Dorian Godon le plus fort ! Grégoire et Vauquelin frustrés
Championnats de FranceLes Championnats de France nous ont habitués à des courses spectaculaires et passionnantes ces dernières années... et l'édition 2025 n'a pas dérogé à la règle malgré la chaleur accablante qui a sévi ce dimanche sur un parcours réduit à 214,5 kilomètres, avec un rythme effréné tout au long des 13 tours du circuit autour des Herbiers. En surnombre, la Groupama-FDJ a notamment lancé les hostilités loin de l'arrivée, ce qui a permis de faire le tri et de réduire le groupe de tête à une quinzaine de costauds dans un final tactique, le suspense restant entier jusqu'à la dernière ascension du Mont des Alouettes, que le tenant du titre Paul Lapeira a abordé seul en tête après un tour passé à l'avant. C'est finalement au terme d'un sprint de mammouth que tout s'est joué entre les cadors... et Dorian Godon s'est montré le plus fort à ce jeu-là, dominant avec un énorme braquet les deux favoris Romain Grégoire et Kévin Vauquelin ! L'équipe Decathlon AG2R La Mondiale fait à nouveau le doublé, après un gros boulot de Paul Seixas et Nicolas Prodhomme dans le dernier kilomètre pour lancer leur coéquipier.
L'arrivée victorieuse de Dorian Godon !
Un top 10 impressionnant... que des costauds !
Consécration pour le sprinteur-puncheur de 29 ans, qui s'offre un maillot bleu-blanc-rouge qu'il n'emmènera pas sur le Tour de France après avoir disputé le Giro en mai. Certainement les plus forts dans les bosses avec Paul Seixas aujourd'hui, Grégoire et Vauquelin passent à nouveau proches du titre et pourrront nourir des regrets. Derrière ce trio intouchable dans le sprint final, Alexandre Delettre (TotalEnergies) vient prendre une belle 4e place devant Axel Laurance (INEOS Grenadiers), Louis Barré (Intermarché-Wanty) et Julien Bernard (Lidl-Trek), eux aussi très solides mais un peu esseulés, à l'image d'un Paul Magnier (Soudal Quick-Step) qui y a longtemps cru avant de craquer sur la fin.
Le résumé de la course
En raison de la chaleur, les coureurs doivent donc parcourir seulement 13 tours et 214,5 kilomètres. Dès les premiers tours, la course est comme souvent sur les Championnats de France très animée et tactique, chacune des grosses écuries du WorldTour essayant de piéger leurs concurrentes. Après plusieurs petites échappée, un premier gros coup avec une quarantaine de coureurs se fait la malle avec de gros noms devant, comme Romain Grégoire, Valentin Madouas (Groupama-FDJ) et Paul Seixas (Decathlon AG2R La Mondiale)... mais pas Kévin Vauquelin. Un scénario pas favorable à Arkéa-B&B Hotels, qui se met à la planche pour rétablir la situation, même si Rémi Cavagna fait un gros travail à l'avant pour maintenir la minute d'écart entre les deux pelotons. La course est déjà lancée de loin et le rythme imposé fait mal alors qu'on est encore à plus de 100 km de l'arrivée !
Le bras de fer finit par tourner en faveur de l'équipe bretonne, non sans mal, et au moment d'opérer la jonction à environ 90 bornes du but, un groupe de sept costauds ressort. Ewen Costiou s'en extrait finalement un peu plus loin et navigue en solitaire quelques kilomètres, avant un regroupement général à 73 km... mais il n'y a déjà plus grand monde au sein du peloton ! Et pas de répit pour ceux qui tirent la langue, car dans la foulée, la Groupama-FDJ se met en mode contre-la-montre par équipe et fait une grosse cassure à l'avant. On y retrouve... plus d'une dizaine des coureurs de Marc Madiot, avec le seul Dorian Godon (Decathlon AG2R) pour les accompagner !
Un rythme effréné et une course folle... 19 coureurs pour la gagne à 50 kms !
Une initiative surprenante mais efficace, puisque même si les équipiers s'écartent rapidement à l'avant au fil des relais, sept Groupama-FDJ mènent la danse avec une vingtaine de secondes d'avance sur un peloton piégé. Sentant le danger, Paul Seixas fait le forcing dans le Mont des Alouettes pour rattraper le coup. Impressionnant, il rentre en compagnie de Vauquelin et d'autres cadors comme Paul Magnier (Soudal Quick-Step). Mais il y en a de partout, avec plus que 21 coureurs devant et en lice pour la gagne à quatre tours et plus de 60 bornes de l'arrivée !
La course reste très mouvementée et spectaculaire, et le rythme fou a déjà écarté un paquet de coureurs pour le titre. Les attaques se succèdent, et il faut attendre l'entrée dans les 50 derniers kms pour y voir un peu plus clair, le calme revenant temporairement à l'avant. A 3 tours de l'arrivée, on retrouve 19 coureurs échappés, le peloton principal pointant lui à plus d'une minute et semblant déjà battu. Pour la Decathlon AG2R, on compte 4 représentants (Lapeira, Godon, Prodhomme, Seixas), un seul pour TotalEnergies (Delettre) et Arkéa-B&B Hôtels (Vauquelin), et pas moins de neuf pour la Groupama-FDJ (Grégoire, Madouas, Molard, Pacher, Penhoët, Rolland, Russo, Barthe, Braz Afonso), auxquels il faut rajouter les solides Magnier (Soudal-QuickStep), Bernard (Lidl-Trek) et Laurance (INEOS). L'entente est bonne au sein de ce groupe, et le besoin de calmer un peu le jeu et de souffler se fait ressentir, avant le bouquet final qui s'annonce.
Lapeira tente sa chance en solo... Godon s'impose après un sprint de mammouth !
Mais ce temps mort dure peut-être un peu trop longtemps, puisqu'au pied du Mont des Alouettes, l'écart avec le 2e peloton emmené à fond par la TotalEnergies fond comme neige au soleil ! A domicile, la formation vendéenne fait le forcing pour revenir... et elle n'est pas loin d'y parvenir au sommet, avec 10 secondes séparant seulement les deux groupes. Une situation qui pousse certains coureurs à relancer devant, Madouas initiant un coup avec quatre autres coureurs. Sans succès, même si cela permet de reprendre quelques secondes sur les poursuivants, qui butent à 15 secondes, et même plus au fil des offensives qui se succèdent désormais devant. C'est finalement Paul Lapeira qui trouve l'ouverture à 23 bornes du but, le tenant du titre prenant quelques longueurs d'avance. On tergiverse derrière, ce qui permet au Normand de prendre 15" de marge avant que la Groupama-FDJ ne se mette à rouler.
Au moment où la cloche du dernier tour retentit, il n'y a plus que 5 secondes d'écart, le suspense est total à 16 km de l'arrivée ! D'autant plus que le "peloton" n'a finalement pas dit son dernier mot et revient très proche après une grosse montée. Le final s'annonce très tactique, tout le monde se regarde un peu... jusqu'à une grosse mine placée par Vauquelin à 12,5 km. Le Normand est costaud et revient presque sur Lapeira, qui continue sur son rythme, tandis que le reste du groupe suit. Forcément on se temporise à nouveau, et Lapeira reprend du champ, avec encore 15 secondes à 4 kms. Penhoët et Molard se sacrifient et reviennent à 7 secondes au pied du juge de paix final. Louis Barré surprend tout le monde de l'arrière et revient vite sur Lapeira, qui explose logiquement. Romain Grégoire fait le jump, puis la Decathlon AG2R fait l'effort, avec Seixas qui se sacrifie pour Godon. Ce dernier fait parler sa puissance pour venir à bout de Grégoire et Vauquelin au sprint.
Publié le par Arthur DE SMEDT