans une carrière. J'ai profité du maillot jaune, des moments à l'avant. Ça me permet d'être plus serein. J'ai fait de très bons efforts, peut-être plus d'efforts que prévu avec ce classement général. Le contre-la-montre de dimanche, c'était 30 minutes d'efforts et je pense que ça ne sera pas beaucoup plus jeudi aux France".

Plus spécifiquement sur l'épreuve chronométrée, il arrive confiant et revanchard après la déception de l'année passée : "Les trois secondes de l'an passé me restent dans la gorge (2e derrière Bruno Armirail). Je les ai en travers. C'est peut-être la plus grosse déception de ma carrière. J'avais déjà perdu un chrono pour trois secondes deux ans avant (au Tour du Luxembourg, derrière le Danois Mattias Skjelmose). Mais l'an dernier, c'était un objectif, c'était à la maison, en Normandie, j'avais beaucoup d'espérance. Trois secondes, sur plus de 45 minutes, on les trouve partout, chaque virage, chaque relance, chaque placement de tête. C'était peut-être ça la déception. J'ai essayé de peaufiner mon travail".

"Le maillot tricolore, ça peut être très fort. C'est une des courses qui m'anime le plus".

Il poursuit sur le Tour de France : "Au-delà du Championnat de France cette semaine, il y a aussi le contre-la-montre du Tour de France à Caen (9 juillet) qui me donne une grosse motivation supplémentaire, en plus du maillot tricolore. Le Tour passe chez moi, où je suis né, où mes parents habitent. J'aurai une grande ambition sur l'étape entre Bayeux et Vire (10 juillet), celle de Rouen (départ d'Amiens, 8 juillet) aussi. Passer avec le maillot tricolore, ça peut être très fort. C'est une victoire que tu peux étrenner sur toute une année, c'est une des courses qui m'anime le plus. J'ai réussi à avoir un maillot tricolore dans quasiment toutes les catégories depuis juniors. J'ai envie de le connaître aussi chez les élites. Ce serait une vraie fierté, c'est assez patriote".

Sur son statut de favori, il est conscient d'être attendu : "J'étais dans le haut de la liste mais c'est sûr que médiatiquement, je suis le Français qui a eu le plus de visibilité dernièrement. La pancarte va être encore plus grande. Et puis j'en ai souvent parlé, j'ai dit que je voulais ce maillot... Il y a eu beaucoup de médiatisation au Tour de Suisse, mais franchement j'ai pris beaucoup de maturité là-dessus. Je crois que le Tour l'an dernier m'a aidé, tout comme les Jeux Olympiques. Cela avait été une grosse lessiveuse et j'avais eu du mal à m'en sortir. Là, j'ai géré ça d'une manière totalement différente. Je n'avais pas d'objectif sur le Tour de Suisse, c'était une préparation, c'est venu comme ça, donc ça m'a permis de mieux gérer la pression".

"Le regard des autres a changé"

Il évoque également ses principaux concurrents cette semaine : "La plus grosse référence qu'on peut avoir cette année, c'est le chrono du Dauphiné. Le niveau est très homogène en France. Il faudra compter sur les mêmes que l'an dernier, Bruno Armirail (Decathlon AG2R La Mondiale), Rémi Cavagna (Groupama-FDJ), Pierre Latour (TotalEnergies), Alexys Brunel (TotalEnergies), Benjamin Thomas (Cofidis), Thibault Guernalec chez nous (Arkéa B & B Hotels) et il faut évidemment ajouter Paul Seixas. C'est pour moi la plus grosse interrogation. On a un chrono de 27 kilomètres, de type junior, plutôt pour les jeunes. Tous les coureurs qui jouent le général, et même les classiques, sont aussi des coureurs très bons en contre-la-montre".

Enfin, il aborde son tout nouveau statut dans le peloton : "Bien sûr que le regard des autres sur moi a changé. J'ai pris l'avion avec Bruno Armirail, on s'est aussi croisé sur le parcours, on se regarde tous, je sais que le regard a évolué, que la pancarte de favori est plus sur moi. Il y a eu aussi le chrono du Tour (6e en Bourgogne). Je sais que ma notoriété est en train d'évoluer. J'ai cet objectif depuis un très long moment, avec le début du Tour de France. Je pensais à ça dans mes stages en altitude. Il y a de la sérénité, j'aborde ces échéances avec un peu plus de confiance grâce au Tour de Suisse. Cela a peut-être changé un peu mon affirmation, mais il y a toujours eu la même ambition", conclut-il.

Publié le par Noah VIGNAUD

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